Publicité dissimulée : la répression des fraudes va sanctionner des YouTubeurs
par Anthony P.La DGCCRF veille au grain, et avant cet été, une dizaine de YouTubeurs vont être sanctionnés.
Ce n’est pas nouveau, la Direction générale de la répression des fraudes, DGCCRF, a les YouTubeurs dans son viseur, notamment en ce qui concerne la publicité déguisée. Cette pratique, consistant à promouvoir un produit ou une marque moyennant finance sans pour autant le mentionner clairement, est illégale, mais cela n’a jamais empêché les vidéastes du service de vidéo en ligne d’en abuser.
Heureusement, la DGCCRF veille au grain, et après avoir annoncé s’intéresser aux stars du web en décembre 2015, les premières sanctions vont bientôt tomber. C’est au cours de la présentation du rapport annuel de la direction que Nathalie Homobono, directrice de la répression des fraudes, a annoncé la bonne nouvelle, ajoutant au passage qu’une enquête était en cours depuis le début de l’année.
Ainsi, les YouTubeurs se voient reprocher le fait de parler d’une marque et de ses produits, sans forcément mentionner une relation dite commerciale, étant donné la réception de paiement afin de réaliser la publicité. L’annonce de décembre avait déjà fait bouger quelques têtes, et la mention "Réalisée en partenariat avec", était, entre autres, miraculeusement apparue sur les vidéos de gros vidéastes. Maintenant que l’enquête a suivi son cours, ce sont les sanctions qui vont tomber, et cela avant l’été, ce qui risque d’arriver rapidement.
La DGCCRF s’est en effet renseignée sur une dizaine de YouTubeurs ayant fait la promotion d’une marque de voiture, en ayant touché de 20 à 100 000 euros selon la notoriété de chacun. Le tout sans faire mention du partenariat bien entendu. Avec des amendes allant jusqu’à la somme totale perçue par la personne reconnue coupable des faits, autant dire que la situation risque de faire réfléchir un minimum les vidéastes dans le futur. Mais ce ne sont pas les seuls à pouvoir être inquiétés, puisque s’il était avéré que c’est l’agence média ayant conclu les contrats qui a forcé les stars du web à cacher la publicité, l’amende pourrait atteindre la moitié du budget total de la campagne média, autant dire plusieurs millions d’euros.
Malgré tout, cette affaire devrait finir par se régler à l’amiable, puisque la DGCCRF précise bien que 95 % des cas de publicité déguisée se terminent de cette façon. En effet, si aucun accord ne peut être trouvé, l’affaire se retrouve publique, et la sanction peut être alourdie devant le tribunal correctionnel, de quoi s’offrir une mauvaise publicité.
Quoi qu’il en soit, la publicité déguisée semble bien en passe de disparaître de YouTube pour le moment, la DGCCRF se servant de cette dizaine de cas comme exemple.