TEST - iPad Pro : la puissance de la grandeur

En termes de puissance, l'iPad Pro n'est pas en reste. La puce A9X, soi-disant capable de rivaliser avec certains ordinateurs portables sortis en 2015, est la plus fournie jamais conçue par Apple et cela se ressent à l'utilisation. Peu importe les chiffres avancés par la firme : seuls les faits comptent et, à ce titre, difficile de prendre en défaut l'iPad Pro. Il faut dire aussi que les 4 Go de RAM ne sont pas là pour plaisanter et le résultat est sans appel : l'iPad Pro est hyper rapide, ne souffre jamais et fait tourner les applications les plus gourmandes sans sourciller. C'était le minimum à en attendre et c'est le maximum auquel nous avons droit en matière de navigation.

Le produit luxueux d'Apple n'a pas les armes logicielles pour se substituer à un ordinateur.

Mais l'iPad Pro a surtout été pensé pour profiter à plein régime de la fonctionnalité Split View introduite par iOS 9, naguère uniquement accessible sur l'iPad Air 2 et l'iPad mini 4. Sur l'écran de 12,9 pouces, elle prend tout son sens, renforcé par ce sentiment d'avoir deux iPad mini l'un à côté de l'autre. Pour en profiter, rien de plus simple : une fois une première appli lancée, il suffit de glisser vers la gauche pour faire apparaître un volet et choisir (la simplicité est le leitmotiv de l'iPad Pro, comme avec tous les produits Apple). Là encore, le confort est à son paroxysme : discuter avec un ami sur un réseau social tout en regardant une vidéo sur YouTube sans devoir basculer, tout en profitant d'une lisibilité plus que correcte. C'est la magie de la grandeur, à peine entachée par certaines applications pas tout à fait adaptées (effet zoom).

La question induite par la dénomination « Pro » dans le titre mérite d'être posée : alors, l'iPad Pro peut-il remplacer un PC ? La réponse peut être trouvée dans un syllogisme : les tablettes ont-elles remplacé un jour les PC ? Non. Et l'iPad Pro reste une tablette. Vous l'aurez deviné : le produit luxueux d'Apple n'a pas les armes logicielles pour se substituer à un ordinateur, sinon la prétention. Sauf que la prétention ne suffit pas, tout simplement parce qu'iOS ne soutient pas la comparaison avec un système d'exploitation plus permissif. Les tâches simples – navigation sur le web, traitement de texte – sont là. En apparence, l'iPad Pro est paré pour aller plus loin. En substance, il est barré par la famille à laquelle il appartient. Sur ce point, les Surface de Microsoft font mieux, mais la philosophie et l'architecture qui en découlent ne sont pas tout à fait les mêmes. Apple refuse l'hybride pour ne pas cannibaliser sa branche Mac.

Terminons par l'autonomie. Nous aurions pu craindre une baisse des performances dans ce domaine, compte tenu de l'écran à alimenter. À l'arrivée, les dix heures promises par Apple sont respectées et c'est amplement suffisant pour un produit n'ayant pas la propension à être sollicité pendant autant de temps sans interruption. Bien sûr, la batterie de 10 307 mAh se videra plus vite en compagnie d'un jeu vidéo gourmand, mais l'iPad Pro tient une journée sans trop de problèmes, pour un cycle de recharge complet inférieur à cinq heures.