Michael Pachter : "L'industrie va se désintégrer" sans le marché de l'occasion
par Maxime ClaudelL'analyste nous explique pourquoi l'occasion n'est pas si néfaste pour les éditeurs.
Dans son dernier épisode de Pach Attack, Michael Pachter est revenu une deuxième fois sur l'éventuelle volonté des constructeurs de tuer le marché de l'occasion, en empêchant la réutilisation des jeux vidéo seconde main sur les prochaines machines. Et il est formel : si une telle pratique est appliquée alors "l'industrie va se désintégrer."
Selon l'analyste de chez Wedbush Morgan, Sony et Microsoft n'ont aucun intérêt à condamner le marché de l'occasion, surtout si l'un ou l'autre ne le fait pas (cela procurerait un avantage certain à celui qui abandonne l'idée, d'un point de vue du joueur). Par ailleurs, il nous explique que les éditeurs surestiment l'impact néfaste des jeux usagés sur leurs chiffres de ventes et qu'il n'y a, au final, que 5 % de pertes dues à cette cannibalisation (lors de ses premières semaines, un titre est rarement dans les bacs occasion). Il a d'autant plus raison que, généralement, les joueurs revendent pour acheter du neuf. C'est un cercle vertueux.
Je pense que l'industrie va se désintégrer; je pense qu'il n'y aura plus de jeu vidéo si les consoles next gen ne supportent pas l'occasion. Vous entendez Sony et Microsoft ? Vous devez supporter l'occasion. Pourquoi les prochaines consoles ne supporteraient pas l'occasion ? Sony ne vend pas tant de jeux que ça ; peut-être 10 % des ventes sont des produits Sony. Tout le reste, c'est du Third Party. Sony n'aiderait donc pas ses ventes, peut-être 1 ou 2 %. Qu'est-ce que cela coûte aux éditeurs quand un joueur vend en occasion et qu'un joueur achète de l'occasion plutôt que du neuf ? À mon avis, environ 5 % de leurs ventes. Parce que les gens ne finissent pas tous leurs jeux en une semaine. Ils mettent entre 3 semaines et un mois pour le faire. Tout le monde n'achète pas un titre dès le premier jour. Il ne doit pas y avoir tant de jeux d'occasion que ça [NDLR : au début du cycle].