ANALYSE - Nintendo Switch : à quoi devons-nous nous attendre ?
par Eric de Brocart , Martial DucheminNous faisons un petit tour d'horizon sur ce que pourrait être la prochaine console de Nintendo, la Switch. Qu'en pensez-vous ?
Comme nous vous le disions en octobre dernier, après avoir vu la présentation de la tablette console, il était difficile de ne pas voir en cette Nintendo Switch une évolution de la NVIDIA SHIELD Tablet. Le savoir-faire technologique du constructeur américain associé au catalogue de Nintendo, et de son immense fanbase, devrait aboutir sur quelque chose de concrètement intéressant. Une tablette, car c'est bien ce qu'est une Nintendo Switch, peut-elle vraiment être une console de salon convaincante en 2017 ? Nous nous sommes donc attardés sur les diverses fuites et sur les produits NVIDIA afin de nous forger notre propre avis et essayer de répondre à ces interrogations avant sa présentation. Parlons peu, parlons bien, entrons dans le vif du sujet.
4K ou caca ? Ni l'un, ni l'autre mon capitaine !
Selon de nombreux bruits de couloirs, la résolution de l'écran serait du 720p. La grande question du moment est donc de savoir si, avec cette caractéristique, les jeux seront conçus en 720p ou quand même en 1080p ? Comme nous le savons, vu que le constructeur s'est expliqué sur ce point, le dock ne sert qu'à diffuser son jeu sur son téléviseur. Nous pouvons donc présumer que les productions seraient conçues avec une résolution moindre (720p), puis uspcalées en 1080p sur la TV pour avoir un rendu plus ou moins potable. À noter que la NVIDIA SHIELD permettait un upscaling en 4K, ce qui pourrait nous faire espérer la même chose pour la Switch, mais nous n'y croyons guère.
Trois heures d'autonomie ?
Console de salon avec son dock, elle est avant tout une console portable et son autonomie théorique semble être de 3 heures en poussant à fond la machine. Pour le coup, comme sur une tablette standard et la Nintendo 3DS, nul doute qu'il y aura différentes options pour économiser la batterie. La Nintendo Switch pourrait alors tenir de longues heures sans son dock, ce qui serait un bon point. Cela dit, pour les joueurs nomades, l'investissement dans une batterie externe semble incontournable.
Quatre manettes, sinon rien ?
En outre, dans la vidéo de présentation d'octobre dernier, nous pouvons apercevoir quatre personnes jouer sur deux Nintendo Switch. La question qui vient alors à l'esprit est de savoir si, comme sur 3DS, le jeu est installé sur une console et partagé sur l'autre. Les quatre Joy-con (manettes) sont-elles connectées à une seule machine ? Si c'est le cas, pourrons-nous aussi lier quatre manettes Pro à une Switch ? En gardant la logique de comparaison avec la NVIDIA SHIELD qui accepte quatre manettes, la réponse devrait donc être oui.
Petite mémoire et portages difficiles ?
Emily Rogers, une infiltrée dans le milieu, aurait eu écho de la taille des cartouches et précisait que certaines pèseraient dans les 16 Go. Problème pour les développeurs tiers qui souhaiteraient porter des jeux sur la Switch puisque, à ce jour, un gros jeu monte facilement dans les 40, voire 50 Go. De ce fait, même en proposant des cartouches de 32 Go, et surtout avec une architecture moins puissante que celle de la concurrence, les studios devront faire des concessions, à savoir réduire énormément d’éléments visuels et imposer des mises à jour day one pour « compléter » un jeu dû au manque d'espace. Autre problème, le stockage interne de la console tournerait dans les 32 Go, le joueur serait alors vite dépassé et obligé d'y insérer une carte SD de 128 Go pour être un minimum à l'aise. Alors quoi ? Si le développement ou le portage d'un titre est fastidieux, nous allons vite nous retrouver dans la même situation que la Wii U avec des équipes faisant l’éloge de la console au départ et étant présentes uniquement au lancement, avant de la lâcher définitivement.
Jeu en streaming ?
Pour autant, nous parlons ici d'une console équipée de la technologie NVIDIA et le constructeur américain maîtrise très bien le jeu en streaming, que ce soit en local via les cartes GeForce GTX, ou à distance via son service GeForce Now déjà disponible sur les NVIDIA SHIELD Tablet et TV. Il n'est donc pas totalement fou d'imaginer que Nintendo profite de ce savoir-faire pour permettre à ses joueurs d'accéder à un catalogue de jeu étendu à des titres Wii U, Wii, GameCube et, pourquoi pas, aussi aux jeux PC disponibles dans le GeForce Now.
Alors, la Nintendo Switch, c'est bien ou bien ?
Au final, selon nous, elle sera une console avec des jeux en 720p, limités visuellement, et avec des mises à jour day one obligatoires (à cause de la taille des cartouches), afin de parfaire une production. Mais pourquoi faire des concessions matérielles et ne pas s'aligner avec la concurrence ? Encore une fois, Nintendo va arriver avec une console moins performante que la concurrence, mais offrant une fonctionnalité originale. Cette fois, c'est en offrant la possibilité de jouer chez soi ou en déplacement avec la même unité que le géant nippon se distingue. Cela dit, pour le moment - et si nos suppositions s’avèrent -, cela veut dire que cette nouvelle plateforme risque d'être une déception pour les aficionados de la Wii U, mais un digne successeur de la 3DS, une merveille pour les amoureux de consoles portables en somme. Après l'échec de la Wii U, et surtout l'absence de jeux produits par des éditeurs tiers, Nintendo se doit, cette fois, d'alimenter son joujou technologique de différentes productions, et pas uniquement du « made by Nintendo », pour toucher un plus large public.