Voici une interview exclusive où Richard Brunois répond clairement à toutes les questions que nous lui avons posées sur la PSP go, dont celle du prix élevé et celle de ceux qui ont déjà des UMD et voudraient en acheter une...
Cette interview est donc datée du jeudi 2 juillet 2009 dans le stand de Sony à l'IDEF 2009. Nous remercions Richard Brunois de nous avoir consacré bien plus de temps qu'initialement prévu pour répondre à toutes nos questions et nous avoir permis d'essayer la nouvelle PSP.
- IDEF 2009 -
Eric de Brocart :
Bonjour, nous sommes très heureux d’être là et nous vous remercions de nous avoir reçus, cela nous fait très plaisir. Je vous laisse vous présenter en deux mots.
Richard Brunois :
Bonjour, je suis Richard Benoit et je m’occupe de la communication au sein de Sony Playstation.
EDB : Nous avons des thèmes qui nous tiennent à cœur et aujourd’hui c’est la PSP Go qui occupe l’actualité hardware de Sony. Du coup, Gran Turismo, on commençait à dire qu’il n’arriverait jamais.
R.B. : A chaque fois pour les Gran Turismo, quand on commence à dire ça, généralement, ils arrivent. C’est une espèce "d’incantation" de Polyphonie (rires) !
EDB : Pour revenir à la PSP go, dans les forums des questions se posent. Si la PSP reste aujourd’hui, il n’y a pas photo, la console la plus performante du marché, il nous semble quand même que vous avez fait un pas en avant avec une console plus petite et une ergonomie dont tout le monde se demande si elle sera meilleure, mais sans rien y ajouter de vraiment neuf. C’est toujours la même console finalement.
R.B. : Technologiquement, c’est toujours la même console, sauf que nous avons enlevé l’UMD, ajouté le Bluetooth, un système d’ouverture un peu différent, réduit considérablement la taille, l’écran est légèrement plus petit sans nuire à la qualité du jeu et c’est surtout l’avènement de la dématérialisation avec la PSP go.
EDB : Pourquoi ne pas avoir ajouté un écran tactile et le GPRS ?
R.B. : Le GPRS appartient plutôt au domaine de la téléphonie, la PSP reste une console de jeu et les gens l’achètent en priorité pour cela. Même si elle peut faire des photos, écouter de la musique, regarder des films et que beaucoup l’utilisent aussi pour cela, elle reste avant tout une console de jeu. Des jeux avec le savoir faire de PlayStation et quand on voit la qualité d’un Gran Turismo, d’un Little Big Planet ou d’un Motorstorm, on est quand même très éloignés de ce qu’il se fait en téléphonie.
EDB : Il aurait été possible d’envisager un accès au PSN via le GPRS par exemple, non ?
R.B. : La PSP n’est pas un téléphone même s’il y a Skype mais il est possible de se connecter au PSN via le WiFi.
EDB : Il semblerait que Sony ait demandé aux éditeurs de créer des jeux moins chers et plus "casual". Qu'en est-il ?
R.B. : Nous essayons d’avoir une palette de jeux et une gamme de prix qui puissent convenir à tous. Evidemment, il y a des jeux premium comme Monster Hunter, Soul Calibur, Final Fantasy Dissidia, Harry Potter, Metal Gear Solid et Gran Turismo mais il existe aussi des mini-jeux, et des jeux PS1 comme Crash Bandicoot, les Final Fantasy, les Metal Gear Solid par exemple. Il en faut pour tous les goûts, toutes les bourses, alors nous ne demandons pas aux éditeurs mais nous leur disons que s’ils ont la possibilité de proposer une gamme de prix assez large, il y a un vrai marché pour les jeux à 3, 4, 5, 6 ou 7 euros.
EDB : Contrairement à ce qu’essayent de faire croire certains, la PSP est loin d’être un échec commercial avec 50 millions de consoles vendues dans le monde…
R.B. : Effectivement, 50 millions dans le monde et deux millions et demi en France. C’est encore moins un échec commercial car c’est la seule console aujourd’hui qui arrive à résister au monopole absolu de la Gameboy et de la DS aujourd’hui. Nous essayons de le voir du bon côté et sans paraître ni arrogant ni quoi que ce soit, nous nous disons content d’avoir réussi à prendre 20 ou 25% du marché à Nintendo. Nous préférons le regarder dans ce sens là.
EDB : La PSP et la DS ne sont pas comparables ni techniquement ni au niveau du style de jeux…
R.B : Ce sont deux mondes complètement différents et beaucoup de joueurs ont les deux. Voilà pourquoi nous n’avons pas de complexes par rapport à cela. Ce sont deux produits technologiquement très différents et qui peuvent s’adresser à un public qui peut être différent parfois par la qualité justement des produits qui sont proposés côté "haute technologie".
EDB : LA grande question. 250 euros pour s’offrir la PSP Go, n’est ce pas trop cher ?
R.B. : C’est le prix lors du lancement de la PSP, c’est un prix Premium, c’est le prix de la nouveauté et quand on voit qu’Apple sort l’iPhone à 600 euros sans abonnement…
EDB : A ce sujet, Andrew House a exprimé la même chose, peut être un peu trop clairement, en disant que le consommateur européen savait et pouvait mettre le prix pour un produit premium.
R.B. : Cela a sans doute été mal perçu mais c’est le prix de la nouveauté. C’est une nouvelle approche, c’est un nouveau marché, celui des gens qui veulent avoir un contenu complètement dématérialisé, que ce soit pour le jeu, la musique, la vidéo, les photos, etc... C’est, encore une fois, le prix de la nouveauté. Nous savons que tout ceci se lisse dans le temps, nous connaissons le cycle de vie d’une console qu’elle soit de salon ou portable et un jour ou l’autre il y a des baisses de prix. Maintenant, quand on veut la nouveauté, quand on la veut tout de suite, cela a un prix soit un peu plus de 50 euros que la PSP actuelle.
EDB : La PSP-3000 est à 169 euros maintenant (voire moins cet été) ce qui fait quand même un peu plus d’écart. C’est votre choix…
R.B. : Oui et nous nous sommes dits que c’est un prix tout à fait acceptable par rapport à la nouveauté et par rapport au peu de pièces qui seront disponibles. En effet, il n’y en aura pas forcément une quantité astronomique.
EDB : D’accord… Donc la PSP-3000 continue et elle propose les mêmes possibilités (NDLR : à part le Bluetooth) ?
R.B. : Oui, absolument.
EDB : La PSP go possède-t-elle la même technologie pour son écran que celui de la PSP-3000 ?
R.B. : Oui c’est la même chose.
EDB : La dernière question concerne les utilisateurs actuels ayant une collection plus ou moins importante d’UMD. Comment cela va-t-il se passer s’ils achètent une PSP go ? Existera-t-il un moyen de les convertir ? Sera-t-on obligés de garder notre ancienne console ?
R.B. : Pour jouer aux jeux sur UMD oui. Par contre, il y aura toujours la possibilité de les télécharger sur le PlayStation Store… mais en payant. Pour l’instant, en tout cas, c’est l’information que j’ai. Cela va peut-être évoluer, cela peut changer mais aujourd’hui c’est l’information que nous avons. Donc, c’est de se dire que ceux qui ont des UMD ont déjà une PSP qui va avec mais qu’à l’avenir il y aura de nouveaux jeux et, par exemple, quand on voudra jouer avec Gran Turismo on aura le choix entre UMD et immatérialisé. La plupart des jeux maintenant seront proposés dans les deux formats.
EDB : Certes, mais certains auraient sans doute aimé revendre leur première pour passer à la PSP go.
R.B. : Je comprends qu’il puisse y avoir une petite frustration de ce côté-là. C’est légitime. Avec la PSP go on essaye de voir devant, de regarder l’avenir et de se dire on va jouer aux nouveaux jeux, aux nouveautés parce qu’en même temps on se dit que les gens qui vont adhérer au concept de la dématérialisation ce sont plutôt les gens qui sont ultra-technophiles (NDLR : geek) et qui vont se tourner sur les nouveaux jeux, les nouveautés comme un Soul Calibur, un Monster Hunter, un Final Fantasy, un Gran Turismo, etc... plutôt que jouer aux jeux un peu plus anciens. Nous nous trompons peut-être mais c’est plutôt comme ceci que nous le voyons. De toute manière quelqu’un qui a un jeu dont il ne peut pas se passer, il pourra toujours le télécharger sur le Store.
EDB : En revendant son UMD donc et en le payant de nouveau.
R.B. : Exactement.
Si vous avez envie de vivre "en direct" cette interview, nous vous proposons de regarder la vidéo :