Parce que la 4G, c'est trop lent...
Alors que les opérateurs ne cessent de rabâcher les bienfaits de la 4G LTE, technologie qui ne couvre encore qu'une partie de la population, la Commission européenne regarde déjà vers l'avenir et la 5G. À ce titre, le consortium public-privé 5G PPP (englobant des acteurs tels que Alcatel-Lucent, Ericsson, Huawei, Intel, Orange, Telecom Italia ou Thalès) a été mis sur pied pour élaborer les nouveaux standards.
Alors que la Corée du Sud promet les premiers tests pour 2018, l'Union européenne souhaite s'imposer et rattraper son retard. Le challenge est de taille, avec pour but de commercialiser dès 2020 des forfaits 5G. Pour les principaux acteurs, c'est aussi le moyen d'imposer leurs normes et d'en tirer des bénéfices. Viktor Arvidsson, d'Ericsson, rappelle que celui qui déposera le plus de brevets dits essentiels « imposera sa conception et aura plus de facilité à développer le produit »... en plus de toucher des royalties conséquentes.
Autre objectif, fournir des débits 1000 fois plus rapides que ceux de 2010, tout en ne consommant que 10 % de l'énergie utilisée à l'époque. Théoriquement, il pourrait s'agir de débits allant jusqu'à 10 Gb/s (contre 150 Mb/s au maximum pour la 4G LTE actuellement en place). Cela ne devrait toutefois pas représenter les mêmes changements radicaux que le passage de la 3G à la 4G, mais plus représenter une évolution logique du réseau. En exploitant le spectre au-delà de 5 GHz et en agrégeant plusieurs bandes de fréquences disjointes, les capacités devraient alors croître de manière exponentielle.
Imaginé comme plus sûr, plus puissant, moins coûteux et plus réactif, le réseau 5G pourrait devenir bien plus qu'un simple réseau mobile et connecter non seulement les smartphones, mais aussi les objets. Pour cela, il faudra que le réseau puisse supporter jusqu'à 50 milliards d'appareils connectés.
Afin de devenir un acteur principal dans le développement de cette technologie, le 5G PPP part avec un budget de 700 millions d'euros pour les six années à venir. Pour rappel, la Commission européenne débloquait 50 millions d'euros en février dernier, qui ne semblent désormais plus qu'une goutte d'eau.
Maintenant, il ne reste plus qu'à attendre, et éventuellement déployer la 3G là où elle n'est pas encore disponible...