Danganronpa (tome 1), ou le B.A.-BA du meurtre en milieu scolaire (critique)
par Eric de BrocartUn manga papier issu de l'univers de Danganronpa vient de sortir en France. Notre avis sur le premier tome d'une longue série.
Makoto Naegi est un élève normal, dans une école normale, jusqu’au jour où, tiré au sort, il devient l’un des quinze lycéens d’exception de l’école privée Kibôgamine. Héritier, romancière, combattante, biker et même idol, cet établissement regroupe les meilleurs, chacun dans leur domaine, les « lycéens ultimes ». Le but affiché est d’assurer l’avenir du pays au travers d’une élite, avec un proviseur hors du commun, Monokuma, un ours mi-ange, mi-démon. Ainsi commence Danganronpa, inspiré du premier opus du jeu vidéo, Danganronpa: Trigger Happy Havoc paru en 2014, en Europe (2010 au Japon). Après la version jouable puis l’anime, il nous revient sous la forme d’un manga. Le chara design nous a séduits par la finesse des traits, avec des personnages hauts en couleur et des décors épurés. Chacun se retrouvera d’ailleurs volontiers dans l’un d’entre eux suivant ses hobbies et son caractère.
Ici pour réussir, il faudra apprendre à tuer (mais sans être démasqué par les autres), ce qui n’est pas sans rappeler un autre manga, Assassination Classroom, avec en tête d’affiche un proviseur nounours qui remplace le professeur poulpe. L’ourson en peluche, habituellement synonyme de paix, de sécurité et de réconfort prend une grosse claque. Source de tous les conflits, il pousse les élèves à s’entretuer, avec un humour qui n’appartient qu’à lui. Arbitre, il édicte les règles, les siennes, toutes plus folles et sadiques les unes que les autres. Son but, faire connaître aux espoirs de demain le désespoir, quoi qu’il en coûte.
Au-delà de la violence au premier plan, Danganronpa parle de notre soif de liberté, de notre faculté à repousser nos limites. Il traite avec un humour ambigu du respect de l’autorité et des règles, mais aussi des conséquences en cas de violation. Jusqu’où serions-nous prêts à aller pour être libres ? Cela est-il plus précieux à nos yeux qu’une vie ? Il faudra attendre les prochains volumes pour découvrir ce que l’avenir réserve aux élèves de l’école Kibôgamine et quel mystère se cache derrière cette rentrée des classes machiavélique.
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