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CRITIQUE de Once Upon a Time in Hollywood, un très long conte de fées

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Le neuvième film de Quentin Tarantino est en salle depuis le 14 août : le cinéaste continue de multiplier les références cinématographiques, sans oublier de réécrire l’histoire au passage. Pas vraiment son meilleur essai.

Un gros casting

Tarantino est un réalisateur atypique, qui divise de plus en plus au fur et à mesure de ses longs-métrages. Avec Once Upon a Time in... Hollywood, il raconte l’histoire de Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), un acteur qui a rencontré le succès à la fin des années 50 avec une série western. Mais, désireux de délaisser le petit écran pour le grand, Dalton a planté sa série pour un succès mitigé au cinéma. Il a entraîné dans sa dégringolade Cliff Booth (Brad Pitt), sa doublure cascade qui lui reste malgré tout dévouée, et accepte les petits boulots que lui propose Dalton. C’est à travers les pérégrinations hollywoodiennes de ces deux personnages, fictifs, que le spectateur est invité à suivre une série d’évènements se déroulant en 1969, et mettant en scène des personnalités quant à elles bien réelles. Parmi elles, Sharon Tate (Margot Robbie), jeune actrice et épouse de Roman Polanski, qui savoure ses premiers succès avec une candeur peu dissimulée. Non loin de là, un groupe de hippies assez dérangeant se forme autour du tristement célèbre Charles Manson...

Once Upon a Time in... Hollywood se présente rapidement comme une petite histoire racontée au cœur de la grande.

Once Upon a Time in... Hollywood se présente rapidement comme une petite histoire racontée au cœur de la grande, celle qui mène doucement, mais surement, au meurtre de Sharon Tate et de trois de ses proches par les membres de la Manson Family. Évidemment, pour le comprendre, il faut avoir connaissance de ces faits, qui ont clairement marqué la fin des années 60 à Hollywood et peut-être même en Amérique en général. Si ces évènements tragiques ont marqué une génération, le film interroge de bien des façons sur ce qu’il en reste aujourd’hui.

Pour autant - et c’est encore plus probant après le visionnage du métrage -, cette partie de l’histoire du film n’est finalement qu’un détail. Tarantino n’a assurément pas voulu faire un film sur Manson et sa secte, mais, comme son nom l’indique, sur le Hollywood des années 60. Les personnages de Rick Dalton, et peut-être encore plus celui de Cliff Booth, sont tous les deux au premier plan et incarnent une vision du déclin dans une industrie déjà redoutable à l’époque.

OnceEn grand cinéphile qu’il est, Tarantino égraine les clins d’œil et les références aux genres du western et du film de guerre. Les connaisseurs seront probablement ravis, tandis que les autres pourront surtout s’accrocher aux prestations très efficaces des deux acteurs, ainsi qu’à la pléthore de guests-stars qu’est parvenu à réunir le réalisateur.

Il était une fois la contemplation

Le film dure 2h41, et autant le dire sans détour : c’est long, très long. Fidèle à lui-même, Tarantino multiplie les digressions, les flash-back plus ou moins pertinents et les scènes de dialogue à rallonge. Même si certaines scènes sont particulièrement efficaces et confirment, s’il le fallait encore, la maîtrise du cinéaste derrière la caméra, la combinaison d’un scénario qui peine à montrer où il veut en venir et certaines séquences dont la durée aurait pu être divisée par deux sans problème entraîne une multiplication des longueurs dans le métrage. Si Les 8 Salopards affichaient déjà d’importantes longueurs, la maîtrise du huis clos permettait de les supporter. Dans Once Upon a Time in... Hollywood, l’intrigue part dans tous les sens, y compris géographiquement, et tout est montré dans le détail. Le décorticage quasi chirurgical de Cliff Booth entrant et sortant de sa voiture finit, à un moment, par légèrement taper sur le système.

Il ne faut pas perdre de vue que le public est censé être face à un conte de fées.

Ce constat pourrait cependant être pris pour de la mauvaise foi, tant le procédé fait partie des habitudes tarantinesques. Le problème c’est qu’à force d’en abuser, le réalisateur finit par perdre le spectateur dans un ennui que seuls quelques bons mots, dispersés çà et là, peuvent tromper. Et quand arrive le final, le réalisateur semble chercher à se défouler et à se libérer tout autant que le souhaite son public. Si l’ombre de Tarantino est incontestablement présente tout le long du film, c’est finalement dans les 20 dernières minutes qu’il est possible d’entrevoir ce que le spectateur attend généralement du réalisateur. Et pour en arriver là, ce n’est pas toujours une partie de plaisir.

Quant à la fin du film, s’il n’est aucunement question de la dévoiler ici, il est certain qu’elle va déconcerter un grand nombre de spectateurs, mais c’est assurément un autre sujet et il ne faut pas perdre de vue que, comme le titre du film l’indique, le public est censé être face à un conte de fées - « Once Upon a Time » signifiant « Il était une fois ».

21 Once Upon a Time in Hollywood Tarantino Brad Pitt

Au final, Once Upon a Time in... Hollywood profite d’excellents acteurs, de quelques scènes franchement réussies et du côté provocateur de Tarantino, qui se borne une nouvelle fois à raconter l’histoire qu’il veut, avec son regard de passionné du cinéma. Mais ça, vous aurez l’opportunité de le comprendre si vous résistez à l’envie de vous endormir pendant la projection... ce n’est pas vraiment gagné.

Note : 3 étoiles sur 5

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