Ou plutôt à leur stratégie en inadéquation avec la créativité.
Suda 51, créateur atypique de la scène japonaise, a récemment taclé la stratégie des éditeurs vis-à-vis des ventes de certaines productions exotiques. Pour étayer ses propos, il s'appuie bien évidemment sur sa propre expérience, étant donné qu'avant de se rapprocher de GungHo, son studio Grasshopper Manufacture faisait éditer ses jeux par des gros du marché (Warner Bros., Capcom, Ubisoft, Electronic Arts...).
Selon Goichi Suda, il existe une barrière importante entre la créativité et les ventes, une barrière que les firmes chargées du marketing n'aident pas forcément à abaisser. Le souci est souvent d'ordre stratégique, en sachant que Grasshopper Manufacture se porte mieux depuis qu'il s'est fait racheter par le groupe GungHo. La raison est évidente : il n'y aura plus d'obstacle entre le développement et l'édition.
Grasshopper possède une base solide, c'est parce que nous avons été très indépendants et les éditeurs nous traitaient toujours différemment. Chaque éditeur opère d'une façon différente, possède ses idées stratégiques, donc, en termes de ventes, ils gardent ce qu'ils veulent de la créativité et pensent toujours que c'est le bon choix. Mais en termes d'édition, c'était une autre approche stratégique. En revenant en arrière, quand nous étions complètement indépendants et sans être attachés à un gros groupe, nous croyions que nous n'étions pas capables de transformer nos directives créatives en ventes, parce qu'il y a toujours un moment où il y a une barrière entre la créativité et les ventes. Maintenant que nous sommes un groupe et que nous allons publier nos propres titres, nous pensons que l'aspect créatif et les ventes seront plus liés. Nous sommes sûrs que cela se traduira en de bonnes ventes, car nous pourrons choisir notre stratégie.
Les éditeurs vendent-ils mal les jeux développés en externe ?
