TEST- Kirby et le Pinceau Arc-en-Ciel : un jeu 3DS sur Wii U

Kirby n'a pas de princesse à sauver ou de plombier moustachu à aider. Mais il doit quand même redonner de l'éclat à son monde après que d'étranges mains violettes s'en soient prises à un bonhomme en forme de pinceau. Pour le héros, la tâche s'annonce ardue : parcourir la galaxie et combattre ce nouveau mal. Voilà, grosso modo, pour le pitch de Kirby et le Pinceau Arc-en-ciel, dénué totalement de dialogue. Pour compenser, nous avons droit à une direction artistique plutôt recherchée, utilisant la pâte à modeler pour faire mouche. Le titre s'inscrit dans la catégorie des graphismes mignons, fonctionnant comme un dessin animé pour les petits, comme une madeleine de Proust pour les grands. Après, il est juste dommage d'avoir le nez constamment collé sur l'écran du GamePad, empêchant de profiter du spectacle sur une télévision à la résolution accrue. Concernant la bande-son, Kirby et le Pinceau Arc-en-ciel reprend certaines mélopées bien connues de la licence, en ajoutant quelques mélodies rythmées histoire de donner l'illusion qu'il y a de l'action.

Le jeu aurait été bien plus justifié et justifiable sur la 3DS.

Car force est de reconnaître que cette nouvelle quête de Kirby fait davantage penser à une balade calme et voluptueuse, presque sans challenge (hormis le boss de fin) et dédié à un public plus jeune. Ici, il est impossible de faire déplacer directement Kirby et il faut alors utiliser son petit stylet pour que le personnage daigne bouger. En tapotant dessus, il accélère, tandis qu'il faut à tout prix lui créer des rampes colorées pour forcer son chemin ou lui donner une direction à prendre, en veillant à ne pas tomber en panne de peinture (rassurez-vous, la barre se recharge seule avec le temps). La gourmandise de Kirby, qui grossit quand même en mangeant beaucoup d'étoiles, est donc remplacée par cette nécessité de faire appel à ses propres réflexes, surtout quand les pièges deviennent nombreux au sein des environnements assez diversifiés, à défaut d'être originaux.

Pour ajouter un peu de plus-value à son expérience enfantine, Nintendo a ajouté des phases où Kirby se transforme en véhicule (fusée, tank et sous-marin) et des combats contre des boss. À ce sujet, la firme nippone ne s'est pas vraiment foulée et recycle un trio sur les six premiers mondes, jusqu'à la petite surprise du septième. Du recyclage, il y en a également dans certains éléments déjà vus au sein d'autres productions estampillées Big N (les tonneaux de Donkey Kong, les Boo de Mario). Malheureusement, les rares bonnes idées de Kirby et le Pinceau Arc-en-ciel, dans les sillages des portions où les dessins ne sont pas autorisés ou l'unique niveau nécessitant de guider deux Kirby, ne se répètent pas suffisamment pour en faire des arguments incontournables. Autre hic, le gameplay souffre parfois d'un gros manque de précision, induit du concept de base : à main levée, difficile de donner naissance à des courbes parfaites. En outre, l'inutilité de la télévision (sauf si vous parvenez à tracer sans regarder) tend à prouver que le jeu aurait été bien plus justifié et justifiable sur la 3DS.

Côté durée de vie, Kirby et le Pinceau Arc-en-ciel se termine assez rapidement en ligne droite (4/5 heures à tout casser). Mais elle peut aisément être gonflée avec les coffres et autres collectibles à ramasser ou encore les défis annexes à remplir. Signalons enfin la présence d'un mode multijoueur, grâce auquel un ami peut vous prêter main-forte en prenant les traits d'un Woodle Dee, et la compatibilité avec les amiibo appartenant à la famille Kirby. En les posant sur le GamePad, vous aurez droit à un petit boost dès le début du niveau, avec une limite toutefois : une figurine différente par jour au maximum.