Shuhei Yoshida met l'échec de sa Vita sur le dos des portables.
Lors d'une interview avec Le Monde, Shuhei Yoshida, président de Sony Computer Entertainment Worldwide Studios a été mis devant le fait accompli : seulement 3 millions de PlayStation Vita ont été vendues dans le monde depuis sa sortie en décembre dernier. Ce chiffre est relativement faible et à titre de comparaison, la 3DS de Nintendo, sortie presque un an plus tôt toutefois, à dépassé les 21 millions.
L'homme admet que ce résultat est en deçà de ce que la firme espérait et remet la faute sur la présence des smartphones, sérieux concurrents en ce qui concerne le jeu nomade.
Ces résultats sont en deçà de nos attentes, et s'expliquent d'abord par l'équipement des joueurs. Les consommateurs disposent désormais d'appareils multimédia, comme les smartphones. Ces appareils permettent notamment de jouer, et il est donc difficile pour nous de justifier l'achat d'une machine supplémentaire. À nous de produire de la valeur ajoutée, pour attirer les joueurs vers la Playstation Vita.
Shuhei Yoshida - Propos recueillis par Laurent Checola
Quelques mois auparavant, en juin dernier plus précisément, le responsable de Sony ne voyait aucune menace dans les téléphones et tablettes, expliquait que « les véritables joueurs ne quitteront jamais les consoles de jeux, justement parce qu'elles sont faites pour le jeu ». Un revirement de situation notable qui pourrait bien faire changer de cap la console, s'appuyant alors davantage sur le PlayStation Store, son propre marché d'applications.
En effet, Shuhei Yoshida n'est pas dupe et explique également que le manque de contenu est également une plaie pour la console, les éditeurs tiers n'ayant pas suivi. De ce côté, l'App Store d'iOS et le Play Store d'Android regorgent de jeux en tous genres, pour les casuals gamers (Angry Birds...), comme pour les plus hardcores (Modern Combat, Dead Trigger...), le tout ne dépassant que rarement les 5 €, un autre argument de taille comparé aux 50 € demandés pour un jeu en boite sur PSVita.
Il reste néanmoins un levier à Sony pour remonter la pente. En effet, le PlayStation Store propose des jeux d'éditeurs tiers à prix réduit, avec pour but de donner aux petits studios indépendants les outils de développement nécessaires pour tirer parti de la bête, ainsi que des terminaux sous Android également compatibles. Si cela se développe, la Vita pourrait alors se tourner vers le dématérialisé peu onéreux pour perdurer, tout en gardant en tête que sur ce domaine, les smartphones ont déjà une forte avance ; dans le cas contraire, une baisse de prix comme celle connue sur la 3DS pourrait être nécessaire pour relancer la petite dernière de Sony.