Les opérateurs jouent aux chaises musicales.
Après des mois de rumeurs sur le futur potentiel de SFR, deux acteurs majeurs ont déposé leurs offres de rachat, Numéricable et Bouygues Telecom. Dans l'optique où le second remporterait la transaction, le paysage réseau actuel en serait totalement bouleversé.
En effet, Iliad (maison-mère de Free) a annoncé avoir conclu un accord avec Bouygues Telecom lui permettant de récupérer son réseau 2G/3G/4G en cas de rachat de SFR. Coût de cet échange : 1,8 milliard d'euros. Bien évidemment, si c'est Numéricable qui remporte le gros lot, cet échange n'aura pas lieu.
Pour Free Mobile, cela signifierait une nouvelle autonomie bienvenue, puisqu'il n'aurait plus alors à passer par un accord d'itinérance avec Orange pour offrir à ses abonnés une couverture décente, mais également plus de liberté dans le déploiement de son réseau, puisque son engagement de couverture nationale à 2017 étroitement observée par l'ARCEP serait rempli. En outre, il récupèrerait le plus grand réseau 4G national et n'aurait alors plus qu'à continuer tranquillement le déploiement de ses propres antennes pour en améliorer la qualité.
Du côté de Bouygues Telecom, cette transaction lui assure de plus grandes chances de remporter le rachat de SFR. En effet, le gouvernement et le régulateur des télécoms ont aussi leur droit de regard sur cet accord, et l'ARCEP ne voit pas d'un bon œil le retour à trois opérateurs après avoir accepté l'arrivée d'un petit nouveau. En acceptant d'aider le dernier arrivé à s'étendre, Bouygues s'offre ainsi les bonnes grâces de celui le plus à même de contrer son rachat. Il s'attire néanmoins les foudres de certains clients, qui n'hésitent pas à rigoler de la situation de cet opérateur qui vante régulièrement la qualité de son réseau, mais qui saute sur l'occasion de l'échanger contre celui de la concurrence...
Quoi qu'il en soit, tous ces changements, si changements il y a, ne seront réellement effectifs qu'en 2015. De quoi laisser le paysage des télécoms mûrir encore un peu.