Le parquet continue de mener l'enquête et interroge les principaux accusés de harcèlements et agressions sexuels.
En 2020, Libération publiait une enquête accablante au sujet d'Ubisoft, pointant du doigt les comportements de plusieurs employés influant, couverts par des membres haut placés du studio. Des cas de harcèlements et d'agressions sexuels visant notamment Tommy François, responsable éditorial d'Ubisoft, tandis que Serge Hascoët, directeur créatif et n°2 du studio, gardait le silence.
Le parquet a évidemment mené une enquête de son côté suite à des plaintes déposées en 2021 par des victimes et par le syndicat Solidaires Informatique. Comme le rapporte aujourd'hui Libération, cinq anciens membres d'Ubisoft ont été placés en garde à vue ces derniers jours, dont Serge Hascoët et Tommy François. Si les concernés ont déjà été libérés, tout ce qui se passe lors d'une garde à vue est évidemment tenu secret pour le moment, mais l'avocate des plaignantes Maude Beckers a déclaré :
Ce dossier est très particulier parce qu’au-delà des simples comportements individuels, il révèle des violences sexuelles systémiques. Ça fait vingt-deux ans que je fais ce métier, c’est la première fois que je vois un travail aussi conséquent (de la police judiciaire) sur des dénonciations de cette nature.
Dans la plupart des affaires d’agression et de harcèlement, c’est une personne parfois couverte par son supérieur, ce n’est pas aussi institué que ça l’était chez Ubisoft. Au point qu’on a l’impression que c’était devenu quelque chose de nécessaire à la créativité.
L’entreprise semble s’être transformée en grand terrain de jeu pour les créatifs, où était toléré ce qu’ils appellent une « ambiance potache », où l’on joue à chat-bite, où l’on se permet des gestes sexuels sur le lieu de travail, où en soirée des femmes se trouvent plaquées par terre ou contre les murs. Les RH connaissaient tout ça et étouffaient les affaires systématiquement. Ce qui est exceptionnel dans ce dossier, c’est la complicité des cols blancs de l’entreprise.
De son côté, Ubisoft garde le silence, et Libération rappelle qu'Yves Guillemot, PDG du studio, n'a pas encore été entendu par les autorités sur cette affaire. Bien sûr, plusieurs membres d'Ubisoft ont été remerciés depuis que l'affaire a éclaté au grand jour, mais il faudra encore attendre un long moment pour connaître le dénouement de l'enquête et les condamnations.
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Clint008 Rédacteur - Testeur |