Une pratique qui ne plaît pas à tous.
Le modèle free-to-play prend de plus en plus de sens depuis l'arrivée du dématérialisé et de certaines plateformes telles que les mobiles. Ce modèle économique, qui à l'origine partait d'une bonne intention, divise en raison de nombreux abus qui rendent le jeu injouable sans mettre la main au portefeuille. Plusieurs développeurs se lèvent aujourd'hui pour dénoncer certaines exactions des éditeurs, qui tentent parfois d'avoir les yeux plus gros que le ventre.
PocketGamer rapporte les dires de Pablo Cavarez, qui a tenté de trouver un éditeur pour son jeu BloodyMonkey. Ce puzzle-game qui demande au joueur d'aider le héros à retrouver son chemin au travers d'une caverne lugubre est prévu pour être gratuit au téléchargement, avec un simple achat in-app de 0,89 euro pour débloquer l'ensemble des niveaux une fois les 16 premiers tableaux d'essai terminés. Malheureusement pour Pablo, les différents éditeurs contactés durant le développement du jeu demandaient tous l'implémentation de mécanismes free-to-play par le biais d'une monnaie virtuelle, de publicités ou d'astuces payantes par exemple. Ne souhaitant pas tomber dans ce système, Pablo Cavarez a donc décidé d'être son propre éditeur. BloodyMonkey sera donc disponible le 28 mai sur iOS, Android et Windows Phone.
Pire encore, l'histoire du studio Cliffhanger rapportée par StrategyInformer. Jan Wagner, directeur créatif, a tenté de trouver un éditeur pour son jeu Aerena: Clash of Champions. Basé sur un modèle free-to-play, il dispose bien de monnaie virtuelle, mais tout le contenu du jeu est déblocable en quelques heures par n'importe qui, sans débourser le moindre sou. Les éditeurs contactés lui ont donc tourné le dos, arguant qu'ils ne s'intéressaient qu'aux "pay-to-win".
« Nous aimons les graphismes, c'est un bon concept, nous pensons qu'il a une longue durée de vie... c'est très bien ! Mais ce n'est pas un pay-to-win, donc nous ne l'aimons pas. Nous n'allons pas l'éditer, nous prenons uniquement des jeux pay-to-win » aurait rétorqué un éditeur à Jan Wagner après la présentation de son jeu. « C'est une course qui tire la qualité vers le bas » explique ce dernier.
Aerena: Clash of Champions est d'ores et déjà disponible sur Steam et Android, et sur iOS dans certains pays... auto-édité bien évidemment.