Un ancien de Microsoft parle des raisons du succès de la Xbox 360 au début
par Edward L.En un mot : Sony.
Robert ''Robbie'' Bach a été président de la division Entertainement et Devices de chez Microsoft, celle qui contient la Xbox 360, de 1992 à 2010. En 2010, celui-ci a quitté Microsoft après 22 ans de bons et loyaux services. Ayant été aux premières loges durant les premières années de vie de la Xbox 360, M. Bach en parle souvent.
Lors d'une interview accordée à VentureBeats, l'ancien président de la division E&D s'exprime sur une des causes de la réussite commerciale de la Xbox 360 à ses débuts : les mauvaises décisions prises par Sony.
Une des raisons du succès de la Xbox, c'est le fait que Sony n'a pas pris que des décisions intelligentes.
Malgré le fait que la Xbox avait précédé la Xbox 360, Microsoft s'attaquait quand même à la prochaine console de Sony qui faisait suite à sa PS2 qui détenait plus de 70 % des parts de marché. Comme le laisse penser ce constat, la lutte aurait pu être ardue, heureusement pour Microsoft, Sony s'est quelque peu fourvoyé en chemin.
Ils ont mal géré leurs partenaires, ainsi que leurs coûts. Et leur plateforme était plus compliquée pour les développeurs.
En effet, avec son architecture différente, la PS3 n'a pas manqué de crisper certains développeurs peu enclins à investir du temps et des efforts pour s'adapter. La Xbox 360, avec son architecture plus proche de celle d'un PC, a séduit les développeurs comme Valve (au début). Pour la remarque concernant la mauvaise gestion des coûts, il faut bien se rappeler que la PS3 a été vendue à perte pendant presque quatre ans, jusqu'en juin 2010.
Pour s'attirer les faveurs des éditeurs auparavant fidèles à Sony, Microsoft est également allé démarcher.
Quand nous démarrons un business, il faut des partenaires. C'est comme cela que ça marche. Nous avions finalement réussi à convaincre les éditeurs et distributeurs que le succès de Microsoft était une bonne chose, car si le succès n'était pas au rendez-vous pour nous, alors ça ne laissait que Sony tout seul sur le marché.
Pour information, une situation de monopole (ou quasi-monopole) aurait été une mauvaise chose, pour les consommateurs comme pour l'industrie. Cela aurait laissé Sony en position de toute-puissance, lui permettant de fixer les prix sans être inquiété. Comme le dit simplement, M. Bach :
Comme dans tout marché, un manque de choix est dangereux. Microsoft a présenté la Xbox comme une alternative [à la PS3] si les relations avec Sony en venaient à se détériorer.
Nous sommes maintenant en 2012, après presque sept ans (en novembre 2012) d'existence pour la Xbox 360 et quelques mois de moins pour sa rivale, la PS3. Les consoles sont toujours plus ou moins au coude-à-coude et il faudra certainement attendre leurs successeurs pour que la guerre des consoles reprenne de plus belle.