CJ_Nukem nous propose un test complet de ce jeu qui sort le 25 octobre aux USA. Après un mois de nuit blanche, voici son avis.
GHOST IN THE SHELL
Stand Alone Complex
Le fun de l'arcade allié à l'ampleur des FPS
Infos Jeux Développeur: G-Studios/Bandai Genre FPS Langue: Japonais/Anglais Thème Futuriste Nb joueurs 1 à 4 joueurs Mode Multi ad-hoc Multi avec un seul UMD non Date de sortie Europe 21 octobre (Angleterre) Date de sortie US: 25 octobre 2005 Date de sortie Japon 15 septembre 2005
Notation Graphismes 8 Jouabilité 8 Piste son 7 Durée de vie Très Bonne Note Globale: 8/10
L'avis de PSP-GENERATION
Test réalisé par
CJ_Nukem
Après Coded Arms, bien sympa dans le genre nerveux mais un peu limité, voici le
second FPS à sortir sur PSP. Sous licence de la série animée du même nom
(diffusée il y a peu sur MCM) Ghost in the Shell Stand Alone Complex se présente
comme plus ambitieux que son prédécesseur, tant par sa réalisation que par son
scénario et son gameplay. On y trouve aussi pas mal de petites originalités qui
enrichissent considérablement le plaisir de jouer...
On le sait, le jeu nomade impose de pouvoir jouer des parties courtes de 5 à 15
minutes maximum, le temps d'un trajet de métro ou d'une pause café au taf. De
là, un genre comme le FPS n'est pas forcément évident à concevoir sur portable.
Face à ce constat, Konami avec Coded Arms avait fait le choix de réduire le
scénario au strict minimum, afin de faire de son jeu un ride ultra basique ne
cherchant qu'à défouler le joueur par petites sessions de baston qui
s'enchaînent.
Pour Ghost in the Shell, Bandaï et le studio G Artists prennent le risque de se
lancer dans un vrai scénar digne des FPS de salon, à grands renforts de
cinématiques et de cut-scenes bénéficiant des voix originales de l'animé. L'idée
étant de maintenir dans le jeu lui-même un découpage très haché des missions,
pour conserver le principe des parties courtes.
Fidèle à la série, le scénar vous propose d'incarner au choix un des 4
personnages de la Section 9, chacun ayant sa spécialité : Batou le costaud qui
parle très peu à en effet 300 pts de vie contre 250 maxi pour les autres, Motoko
la fille court plus vite que tout le monde, Saito est capable de viser au fusil
à lunette sans trembler et Togusa, seul humain de la bande (avec un super look
années 80, cheveux longs et costume à la Don Johnson !) et qui par conséquent
est moins facilement détecté par les ennemis (pourtant avec un look pareil...).
Autant de particularités vraiment utiles, à tel point qu'il sera littéralement
indispensable de changer de personnage pour certains niveaux.
Une fois votre héros sélectionné, vous pourrez choisir les trois armes qu'il
emportera pour la mission. Le choix est vaste dès le départ (pistolet,
mitrailleuse, fusil à lunette, lance-grenades, lance-roquettes, mines, grenades
high-tech, etc.) et s'enrichit au fur et à mesure de votre progression. On
obtient même à un moment le double gun, qui fera plaisir aux nostalgiques du
légendaire GoldenEye. En bonus, vous pourrez aussi ramasser les armes des
ennemis abattus.
Et, last but not least, vous avez droit à un char robot qui vous accompagnera en
permanence dans les missions. Nommé Tachikoma, ce modèle existe en 8 couleurs,
avec 5 armes à sélectionner parmi une belle collection (canon laser,
mitrailleuse rotative, lance-missile, armes blanches, bouclier, etc.). Vous
pourrez aussi choisir se personnalité parmi 4 proposées : agressif, intelligent,
faisant de l'humour (!) ou un mélange des trois, tout cela en fonction des
missions bien entendu.
On le voit, dès le menu, le jeu fait preuve d'une enthousiasmante originalité en
proposant un grand choix de possibilités aux joueurs. Suprême raffinement
d'ailleurs, les nombreuses cinématiques étant réalisées avec le moteur du jeu,
vous aurez droit lors de celles-ci au personnage que vous avez choisi,
accompagné du robot doté de la couleur et des équipements que vous aurez
sélectionnés ! L'effet est excellent.
Ces cinématiques sont aussi l'occasion d'apprécier le très bon travail de
modélisation, le visage du chef de la Section 9 notamment est très réussi. Très
bavardes et plutôt statiques, comme l'est malheureusement la série, ces
séquences exposent un scénario qui vous lance sur les traces de diverses
activités cyber-terroristes, qui vont correspondre à autant de petites missions
pour vous.
LA VILLE EST UN ANIMAL MONSTRUEUX QUI DEVORE SANS PITIÉ LES FAIBLES
Cela permet une grande variété d'ambiance dans les niveaux et objectifs, puisque
votre terrain de jeu est la mégalopole de Berutarube, qui comprend divers
quartiers, gares et bâtiments de toutes sortes. Ainsi, vous serez amené entre
autres à courser une soubrette androïde dans la vieille ville, que vous devrez
arrêter sans la tuer et sans blesser les passants. Puis, envoyé dans le métro,
vous devrez localiser 4 bombes et les désamorcer en moins de 5 mn, tout en
ripostant aux tirs des terroristes. Plus tard, vous devrez libérer un otage et
l'accompagner jusqu'à la sortie dans un grand hôtel situé en haut d'un
gratte-ciel, pour une ambiance Piège de Cristal tout à fait réjouissante.
A chaque fois, un maximum d'action sera au rendez-vous, même si certaines
missions vous demanderont au contraire la plus grande discrétion. Sur les docks
en effet, près d'impressionnants navires à quai, vous devrez localiser un ancien
maire détenu par vos ennemis et le libérer sans vous faire repérer, sous peine
de voir l'otage exécuté. C'est lors de ce genre de missions que Saito vous sera
indispensable, seul capable de loger une balle dans la tête de chaque ennemi du
premier coup avec le fusil à lunette, condition sine qua non pour éviter que
l'alerte soit donnée.
Une ambiance infiltration qui contraste bien avec l'esprit très guerrier des
premières missions, qui par la suite va revenir en force, vous proposant même à
un moment des combats contre chars robots et hélicoptère, que vous ne pourrez
remporter qu'en ayant équipé votre perso et votre Tachikoma d'armes lourdes
telles que lance-missiles, lance-roquettes et autres canons !
Ces changement d'ambiance et d'exigences sont la grande force du jeu, qui ne
cesse de nous surprendre et de nous obliger à bien étudier chaque mission pour
avoir une chance. Le jeu joue d'ailleurs parfaitement sur cet aspect, puisque
par exemple une seconde mission à base de chars robots vous demandera non plus
d'atomiser à tout va, mais au contraire d'être malin, en vous permettant à un
moment de sauter sur les chars pour les désactiver en vous y connectant. Une
idée lumineuse, façon David et Goliath, qui rappelle une fameuse scène du film
Starship troopers.
J'AURAIS VOULU ETRE... UN ROBOOOOOOOOOT !
L'utilisation de Tachikoma est elle aussi un des gros plus du jeu, puisque vous
pouvez non seulement lui donner des ordres de déplacements (attends ici,
suis-moi ou vas ou tu veux) et de tir (détruis tout, économise les balles ou
cesse le feu) mais vous pouvez aussi monter dedans et le diriger, et ce à tout
moment ! Un pur plaisir vous attend alors, puisqu'on peut sélectionner laquelle
de ses 5 armes on veut utiliser, ainsi qu'accomplir des sauts très
impressionnants. Ces sauts sont d'ailleurs parfois bien utiles pour accéder à
des endroits inaccassibles autrement. Cela bien sûr ne fait qu'enrichir le côté
stratégique du jeu, puisque selon les missions il sera utile de laisser
Tachikoma partir devant vous ou au contraire lui dire de vous attendre bien
sagement, ou encore rester planqué dedans pour économiser vos points de vie -
attention cependant, s'il est détruit la mission est perdue.
A bien y regarder, peu de FPS, y compris sur PC ou consoles de salons,
permettent autant de possibilités. Et pourtant, Ghost in the Shell parvient à
garder son aspect de pur jeu d'arcade, puisque chaque mission ne vous prendra
jamais plus que 10 ou 15 mn. Un mélange explosif qui à mon avis explique
pourquoi une fois qu'on s'y met, on ne le lâche plus !
Question jouabilité, le jeu assure bien, puisque de nombreuse configs sont
possibles, dont celle très efficace proposée par défaut dans Coded Arms (stick
pour les mouvements et touches de droites pour la caméra, en passe de devenir la
norme pour les FPS PSP et c'est tant mieux). Attention, les autres configs sont
assez catastrophiques, alors faites bien attention au moment de faire votre
choix, sous peine de vous gâcher le plaisir.
Les nombreuses possibilités offertes par le jeu auraient pu rendre l'ergonomie
fastidieuse, mais là encore tout se passe à merveille, grâce à une utilisation
remarquable de toutes les touches de la console. On intègre très vite les
diverses fonctions et en quelques minutes on ne pense plus qu'à se plonger dans
les palpitantes missions du jeu.
Esthétiquement, comme on le voit sur les captures d'écran, le jeu adopte un
cel-shading très réussi, qui restitue à merveille l'excellent style visuel de la
série. Rien à dire, les graphismes sont un régal constant pour les yeux.
Les musiques ne sont pas toujours convaincantes, ambiance techno de rigueur vu
l'univers très cyber, mais quelques thèmes valent le détour. Celui entendu lors
du menu notamment, avec de superbes percussions proches de celles qui
caractérisent la BO du film Akira. Au casque ou branché sur votre chaîne hi-fi,
c'est la grande classe.
Des temps de chargement un peu longs avant chaque niveau cassent un peu le
rythme quand on joue longtemps en enchaînant les missions, ce qui, avec les
quelques musiques assez bof, constituent un des rares défauts du jeu.
Gros point positif dans le système de sauvegarde : on peut à tout moment rejouer
n'importe quel niveau déjà passé avec une seule et unique sauvegarde. Excellent
pour les amateurs de replay value, ici bien servis grâce au côté très immédiat
de l'action qui sous-tend la plupart des niveaux.
LA TRAVERSÉE DES APPARENCES
L'IA des ennemis, de
prime abord, ne semble pas très développée, mais on réalise vite qu'en fait cet
aspect est traité comme un élément évolutif de la difficulté, puisqu'au fil des
niveaux, les terroristes sont de plus en plus mobiles et coriaces, allant se
cacher dès qu'ils vous voient au lieu de vous foncer dessus comme au début du
jeu.
De même, le scénario semble bien anodin au départ - de classiques activités
terroristes à déjouer - mais on comprend au bout d'un moment que les missions et
cinématiques assemblent progressivement les pièces d'un puzzle qui révèle un
sombre complot militaire, visant à déstabiliser la démocratie afin de rendre au
Japon sa grandeur nationale... Cela donne à l'histoire un arrière fond politique
finalement assez intéressant.
BONUS
La jaquette anglaise
La pochette preview
CONCLUSION
Résolument tourné vers l'action, avec les niveaux courts et haletants qui vont
avec, Ghost in the Shell Stand Alone Complex s'adresse avant tout aux amateurs
de FPS à l'esprit arcade, tel le tout récent DarkWatch sorti sur PS2 et XBOX.
Idéal sur portable, le défaut du genre est trop souvent un côté vite lassant car
répétitif et c'est là que ce Ghost in the Shell se distingue brillamment. Il
propose en effet une grande variété d'objectifs et d'ambiances, ainsi que
quelques petites touches de finesse (infiltration, traque...) qui, par
contraste, ne font que renforcer le plaisir des nombreux gunfights qui le
caractérisent . Sachant qu'il ajoute à cela un choix de personnages et d'armes
très complet, avec en prime un robot entièrement paramétrable, on peut dire que
ce jeu est l'un des plus riches et plus complets disponibles sur PSP. Fun,
jouable, beau et surtout varié, il est tout simplement indispensable à tout
action gamer digne de ce nom, a fortiori s'il est fan de la série animée (mais
ce n'est pas mon cas et j'adore le jeu, donc n'hésitez pas !).
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