Et pourtant, le succès fut bien au rendez-vous...
Lors d'un séminaire à l'université Ritsumeikan de Kyoto, Keiji Inafune, le créateur de Dead Rising et Lost Planet, explique qu'au départ rien n'était gagné pour les deux jeux en question. En effet, la politique de Capcom de l'époque voulait qu'ils ne développent que des suites des licences déjà existantes, les nouvelles franchises étant systématiquement refusées. Un budget était certes réservé aux prototypes, mais les dirigeants ne voulaient pas se lancer dans des choses inédites, préférant axer leurs collaborateurs sur des projets qui avaient déjà l'approbation du public.
Ne l'entendant pas de cette oreille, Keiji Inafune présente tout de même ses deux concepts, que nous connaîtrons plus tard sous les noms de Dead Rising et Lost Planet, mais qui furent refusés par ses supérieurs comme il s'y attendait. Mais l'affaire ne s'arrête pas là, puisque malgré le véto déposé par Capcom, il continue secrètement le développement et décide de sortir les jeux. Parfois, le non-respect des règles permet de sauver une entreprise, même si pour cela il faut exploser le budget prototypes d'environ 400% comme cela a été le cas pour Lost Planet, explique-t-il à l'assistance présente lors du séminaire. D'ailleurs, c'était le but recherché par le créateur. Une fois le développement trop avancé, Capcom ne pouvait plus refuser ses licences inédites et céderait donc à sa demande de départ.
Au final, à la fois Dead Rising et Lost Planet se sont vendus à des millions d'exemplaires à travers le monde, et Capcom a pu grâce à cela remonter la pente, selon Inafune. Il est toutefois pleinement conscient que si cela n'avait pas été le cas, il aurait été condamné par ses dirigeants et "licencié pour crime de guerre".
Rappelons que le deuxième opus de la série Dead Rising est sorti l'automne dernier sur PlayStation 3, Xbox 360 et PC.