Le réseau mobile de Free n'est pas des plus rapides.
Lors de son arrivée sur le marché, Free Mobile proposait des débits 3G très élevés en raison du faible nombre d'abonnés connectés simultanément. Quelques mois et quelques millions d'inscrits plus tard, le constat n'est plus le même et les utilisateurs constatent, depuis quelques semaines, une chute vertigineuse des débits. Mais est-ce vraiment dû à une saturation du réseau ?
Capital a mené l'enquête à Paris et à Lyon grâce à l'application MobiSpeed afin de chiffrer cela. Après avoir réalisé des tests avec différents smartphones et en se positionnant sur plusieurs antennes pour être certain que ce n'est pas un problème localisé, les résultats sont incontestables. Là où Orange et SFR obtiennent un débit moyen de 1,19 Mb/s et Bouygues de 0,79 Mb/s, Free obtient un score de 0,38 Mb/s, avec une moyenne de 0,34 Mb/s en itinérance sur le réseau d'Orange et de 0,77 Mb/s sur sa propre installation. À titre de comparaison, LyonCapitale affirme qu'il a fallu 4 minutes 30 pour télécharger une applications de 20 Mo contre 40 secondes avec Sosh.
Olivier Faure, directeur d'Orange Centre Est a cependant réfuté tout bridage de la part de l'opérateur monochrome. Pour ce qui est de l'itinérance, le coupable n'est autre que les passerelles d'interconnexion entre les deux réseaux qui saturent et qui devraient donc dégorger avec l'expansion du nombre d'antennes propres de Free Mobile. Par ailleurs, Iliad, maison mère du nouvel arrivant, a annoncé vouloir investir dès à présent dans ces installations pour réduire le problème à la source.
Pour ce qui est des résultats sur le réseau de Free, cela est dû à des installations faites à moindre coût. En effet, certaines antennes seraient reliées au cœur du réseau par des câbles de cuivre ADSL et non par de la fibre optique, comme c'est le cas chez Orange ou SFR.
À une époque où les données jouent un rôle de plus en plus important dans le monde de la téléphonie mobile, les choix pris par Xavier Niel sont aujourd'hui contestables. Néanmoins, soucieux du bien-être de ses clients, il ne faut pas douter qu'il mettra tout en œuvre pour régler ce souci, même si cela prend un peu de temps. Rappelons que le réseau est encore jeune et qu'il ne peut qu'évoluer. En outre, les problèmes d'aboutissement d'appels que les abonnés subissaient quotidiennement dans les premiers mois sont désormais de l'histoire ancienne.
Quoi qu'il en soit, ces aléas ne permettent pas au nouvel arrivant de faire bonne figure, alors que celui-ci compte aujourd'hui des concurrents de taille, tant au niveau du tarif que de la qualité avec B&You et Sosh par exemple.