CRITIQUE de Overwatch : L'Héroïne de Numbani, un premier roman pour les fans, et c'est tout
par Amaury M.Mana Books nous propose une aventure au Nigeria qui revient sur la création d'Orisa, Héroïne d'Overwatch.
Si le lore d'Overwatch est riche, il faut bien avouer que le jeu de Blizzard est bien avare en scénario, ne proposant que des interactions maigres avec certains personnages en dehors des missions coopératives des Archives. D'ailleurs, voire Ange soigner Faucheur n'a pas de sens dans l'univers du jeu, et pour mieux comprendre le lore, eh bien, il faut se tourner vers les courts-métrages d'animation, les comics, les nouvelles... et le roman L'Héroïne de Numbani. Blizzard propose en effet une longue histoire écrite par Nicky Drayden qui revient sur la création d'Orisa par la jeune Efi, brièvement mentionnée lors de l'annonce du 24e Héros du jeu en 2017.
Un roman pour les fans qui connaissent déjà pas mal l'univers d'Overwatch et qui en veulent toujours plus.
Mana Books édite donc le roman Overwatch : L'Héroïne de Numbani, que nous nous sommes évidemment empressés de dévorer pour vous en proposer aujourd'hui une critique. Pas de gros spoilers en vue, comme toujours, il faut dire que le scénario du livre ne réserve que peu de surprises, mais nous y reviendrons. Ici, l'histoire s'attarde surtout sur Efi Oladele, une jeune fille de 11 ans, génie de la mécanique qui construit de petits robots pour aider les humains, ces derniers vivant désormais en harmonie avec les machines depuis la crise des Omniaques, gérées par Overwatch quelques années plus tôt. Le roman nous plonge donc à Numbani, ville fictive d'un Nigeria futuriste, avec un tas de références évidemment à la culture africaine, que ce soit du côté des coutumes, des styles vestimentaires ou encore de la gastronomie. Le livre est riche en détails sur ce point, mais rassurez-vous si vous n'êtes pas familier avec cette culture, tout est expliqué et décrit, que ce soit au travers du texte ou d’annotations en bas de page, de quoi facilement s'imaginer l'apparence des personnages, et même faire saliver lorsqu'il est question de bons petits plats concoctés par la mère d'Efi.
La jeune fille, sa famille et ses amis sont donc au cœur du roman L'Héroïne de Numbani, l'histoire mettant un long moment à vraiment se lancer pour mieux nous présenter ces personnages hauts en couleur et leurs relations. La petite Efi a bien du mal à grandir normalement, trop concentrée sur ses robots plutôt que sur ses relations sociales, au grand dam de ses parents et ses amis Naade et Hassana. Le lecteur doit s'accrocher pendant les premières dizaines de pages, découvrant une culture et des personnages inconnus, malgré les petites références au jeu vidéo de Blizzard, Efi et ses amis étant par exemple de grands fans de Lùcio, le célèbre DJ brésilien et Héros d'Overwatch. Heureusement, l'histoire décolle avec l'arrivée d'un évident antagoniste. Akande Ogundimu, plus connu sous le pseudonyme de Doomfist, porteur d'un gant le rendant terriblement puissant. Fraîchement évadé de prison, le Successeur fait ici figure de méchant, mais aux motivations très vagues. L'histoire ne rentre pas dans les détails de son passé, difficile de bien comprendre pourquoi Doomfist veut faire régner le chaos à Numbani même à la fin du roman, dommage pour un scénario censé approfondir le lore du jeu, d'autant que son passé est détaillé sur le site officiel d'Overwatch...
De toute façon, Doomfist n'est ici qu'un prétexte à la création d'Orisa, robot conçu par Efi grâce à des pièces détachées de machines brisées pour vaincre le porteur du gant. Et une grosse partie du scénario est consacrée à la fabrication d'Orisa, mais également à son éducation, avec de nombreuses scènes rocambolesques montrant le lien entre le robot et sa créatrice. Des moments amusants et touchants qui montrent bien que les héroïnes du roman sont bien Efi et Orisa, et leurs amis, Doomfist ne faisant que de la figuration pour donner lieu à quelques rares affrontements, qui ne lésinent d'ailleurs pas en clins d'œil aux capacités des Héros d'Overwatch. Au moins, les fans du jeu vidéo ne sont pas dépaysés, et si les lecteurs comprennent rapidement les références aux attaques des personnages, faire crier « Frappe météore » en plein combat à Doomfist n'est pas très pertinent dans un roman...
Et de manière générale, le scénario du livre reste assez convenu, ne réservant que peu de surprises aux fans du jeu qui connaissent déjà une bonne partie du lore. C'est toujours un plaisir de retrouver cet univers, le roman se lit plutôt facilement une fois l'introduction passée, mais après la dernière ligne, le lecteur a quand même l'impression d'avoir simplement découvert une version longue d'une nouvelle d'Overwatch sans que l'histoire aille suffisamment dans les détails pour réellement apporter quelque chose de neuf au lore du jeu de Blizzard. D'autant que d'autres personnages sont de la partie, en plus d'Orisa et Doomfist, mais ils sont relayés au second plan, voire carrément évoqué le temps d'une ligne sans que cela ne soit explicité ou ne serve réellement l'histoire. Pour un premier roman, d'une longue série espérons-le quand même, dans l'univers d'Overwatch, c'est un peu frustrant.
Ne boudons tout de même pas notre plaisir, retrouver l'univers du jeu vidéo de Blizzard dans un nouveau média reste quand même sympathique, l'histoire se lit rapidement et aisément, les personnages principaux sont attachants, et même si, en tant que fans d'Overwatch, nous aurions aimé que le scénario entre davantage dans certains détails, L'Héroïne de Numbani reste un premier essai plutôt convainquant. Un roman pour les fans qui connaissent déjà pas mal l'univers d'Overwatch et qui en veulent toujours plus, mais clairement pas pour ceux voulant un maximum de détails inédits sur le lore, qui seront quant à eux frustrés, ou les néophytes à la franchise qui vont être vite perdus..
Note : 3 étoiles sur 5
Le roman Overwatch : L'Héroïne de Numbani est vendu 12,50 € sur Amazon en version physique ou 9,99 € au format Kindle.
Clint008 Rédacteur - Testeur |