Test
Tiny Tina's Wonderlands

TEST Tiny Tina’s Wonderlands : un air de déjà-vu au pays de la fantasy

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Le décor change, mais le ton et les occupations de ce spin-off nous rappellent vaguement quelque chose.

Fiche de personnage


Gearbox a attiré notre curiosité avec ses dragons et ses licornes arc-en-ciel. Après quatre épisodes thématisés science-fiction et anarchie, l’arrivée d’un folklore digne de n’importe quelle œuvre de fantasy nous a fait de l’œil, même que nous n’étions pas les seuls. C’est que Tiny Tina’s Wonderlands se vend justement comme une parodie de ces bons vieux Donjons et Dragons. Une vaste blague qui se poursuit dans le choix improbable du nom du jeu auquel vous êtes invités à jouer, Bunker et Badass, ainsi que dans les interventions délirantes de la tout aussi folle Tiny Tina, personnage récurrent de la série promu ici au rang de maître du jeu. Tous les ingrédients sont là pour faire un parfait Borderlands. Même si le nom n’y est pas, il faut reconnaître que c’est effectivement ce que nous avons sur la forme. Nous n’avons même pas entamé le tutoriel que les vannes fusent déjà dans tous les sens. C’est souvent potache, presque toujours vulgaire et parfois ça ne prend pas, Tiny Tina’s Wonderlands est donc à cet égard pile-poil dans le ton vis-à-vis de ses prédécesseurs.

De facto le titre s’adresse à la catégorie des fans hardcore.

Tiny Tina's Wonderlands 01 28 02 2022Pour ce qui est de l’histoire, la jeune adolescente psychopathe tente de nous raconter une aventure presque classique où le Seigneur Dragon déchaîne les forces du mal contre le royaume de Sabot-Ardent. Un scénario qui aurait été une occasion parfaite pour se lancer dans une vraie déclinaison de la franchise. Sauf que nous ne nous sortons pas de la licence Borderlands comme ça. Ce n’est pas lui faire une insulte que d’assimiler ce spin-off à un cadeau pour les fans. Tout dans son esthétique a été pensé pour insérer des clins d’œil forcés et des références intégrées au chausse-pied. Les personnages cultes et les punchlines se bousculent dans un brouhaha qui ne nous fait jamais oublier à quoi nous jouons.

Autant ça peut éventuellement passer pour les habitués ayant des atomes crochus avec la série, comme c’est le cas pour votre serviteur, autant nous voulons bien entendre que Tiny Tina’s Wonderlands est assez indigeste pour une première expérience Borderlands qui se contente de changer le décor. Le seul qui dénote dans ce détournement, c’est vous qui êtes familièrement appelé la Bleusaille. Pour cause, vous n’êtes pas l’un de ces héros sous amphétamine que nous avons l'habitude de voir, mais bien un personnage générique qu’il vous appartient de créer de A à Z. Un protagoniste personnalisable, c’est une première dans la série, tout comme le fait de pouvoir jongler entre plusieurs statistiques et le choix entre six classes qui s’impose à nous dès le début de nos pérégrinations.

Sort d'illusion


Nous ne vous cachons pas que toutes ces nouveautés, c’est un peu de la poudre aux yeux selon nous. Les changements qui distinguent Tiny Tina’s Wonderlands du reste de la saga ne font effet que l’espace d’un instant. Il faut à peu près le temps de la découverte pour se rendre compte que rien n’a vraiment changé, y compris dans la jouabilité. L’ajout d’armes de mêlée aurait pu par exemple être le point de départ d’un nouveau style de combat. Mais globalement, à part apporter des stats en plus et éventuellement une synergie supplémentaire à votre classe, force est de constater que l’idée de Gearbox est sous-exploitée, encore plus dans un monde où les épées, les arcs et les boucliers auraient constitué un arsenal novateur. À la place, nous retrouvons les bons vieux pistolets, snipers et autres fusils d’assaut, comme si de rien n’était.

Tiny Tina’s Wonderlands n’a pas autant d’activités annexes que nous pourrions l’espérer.

Tiny Tina's Wonderlands 3Et encore, constater un simple immobilisme c’est une chose. Voir Tiny Tina’s Wonderlands régresser dans le domaine des classes en revanche, ça c’est moche. Bien que nous puissions choisir entre six classes ce coup-ci (contre quatre habituellement), ces dernières sont considérablement plus simplistes qu’auparavant. Oubliez d’emblée les différentes spécialisations au sein d’une même classe : un seul arbre de talents est disponible. Dans le même genre, une classe ne peut alterner qu’entre deux compétences actives. Un choc comparé à Borderlands 3 qui a énormément boosté la personnalisation de classe avec moult pouvoirs interchangeables. Il y a bien la possibilité de choisir une seconde classe au cours de l’aventure, bien que cette dernière ne soit pas toujours en harmonie avec votre premier choix. Même en prenant cela en compte, l’impression de s’être fait arnaquer persiste alors que c’est certainement l’un des domaines où Tiny Tina’s Wonderlands aurait pu briller. Nous avons presque cru à un sursaut de créativité en voyant une authentique carte du monde servir de hub entre chaque zone. Sauf que là encore, l’intérêt de la chose s’estompe trop rapidement. En dehors de quelques quêtes secondaires pliées en quelques minutes et d’une parodie encore plus poussée des jeux de plateau, ces séquences relèvent davantage de la fonctionnalité gadget que d’un vrai parti-pris.

Autant vous dire directement ce qui marche dans ces timides avancées de gameplay. Le vrai plus est sans conteste l’intégration de sorts à votre équipement. Dans la pratique, il s’agit simplement d’une compétence active supplémentaire qui s’obtient via une pièce d’équipement à looter comme n’importe quelle arme. La nature du sort va dépendre pour sa part de l’objet que vous aurez équipé. Les fans reconnaissent sans doute quelques pouvoirs recyclés des épisodes précédents, mais il n’empêche que Gearbox a prévu une belle variété de ce côté-là et c’est tout à son honneur. Sans révolutionner la formule, il faut bien reconnaître que ces nouveaux sorts apportent le petit dynamisme en plus qui fait plaisir. Une chute de météorite bien placée ou la création d’un champ de force autour de la Bleusaille change le visage des combats qui deviennent dans le même temps dominants dans ce spin-off.

Tiny Tina's Wonderlands 4Tiny Tina’s Wonderlands est bien plus orienté baston que n’ont pu l’être les quatre autres opus. Ça ne se voit peut-être pas au premier coup d’œil, mais vous ne pourrez pas ignorer les donjons bien longtemps. Ces arènes pullulent littéralement sur la carte du monde. Si elles permettent parfois de valider des quêtes ou de déverrouiller certains passages, la plupart du temps, ces Fight Clubs improvisés ne sont qu’une invitation à vider sa tête et son chargeur. Nous n’avons rien contre cela, bien au contraire, les gunfights représentent l’un des plus grands attraits du jeu. Il faut tout de même voir que ces donjons sont assez peu inspirés. Contrairement au reste du jeu qui fait preuve d’un minimum de variété dans ses environnements, les arènes se trainent les mêmes décors et souvent les mêmes ennemis (une belle brochette de squelettes, zombies et autres pirates). Pas palpitant sur le long terme, il reste quand même intéressant pour le butin à la clé. Cela dit, quand vous en avez fait une dizaine c’est comme si vous les aviez tous faits. Il va pourtant falloir s’en contenter parce qu’autrement Tiny Tina’s Wonderlands n’a pas autant d’activités annexes que nous pourrions l’espérer. Il faudra peut-être vous forcer pour faire le tour de chaque zone, à moins que votre truc à vous ce soit la chasse au trésor. Si c’est le cas, les dés de butins disséminés un peu partout sont vos meilleurs amis, mais à peu de choses près, ce sont aussi les seuls.

Plaisir coupable

Alors, au final, est-ce que Tiny Tina’s Wonderlands est vraiment l’accident à oublier immédiatement ? Nous allons peut-être vous surprendre, mais c’est loin d’être le cas. Le titre ne doit sa vie sauve qu’à sa parenté assumée. Puisque tout fait de lui un Borderlands qui n’en a pas le nom, il aurait été dommage de ne pas profiter de sa recette si efficace. Un gameplay qui combine merveilleusement les flingues, le loot et les boss. Ces principes fondateurs font de Tiny Tina’s Wonderlands un FPS qui a du punch en plus d’offrir une certaine richesse quand vient le moment de trier les armes pillées sur vos ennemis. Nous parlions plus haut de la diversité des sorts, mais les guns sont eux aussi sous le signe de la générosité. Entre les lance-roquettes transformés en lance-flammes, les fusils à pompe tirant une seule grosse cartouche ou les mitraillettes qui créent des éclairs au moment de se recharger, il n’est pas exagérer de dire que l’arsenal du jeu réserve quelques surprises. Et bien que les piliers de la série suffisent à en faire un bon jeu, quoique très convenu il faut le reconnaître, Tiny Tina’s Wonderlands ne serait pas complet sans une bonne activité end-game. De ce point de vue, la Chambre du Chaos fait parfaitement son affaire. Nous avons ici une expérience rogue-like accessible uniquement une fois l’aventure bouclée. Il faut être bien équipé pour triompher de cette succession d’affrontements qui débouchent systématiquement sur des boss bien énervés. Pas mal de mécaniques permettent d’affiner les règles de la Chambre du Chaos. Dans tous les cas, nous ne prenons pas trop de risques en disant que l’idée est très bonne pour ceux qui en demandent encore.

Tiny Tina's Wonderlands 2

Ce n’est donc pas pour sa parodie de fantasy que nous achetons Tiny Tina’s Wonderlands, mais plutôt parce que c’est une expérience 100 % Borderlands. Certainement pas le meilleur, mais suffisamment bon pour que vous faisiez fi de son apparence et de son manque d’audace vis-à-vis du reste de la série de Gearbox. De facto, le titre s’adresse à la catégorie des fans hardcore qui prend un malin plaisir à retrouver Claptrap et les autres figures cultes (et parfois exubérantes) de la saga. De ce point de vue, nous ne pouvons pas dire que Tiny Tina’s Wonderlands passe à côté de son sujet, mais il est vrai que nous aurions apprécié un spin-off plus osé que cette suite à peine déguisée.

Vous pouvez acheter Tiny Tina’s Wonderlands sur Amazon.

Les plus
  • L’univers de Borderlands si c'est votre truc
  • Les sorts qui donnent plus de dynamique aux combats
  • Un end-game qui fait le job
  • Une recette datée, mais qui fait toujours mouche
  • Des armes extrêmement variées
Les moins
  • Des classes moins riches, surtout au début
  • Un plateau de jeu qui n'apporte pas grand-chose
  • Donjons répétitifs
  • Beaucoup de blagues et de références qui ne parleront qu'aux fans
  • Un monde moins enclin à l'exploration
Notation
Graphisme
15
20
Bande son
15
20
Jouabilité
17
20
Durée de vie
17
20
Scénario
12
20
Verdict
14
20

Commenter 2 commentaires

Avatar de l’utilisateur
DplanetHD
Merci pour ce test !

Je viens de finir le jeu sur PC (120 heures quand même), et j'ai vraiment passé un excellent moment, avec quelques fois des blagues assez réussies, mais des gunfights toujours très jouissifs quand on est en mode exploration dans les cartes...

Les combats en arène sont nettement moins satisfaisants, tout comme le endgame qui ne m'a pas vraiment retenu une fois le jeu fini...

L'arrivée des sorts rend aussi le gameplay plus intéressant/varié que BL3...

Un excellent défouloir ce TTW, mais qui aurait pu/du être bien plus novateur...

Dommage aussi que les problèmes de rafraichissement de l'affichage des items du coffre-fort et de l'inventaire de BL3 soient aussi toujours bien présents dans ce TTW...
Car quand on commence a avoir beaucoup de contenus (cases), il faut attendre pas mal de temps avant que les pages (inventaire et coffre) ne se rafraichissent (dans la pièce où est situé le coffre) : cela devient très pénible à la longue de devoir patienter devant les cases vides de son coffre/inventaire...
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huskerr
Un test honnete, ce jeu mérite un 14.

Il est pas mauvais, notamment sur l'idée qui est appréciable avec son scénario plutôt bienvenue, mais le fond reste assez limité notamment sur le end game qui est juste une succession d'arène avec boss a la fin qui n'apporte rien de concret au jeu lui même puisque il n'y a pas de new game +.

La chambre du chaos ne donne pas du tout envie d'y revenir tellement c'est répétitif avec assez régulièrement la même salle qui reviens pour un loot finale n'ayant que peu d'intérêt puisque le jeu peu être considéré comme véritablement fini quand on a le générique de fin qui apparait.

Les équipements légendaires sont sympa visuellement, mais leurs efficacité est médiocre. C'est sympa de lancé des lame de scie ou de frappé un adversaire avec une épée poisson, mais si c'est pour faire de faible dégâts, y a aucun intérêt a les avoir.

Perso, j'ai revendu le jeu hier et j'ai aucun regret de l'avoir fait. La forteresse du dragon était génial, j'ai adoré le faire par contre wonderlands, m'a laissé un arrière gout de déception.
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