Toujours pas d'iPhone 3G ? Nous non plus rassurez vous, mais l'important c'est d'y croire ! Un bel exemple de la façon dont Apple nous prend pour des pommes.
Chez Orange depuis maintenant 4 semaines, le vendredi c'est iPhone Party !
Vous espérez depuis le 17 juillet dernier avoir enfin un iPhone 3G et comme tout le monde vous êtes en attente d'une prochaine livraison miraculeuse d'Apple qui réapprovisionnerai les stocks de l'opérateur pour vous permettre enfin d'en obtenir un ? Eh bien nous aussi, mais ça ne vient pas !
Exemple national le plus flagrant : la boutique Orange des Champs Elysées. Vous avez tous suivi le lancement en grandes pompes de l'iPhone V1 en novembre 2007 là bas et la foule qui s'y était pressée pour se porter acquéreur du nouveau iJouet à la mode dès minuit. Sauf que là il y en avait assez pour tout le monde.
Le 17 juillet 2008 quand cette même boutique -et toutes les autres de France et de Navarre- a lancé la commercialisation de l'iPhone 3G, la donne était tout autre, et nous avons vite compris le sens du mot pénurie.
C'est désormais devenu un rite obligé, chaque vendredi des dizaines de personnes s'agglutinent devant la vitrine de la boutique avant même l'ouverture dans l'attente de pouvoir acheter l'objet du moment (voir notre news de vendredi dernier à ce sujet ICI).
Pourquoi tant de monde le vendredi ? Parce que c'est le bienheureux jour ou Orange est réapprovisionné en iPhone 3G par Apple et renfloue enfin ses stocks vidés en quelques heures le jour même. En facade de la boutique, vous verrez d'énormes encarts "iPhone 3G, l'iPhone que vous attendiez est ici", mais une fois à l'intérieur vous ne remarquerez peut être pas le tout petit panneau posé sur le comptoir "iPhone 3G en rupture, renseignez vous à l'accueil". Renseignements pris sur place auprès des vendeurs dont le discours est très bien rodé vu le nombre de fois ou la question leur revient : "Nous sommes livrés le vendredi à 11h, le temps que nous mettions tout en stock et sur informatique, vous serez servi à partir de 14h, venez tenter votre chance !".
On a peine à y croire, et pourtant si, Orange vend un produit qu'il n'a pas !
Le fameux vendredi, on estime que la boutique des Champs est livrée d'environ 400 iPhones dont une majorité de modèles 8 Go, alors qu'on sait pertinemment, via les retours sur les forums, que c'est le modèle 16 Go qui est le plus demandé. Mais ça n'inquiète pas trop Orange car quand vous avez poireauté plusieurs heures pour un 16 Go et qu'on vous dit qu'il ne reste que des 8 Go, ils savent bien qu'ils finissent quand même par partir !
Malin comme vous êtes, vous aurez surement traversé les Champs pour aller tenter votre chance à la Fnac d'en face ? Peine perdue ! Si déjà le fournisseur officiel Orange est mal approvisionné, imaginez les fournisseurs secondaires comme Fnac ou Photo Service... A la Fnac des Champs, chaque semaine, ils reçoivent environ 150 iPhones 3G. Non seulement c'est peu, mais en plus, contrairement à Orange, ils gèrent des réservations. Ce qui veut donc dire qu'à chaque nouvelle livraison hebdomadaire, tout le stock est déjà réservé pour la liste d'attente. Si vous vous pointez spontanément il n'y a aucune chance que vous l'ayez chez Photo Service ou la Fnac, et si vous vous mettez sur la liste d'attente, vous serez servi dans plusieurs semaines donc. On imagine déjà le 21 aout la plaisanterie que sera l'approvisionnement de la chaine Phone House et des Apple Premium Reseler !
Mais assez parlé du bouc-émissaire, portons notre regard un peu plus loin et voyons plutôt l'origine du problème.
Fort de chiffres de vente confortables pour son iPhone V1 et de retours des statistiques de vente sur les 5 pays qui l'ont commercialisé dans le monde pendant un an, on imagine bien qu'Apple a eu le temps d'analyser ce marché nouveau pour lui et d'en tirer les conséquences en terme d'attente des clients.
Et pourtant on ne dirait pas !
Lancer un produit que l'on est pas capable de produire en quantité suffisantes pour subvenir à la demande relève du suicide marketing, non ? Pour Nokia oui certainement, mais pas pour Apple. C'est même une marque de reconnaissance habituelle de la société depuis que Steve Jobs en a repris la direction et relancé les chiffres de vente avec brio.
En effet Apple a pour habitude d'inaugurer la présentation de ses nouveaux produits par l'organisation de (one man) shows digne des meilleurs cabarets -aussi appelés Keynotes- ou un grand patron en jean vient vous parler de son nouveau jouet avec l'émerveillement d'un enfant dans les yeux et la psychologie du meilleur manipulateur pour générer en vous la sensation de manque là ou il n'y avait même pas encore de besoin.
Pour s'assurer que l'on parle de lui, Apple ne communique pas et laisse les rumeurs se propager. Pour s'assurer que vous voulez un iPhone, Apple n'en fournit pas et laisse l'acheteur dans l'attente d'informations sur les livraisons. Stratégie marketing osée mais payante, car elle occulte également le sujet délicat du prix de l'appareil et des forfaits dont on ne parle même plus à force de guetter les réapprovisionnements.
Vous pensez que la réflexion va trop loin et que c'est de la spéculation ? Alors pourquoi pendant 1 an a-t-on seulement pu trouver l'iPhone dans 5 pays au monde uniquement si ce n'est pour générer un marché gris d'import dans le reste du monde et ainsi mieux mettre au pieds du mur de la négociation les opérateurs des pays lors de la commercialisation de l'iPhone 2 ? Un opérateur dont les marges sont concurrencées par un marché d'import va forcément se battre pour absorber ce marché dans son pays plutôt que de le voir chez son concurrent. Surtout quand on sait qu'il suffisait de lier l'ouverture de ligne avec l'achat de l'appareil en magasin pour bloquer d'un coup toute possibilité d'import comme cela a été fait avec l'iPhone 2.
Ce qui est sûr c'est que tout ceci permet à l'action Apple de se porter à merveille et doit certainement ravir ses actionnaires, et finalement le but de toute la manœuvre est certainement là.
Bref, l'iPhone 3G pour ceux qui l'attendent encore, c'est peut être pour ce vendredi, mais peut être pas, et pour beaucoup ce sera encore une très longue attente. Nous sommes le dindon d'une farce marketing à laquelle nous nous prêtons avec complaisance, mais c'est tellement bon !
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