Quelles sont les réactions une semaine après l'arrivée de Free Mobile ?
La semaine dernière, jour pour jour, Free arrivait sur le marché de la téléphonie mobile avec des tarifs très agressifs. Si les clients sont généralement contents de pouvoir bénéficier d'un forfait tout illimité à seulement 19,99 €/mois (15,99 €/mois pour les abonnés Freebox), ce n'est pas forcement du goût des concurrents, qui ont cependant tenté de s'aligner avec plus ou moins de réussite (voir Virgin Mobile et Orange, SFR, Bouygues Telecom et Zéro Forfait).
Xavier Niel, PDG de la firme, a frappé fort ce jour-là. En effet, d'après une étude de l'institut Gfk réalisée sur un panel de 1000 personnes, non seulement 60 % de la population française connaissent les détails de l'offre, mais 78 % souhaitent y souscrire, ce qui indique que près de 20 % des personnes interrogées souhaiteraient prendre un forfait chez Free sans même en connaître toutes les conditions. Cependant, tous ne se sont pas rués sur le nouveau concurrent mobile dès le premier jour. En effet, 25 % sont encore engagés chez leur opérateur actuel et 39 % préfèrent attendre les premiers retours et ainsi ne pas essuyer les plâtres éventuels.
Du côté des concurrents en revanche, la pillule passe plus difficilement. Olivier Roussat, directeur général de Bouygues Télécom, s'est par exemple exprimé à travers Le Journal Du Dimanche en indiquant que le forfait à 19,99 € était inadapté, tandis que celui à 2 € était scandaleux. En effet, d'après lui, les utilisateurs n'ont pas besoin de tout illimité, la moyenne des appels étant de 2h30 par mois et celle des transferts de données de 400 Mo (contre 3 000 Mo dans l'offre de Free). Bien évidemment, ces moyennes sont basées sur des consommateurs parfois craintifs de faire du hors forfait et donc de payer plus.
Pour l'offre à 2 €/mois, comprenant 1 heure d'appel et 60 SMS, le grand patron de Bouygues Télécom s'indigne, avec une certaine dose de mauvaise foi, en expliquant que celui-ci ne convient pas aux personnes en difficulté financière à qui est destiné ce forfait, de par sa méthode de souscription, nécessitant un ordinateur et sa facilité à dépasser le quota donné et à ainsi payer beaucoup plus cher. Il est à noter que quatre boutiques sont actuellement en service et que plusieurs centaines d'autres sont en prévisions, tandis que les forfaits peuvent être bloqués afin d'éviter tout dépassement.
Le Figaro nous apprend également que « certains opérateurs » affirment que le réseau de Free n'est pas opérationnel et qu'il se base actuellement uniquement sur l'accord d'itinérance passé avec Orange, faisant du nouveau concurrent un simple MVNO (NDLR : opérateur virtuel au même titre que Virgin Mobile, La Poste, etc.). Si cela ne pose pas de problème aux utilisateurs, la décision de l'ARCEP (NDLR : Autorité de Régulition des Communications Electroniques et des Postes) était très claire : pour que Free puisse accéder au titre de quatrième opérateur physique, il est nécessaire que celui-ci couvre, avec son réseau personnel, plus de 27 % de la population Française.
Pour le vérifier, les opérateurs en question auraient même envoyé des huissiers vérifier leurs dires. De son côté, Free dément l'information et affirme que son réseau fonctionne parfaitement.
Quoi qu'il en soit, c'est un véritable succès pour le nouvel arrivant qui a eu plus de 500 000 clients dans les premiers jours et qui en séduit encore 100 000 quotidiennement. À cette vitesse, la barre du million devrait être rapidement atteinte, et pourquoi pas la barre des 3 millions tant crainte par certains.