Le dernier-né de l'écurie DC Comics n'est pas une franche réussite. Ça devient une (mauvaise) habitude.
Alors que Marvel a déjà essoré ses licences en inondant nos cinémas de multiples films amenant à s'intéresser à son univers, DC Comics a quelques wagons de retard. Il aura néanmoins la primeur de proposer le premier blockbuster new-age s'articulant autour d'une super-héroïne, à savoir Wonder Woman réalisé par Patty Jenkins. Un film avec une femme forte mis en scène par une femme ayant déjà fait ses preuves à Hollywood (avec Monster). Soit de quoi faire lever quelques boucliers du côté des anti-féministes. Nous nous garderons bien de commenter ça pour nous concentrer sur un autre bouclier, celui de Gal Gadot en l'occurrence.
Un vrai problème d'écriture.
Wonder Woman s'inscrit dans le DC Extended Universe, l'équivalent du Marvel Cinematic Universe, et nous amènera jusqu'à la réunion de la Justice League. La célèbre Amazone avait été quelque peu maladroitement introduite dans Batman v Superman : L'Aube de la Justice et, avec son propre long-métrage, peut désormais s'exprimer pleinement. Autant le dire tout de suite, Gal Gadot, plus jolie comme un cœur que sexy comme une danseuse du Crazy Horse, livre une prestation solide dans le costume de Wonder Woman, sorte de Mère-Thérésa que tout le monde veut pécho une fois qu'elle est sortie de son île natale où vivent ses amies ressemblant à Xena, la Guerrière (sans sous-entendu aucun, promis).
Car, autour d'elle, il n'y a pas grand-chose à sauver hormis le personnage incarné par Chris Pine, qui doit plus à l'acteur en lui-même. Wonder Woman est entourée de débiles mentaux qui jouent à celui qui fera la blague la plus moisie du lot. C'est un vrai problème d'écriture qui plombe l'intrigue, l'évolution de la super-héroïne, d'abord naïve puis déterminée, et l'univers prenant place durant la Première Guerre mondiale. Dans sa volonté de s'inscrire dans une époque marquante, Wonder Woman fait pâle figure à côté de Captain America premier du nom.
Rarement drôle et longuet pour pas grand-chose, Wonder Woman n'est pas sauvée par ses séquences d'action se comptant à peine sur les doigts d'une seule main. Les chorégraphies avaient l'air bien, mais elles sont hélas parasitées par une mise en scène convoquant des ralentis à chaque mouvement - un choix artistique qui était bien dans Matrix, soit au siècle dernier - ou des accélérés faisant croire à de l'épique alors qu'il n'y en a pas vraiment. Un gâchis qui s'explique aussi par les ennemis faisant face à Wonder Woman : des soldats allemands humains inutiles qui tombent comme des feuilles sous la puissance de la Princesse des Amazones.
À l'arrivée, malgré une ambition de se démarquer, Wonder Woman arbore les mêmes défauts que les films de super-héros médiocres : un manque de rythme évident, une écriture bas de gamme, des méchants inexistants et, pour couronner le tout, une volonté de péter plus haut que son cul, la lie d'un genre qui s'en sortait mieux au siècle dernier (justement). Autant dire que le fameux DC Extended Universe aura fort à faire pour inquiéter ne serait-ce que quelques secondes l'immense empire Marvel x Disney. Pauvre Diana. Pauvre nous.
Note : 1,5 sur 5