ANALYSE - Xbox One : Microsoft a perdu une bataille, mais la guerre n'est pas finie
par Maxime Claudel2015, l'année de la seconde chance.
En regardant l'année 2014 avec du recul, force est de constater qu'il est impossible de ne pas reconnaître la défaite de Microsoft face à Sony Computer Entertainment. Pour autant, loin de nous l'idée d'enterrer définitivement la Xbox One, le cycle de vie d'un produit comme une console de jeux vidéo étant beaucoup trop long pour s'arrêter à un an et des poussières. Bien sûr, les plus pessimistes diront que la rivale de la PlayStation 4 est loin derrière dans les charts, même aux États-Unis, où il a fallu attendre une baisse de prix conséquente pour qu'elle s'impose, après dix mois à la traîne. Mais certains éléments sont favorables à Microsoft, à commencer par des ressources financières gigantesques et une certaine propension à savoir rectifier le tir après un départ loupé.
Rise of the Tomb Raider, Quantum Break, Halo 5: Guardians...
Ce n'est pas tant la Xbox One qui se vend mal, davantage la PlayStation 4 qui se vend beaucoup trop. Toutefois, il est difficile de ne pas occulter un lancement couci-couça, induit d'un changement de stratégie de dernière minute (entre l'E3 et la gamescom) puis d'un abandon de Kinect (pourtant gros élément commercial à l'origine), accouchant d'une machine prématurée, encore sous couveuse aujourd'hui pour continuer dans l'analogie avec le bébé, et d'une communication bancale - et peu claire dans l'esprit des joueurs. Mais Microsoft sait réagir et, à force de mises à jour mensuelles, grande force s'il en est, la situation s'améliore constamment, avec l'apparition de fonctionnalité avant la concurrence (YouTube). Cette capacité à répondre dans l'urgence, nous l'avons également vu lors de l'attaque du Xbox Live le jour de Noël. L'indisponibilité n'a duré qu'une journée à peine, là où le PlayStation Network était encore dans les choux une semaine plus tard.
Intéressons-nous maintenant au software, pour le coup la Xbox One n'a pas forcément fait moins bien que la PlayStation 4. Pour ainsi dire, en s'arrêtant aux exclusivités pures et dures, les deux consoles n'ont rien proposé d'excitant, surtout en fin d'année. Un point qui devrait changer en 2015 vu le line-up qu'alignera Microsoft. Avec Rise of the Tomb Raider, Quantum Break, Halo 5: Guardians ou encore Ori and the Blind Forest (dans une moindre mesure, quoique), les possesseurs de Xbox One, qu'ils le soient déjà ou bientôt, en auront pour leur argent. Et c'est pour ce genre de production que nous achetons telle ou telle plateforme, pas pour les FIFA, les Call of Duty et autres blockbusters mangeant à tous les râteliers. Avec de tels arguments, la Xbox One a de quoi se relancer.
En conclusion, la bataille 2014 a peut-être été perdue pour Microsoft, mais la guerre est loin, très loin même, d'être terminée. Après tout, la PlayStation 3 avait plus d'un an de retard sur la Xbox 360 et cela ne l'a pas empêché de la rattraper à long terme. La situation présente n'est pas tout à fait la même, quoique. Quand la Xbox One sortira de la couveuse, la PlayStation 4 aura davantage de souci à se faire. Les grands gagnants seront forcément les joueurs.