La réutilisation des fréquences 1800 MHz pour la 4G pose encore problème.
Alors que la 4G est un levier essentiel sur lequel les opérateurs jouent pour attirer la clientèle, la polémique autour de la réutilisation des fréquences 1800 MHz pose toujours problème. Retour en arrière.
En 2011, les quatre opérateurs (oui, Free aussi) se sont vu attribuer des fréquences à utiliser pour les réseaux 4G LTE, offrant un débit plus important que la 3G (et H+) actuellement en service. Les ondes en question étaient regroupées sur deux segments, 800 MHz et 2,6 GHz.
En 2012, Bouygues Telecom a demandé l'autorisation, valable également pour ses concurrents, de réutiliser les fréquences 1800 MHz pour la 4G. Ces ondes, qui servent à certains opérateurs américains pour émettre en 4G, hébergent actuelle le transit de la 2G française. SFR et Orange se sont alors fermement opposés à cela, le premier ayant même fait du « chantage à l'emploi » comme le qualifient certains. En cause, le fait que le troisième opérateur est largement avantagé par cette mesure du fait que son parc d'abonnés, plus petit, lui donne un plus large champ de manœuvre.
Alors que ce conflit semblait s'être calmé, Orange a déposé mardi dernier un recours devant le Conseil d'État, rapporte Le Figaro, contestant l'autorisation de requalification des fréquences 1800 MHz. Free Mobile serait également prêt à faire de même, et peut encore se manifester jusqu'à demain.
Orange s'estime en effet lésé par cette autorisation qui permet à Bouygues de couvrir 100 villes, soit 40 % de la population, dès le 1er octobre, gagnant ainsi un Noël d'avance sur ses concurrents, « c'est-à-dire une saison commerciale ». À titre de comparaison, le premier opérateur prévoit de couvrir 30 % de la population en 4G d'ici la fin de l'année.
De son côté, SFR a renoncé à attaquer.
Il est peu probable qu'un juge des référés suspende l'autorisation émise par l'ARCEP d'émettre sur les ondes 1800 MHz. Il n'est pas vain cependant de la part d'Orange de tenter sa chance.