Rangez vos consoles au placard, elles sont dépassées...
Newzoo - spécialiste des données et des statistiques de l'industrie vidéoludique - vient de publier une nouvelle étude sur les dépenses totales consacrées aux jeux vidéo en 2010, au sein de plusieurs pays. Crise, pas crise ? Au delà de ce constat simpliste et réducteur, cette étude dévoile une réalité autrement plus complexe. Les gamers évoluent, les marchés traditionnels s'effondrent pour favoriser l'émergence de nouveaux, en pleine expansion.
L'étude concerne les États-Unis et les principaux pays consommateurs européens, le Royaume-Uni en tête. Il est difficile de définir une tendance globale tant les chiffres diffèrent d'un pays à l'autre. Le bilan des dépenses totales liées aux jeux vidéo en 2010 est mitigé en Europe. La dynamique du marché repose sur deux pays moteurs : l'Allemagne, qui enregistre une hausse de 33% en 1 an, et la France, qui affiche une croissance considérable de 13 % par rapport à l'année 2009. Pour autant, ces mêmes chiffres sont en chute libre chez nos voisins belges et néerlandais qui affichent respectivement un recul de 27% et 11% de leurs dépenses totales. L'Angleterre, leader de l'industrie vidéoludique européenne, constate quant à elle une baisse de 3% face à l'année 2009.
La première industrie vidéoludique au monde n'est pas en reste, la croissance des dépenses américaines régresse de 2%.
Ces bilans, mauvais pour la plupart, ne sont pas sans lien avec la crise financière qui affecte tous les secteurs de l'économie mondiale depuis 2 ans. En effet, la crise a entrainé une baisse du pouvoir d'achat pour une grande partie des travailleurs, et de ce fait le budget consacré aux loisirs et jeux vidéo a été largement restreint.
L'étude réalisée par Newzoo est doublement intéressante. En plus de faire office d'indicateur de la santé actuelle de l'industrie des jeux vidéo, elle détaille l'origine des dépenses des consommateurs. Auparavant, ces recettes relevaient majoritairement des achats de jeux consoles. L'année 2010 marque une profonde mutation due à l'explosion des jeux "free-to-play", auxquels un bon nombre d'entre vous jouent probablement sur les réseaux sociaux ou encore les MMOs, Massively Multiplayer Online games, tel que Dofus.
Aux États-Unis, les dépenses consacrées aux jeux de consoles (PS3, XBOX, DS, etc.) ont chuté de 29%, tandis que les recettes générées par les jeux sur réseaux sociaux ont augmenté de 66%, celles de jeux sur mobiles 46%, et 27% pour les MMOs.
Est-ce la fin des consoles ? Non, loin de là. En effet, malgré l'émergence de nouveaux marchés qui connaissent une forte dynamique (jeux sur réseaux sociaux, mobiles, ou encore les MMOs), les jeux sur consoles mobilisent encore une grande partie de notre budget : 43% aux États-Unis, 49% en Angleterre, et 46% en France.
Au contraire, bien que les jeux sur réseaux sociaux (Facebook, MySpace...) soient en pleine expansion en 2010, ils ne constituent que 6% des dépenses totales liées aux jeux vidéo aux États-Unis en 2010, et 4% en France.
Ainsi, même si les comportements des joueurs évoluent vers des jeux gratuits, vous pouvez encore dormir sur vos deux oreilles, le développement des jeux sur consoles n'est pas prêt de s'arrêter.