TEST de Wolfenstein: Youngblood, massacrer des nazis dans Paris en coopération, c'est bien ?
par Martial DucheminWolfenstein: Youngblood : L'idée est bonne, l'aventure a de quoi faire saliver, mais le résultat est-il convaincant ? Réponse !
Paris avec des bugs
Wolfenstein est une licence décalée qui arrive à charmer les joueurs au fil des générations. Les titres posent une question simple : et si les nazis avaient gagné la guerre, que serait devenu le monde ? Nous suivons et incarnons alors William « B.J. » Blazkowicz qui s'impose face à la menace avec de gros calibres pour faire régner la paix. Bethesda se lance dans un nouveau concept, celui de proposer une production jouable en coopération. Nous avons enfin décortiqué Wolfenstein: Youngblood, il est temps de vous livrer nos impressions.
Paris est plutôt jolie et bien représentée, bien que nous aurions apprécié voir un peu plus de lieux mythiques de la capitale française.
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Parlons peu, parlons bien, commençons en douceur avec la partie visuelle. Le rendu global est correct, les textures sont assez bien détaillées. Paris est plutôt jolie et bien représentée, bien que nous aurions apprécié voir un peu plus de lieux mythiques de la capitale française. Le titre est fluide et assez gore... Le sang gicle vraiment de partout, les corps explosent sous l'impact des bombes, c'est de la pure folie ; en même temps, c'est du Wolfenstein. Les effets de lumières sont plaisants dans l'ensemble, pour le coup, rien à dire.
Des défauts ? Oui, plusieurs... Tout d'abord, la gestuelle des personnages n'est pas du tout naturelle, nous avons l'impression de voir des robots marcher par moment. Autre point et pas des moindres, l’intelligence artificielle des ennemis manque cruellement de jugeote (ça ne change pas de ce côté-là depuis des lustres). Les opposants nous captent, nous regardent et ne font... rien. Idem pour la frangine qui nous suit. De temps en temps, elle reste plantée dans un coin à attendre quelque chose, alors que nous sommes en pleine fusillade.
En outre, nous avons eu droit à des bugs de collision, du clipping, sans compter les freezes in-game, nous obligeant à relancer la machine ; vraiment pas cool, surtout lorsque nous sommes en pleine excursion avec un camarade sur la Toile. Vous l'aurez compris avec ces quelques lignes, il y a du bon et du mauvais. Côté son, nos esgourdes se régalent avec un doublage en français (allemand) de bonne facture, l'immersion est bonne. Les effets sonores sont satisfaisants et prennent le pas sur la bande-son quand elle est présente. Les développeurs jouent plus sur l'ambiance que le côté film d'action hollywoodien, et ça passe. En revanche, chose qui fait grincer des dents, nous avons constaté des coupures... de bruits... de sons... Bref, très étrange tout cela.
Un FPS RPG en coopération
Si le joueur a l'habitude des FPS et plonge dans un Wolfenstein, il trouve rapidement ses repères. Pour ne pas changer, nous pouvons changer rapidement d'arme, viser, shooter des têtes, nous accroupir, sprinter et interagir avec le décor. La base. Ici les nouveautés se penchent sur deux aspects : la mécanique à la sauce RPG et la coopération.
Il manque des énigmes délirantes à résoudre ensemble.
Ainsi, nous pénétrons dans des endroits vastes, mais cloîtrés à la fois. L'objectif est toujours le même (et est un poil redondant), aller au bout de la carte pour récupérer un objet qui va nous permettre de débloquer un passage pour progresser. Bien évidemment, sur le chemin, de méchants garnements sont là pour nous mettre des battons dans les roues. Nous avons essayé de jouer en mode furtif, en nous cachant contre des murs, en passant derrière des bureaux, c'est mission impossible. Tuer dans l'ombre est un challenge un peu trop ardu. La raison ? L'IA qui boude (oui, encore elle)... Un ennemi nous détecte (de dos, ça nous est déjà arrivé), appelle ses compagnons, et nous regarde dans le blanc des yeux nous canarde ; appuyez sur la gâchette sans sommation ! Plus nous avançons, et plus la résistance des soldats change, nos capacités doivent être boostées pour gagner du terrain avec aisance. C'est là qu'entrent en jeu les différentes monnaies.
Tout au long de nos tueries, nous remportons des points de compétences qui servent à acquérir de nouvelles compétences, mais aussi des pièces d'argent qui sont utiles pour améliorer nos exosquelettes (le nôtre et celui de la sœur). Et c'est important de monter les aptitudes de nos héroïnes, car le niveau de difficulté de Wolfenstein: Youngblood évolue. Nous nous devons alors réaliser et enchaîner des missions secondaires pour devenir un mammouth ; les allers-retours sont épuisants et redondants, mais pas le choix, il faut y aller... Mêmes lieux, même ennemis, mêmes contraintes, de l'ennui est palpable. Rapidement, des microtransactions sont présentes, il est possible d'acheter des Lingots d'or avec notre carte bleue. Et ? C'est juste pour du « cosmétique » et changer le look des nos personnages, ni plus ni moins.
Et la partie en coopération dans tout cela ? C'est du très basique. Disons que certains passages, pour ouvrir une porte ou un coffre, demandent d’être à deux, mais le reste du temps, c'est du shoot, du soin, du soutien (et encore)... Il manque des énigmes délirantes à résoudre ensemble, et une vraie partie collaboration. Il n'y a pas cette sensation de camaraderie en se disant « sans mon compagnon d'armes, je ne suis rien ». Alors que bon, nous jouons à deux, et tirons des balles chacun de notre côté en hurlant de temps à autre « viens me soigner ».
Femmes des années 80
Wolfenstein: Youngblood se passe 19 ans après Wolfenstein II: The New Colossus. BJ Blazkowicz a disparu en plein cœur de Paris, il ne donne plus aucun signe de vie... Ses deux filles, les belles jumelles Jess et Soph, sont inquiètes et partent à la recherche de leur père. Nous sommes en 1980, la France est occupée, une nouvelle mission commence...
Wolfenstein: Youngblood s'écarte du chemin traditionnel pour proposer une expérience épuisante.
L'histoire n'est pas folichonne et est moins recherchée que les précédents opus, nous avons eu du mal à rester focalisé sur ce périple. Néanmoins, faut-il beaucoup de temps pour terminer la bête ? En jouant seul, comptez une petite douzaine d'heures. Aussi long ? Merci l'IA de notre sœurette qui a du mal à suivre notre escapade. Ainsi, nous recommandons d'y jouer avec un(e) ami(e), le calvaire est un brin plus appréciable. Si vous savez appuyer sur la gâchette et ne laisser aucun répit à vos adversaires, comptez huit heures pour arriver au bout du tunnel.
Attendez, ce n'est pas tout ! L’équipe a mis en place un système complètement dingue que nous aimerions voir plus souvent dans l'univers vidéoludique, le Buddy Pass. Kézako ? En gros, la Deluxe Edition permet d'inviter une connaissance qui ne possède pas le jeu et de s'amuser ensemble gratuitement ; oui, vous pouvez convier n'importe qui à venir tâter cette odyssée avec vous ! C'est simplement excellent !
Alors, conclusion ? Dans un Wolfenstein, le joueur n'a qu'une envie, massacrer tout sur son passage en éteignant son cerveau et arriver jusqu'au générique final en suivant une intrigue intéressante, par moment prenante. Wolfenstein: Youngblood, lui, s'écarte du chemin traditionnel pour proposer une expérience épuisante.
Le seul vrai attrait, c'est de pouvoir y jouer avec un(e) ami(e). La composante RPG imposée, avec des allers-retours incessants pour booster nos demoiselles, fatigue. Il y a de l'idée, vraiment, mais Bethesda aurait simplement dû conserver l'âme d'un vrai Wolfenstein plutôt qu'essayer d'apporter de la nouveauté qui a déjà été mâchée et avalée dans d'autres productions ; du déjà-vu en somme. Peut-être avec un peu moins de bugs, une intelligence artificielle mieux travaillée et une progression moins fastidieuse, le jeu aurait été plus divertissant.
- Le Buddy Pass, quelle idée de génie !
- L'ambiance sonore, au poil !
- Prise en main accessible, simple et efficace
- Massacrer du nazi, ça reste quand même jouissif !
- À deux, c'est passable...
- ... seul, l'ennui est là
- Bugs, IA, voilà, voilà, voilà...
- Point de vraies phases en coopération dans les parages
- L'histoire, pas folichonne, il manque quelque chose
- Les allers-retours fastidieux pour booster nos personnages