Sony et les joueurs utilisent souvent le mot remake pour désigner cette nouvelle production. Mais il n’en est rien…
Du déjà vu en plus beau
Les joueurs PS3 s’en souviennent encore, en 2013, une nouvelle exclusivité débarquait dans les rayons : The Last of Us. Le bébé de Naughty Dog a marqué les esprits et charmé sans difficulté. Un an plus tard, le titre a eu droit à un « Remastered » sur PS4, exhibant des graphismes plus soignés et agréables à l’œil. 2022, les aventures de Joel et Ellie sont de retour dans une nouvelle version. Son nom ? The Last of Us Part I pour coller parfaitement avec l’intitulé du deuxième épisode. Durant la communication, les développeurs ont parlé d’une production entièrement refaite, c’est pourquoi le mot « remake » a été utilisé à outrance. Les premières vidéos sont apparues, forcément, les joueurs n’ont pas pu s’empêcher de comparer toutes les éditions. Résultat ? Cette Part I s’est fait gentiment tacler. Sony Interactive Entertainment a donc profité de la bande-annonce de lancement pour dire que nous avons là, au final, un jeu « remastérisé pour PlayStation 5 ». Qu’en est-il réellement ? Penchons-nous sur la question.
Une claque graphique.
Eh bien oui, ne tournons pas autour du pot, il s’agit bien d’un remaster new-gen. Ainsi, absolument tout a été conservé. Les cinématiques, les gestuelles, le déroulement, bref, en d’autres termes : c’est pareil. Où est donc la grosse altérité ? La partie visuelle. L’équipe s’est tout de même retourné les neurones pour amener une image clinquante et moderne. La modélisation des personnages a été refaite, les expressions faciales sont plus naturelles et les environnements sont bondés de divers éléments en tout genre. Nous nous rapprochons gentiment du rendu de The Last of Us Part II. Autre point qui nous a frappés, le titre est bien plus gore. Plus d’hémoglobine virevolte dans tous les sens, le travail réalisé sur la lacération et le déchiquetage des corps est phénoménal. Malgré cette refonte impressionnante, surtout au niveau de textures et des jeux de lumière, il y a tout de même des imperfections, à savoir d’innombrables bugs de collision, du popping de textures et des oublis de l’ère PS3. Attention, cette nouvelle version est néanmoins une claque graphique, mais dites-vous simplement que c’est un nouvel habillage du jeu de base.
Parlons peu, parlons bien, il est possible de modifier la résolution (deux choix possibles) dans les paramètres. Pour commencer, Fidélité, nous avons de la 4K native avec une image oscillant dans les 30 et 40 fps. Le rendu est... incroyable. Et pour cause, les seconds plans sont nets et clairs, et nous discernons le moindre détail dans les décors ; mention spéciale aux spores tourbillonnant dans les airs, fou ! Ensuite, Performance, nous pouvons jouir d’une image 4K dynamique tournant dans les 60 fps. Le titre devient légèrement flou, principalement dans les environnements, mais la fluidité apporte un confort non négligeable. Si vous avez une télé adéquate à la maison et si les 30 fps ne vous dérangent pas, vous allez forcément craquer pour la 4K dynamique. La différence est visible.
En outre, un énorme effort a été fait concernant l’Accessibilité. Il y a tout un tas d’options pour les personnes ayant des difficultés. Il est alors possible de modifier les commandes pour jouer à sa convenance, de changer l’aspect visuel pour zoomer certaines parties de l’écran, d’ajuster les contrastes et bien d’autres choses. Le point qui nous a étonnés, c’est « Dialogues en vibrations ». Pour faire simple, pour les sourds et malentendants, la manette vibre d’une certaine manière, plus ou moins fort, pour faire ressentir les intonations des dialogues dans les paumes de la main. C’est vraiment surprenant et bien pensé.
Craquer ou ne pas craquer ?
Et le gameplay dans tout cela ? A-t-il changé ? Et pour cause, les développeurs ont précisé dans des vidéos dédiées que la prise en main inclurait des éléments de The Last of Us Part II. Eh bien, en tant que joueur ayant déjà fini ce périple un bon nombre de fois, nous n’avons pas vu de grosses différences. Pour donner un exemple, l’équipe promettait une IA bien plus développée, mais ce n’est pas trop le cas. Combien de fois des ennemis nous sont passés à côté sans jamais nous voir. Combien de fois nous avons fait des fautes de manipulation, nous exposant à l’ennemi (humain) qui ne nous a même pas aperçu. Alors oui, leur champ de vision semble plus large, mais les neurones artificiels ne semblent pas connectés par moment. Dommage.
Un chef-d’œuvre vidéoludique reste un chef-d’œuvre vidéoludique.
Concernant les commandes, les déplacements sont plus souples, notre personnage est plus léger, mais c'est tout. Globalement, mis à part 2 ou 3 petites choses, nous avons là un gameplay qui ne nous surprend pas. Au-delà de ça, la DualSense est mise à contribution. Ainsi, les gâchettes s’adaptent en fonction de l’arme que nous tenons. Nous ressentons la corde lorsque nous bandons notre arc, nous discernons les claquements d’une détente, bref, c’est excellent. Sans oublier les vibrations qui s’harmonisent avec l’action à l’image ou les moments de calme ; comme le passage avec la girafe, un vrai plaisir dans les mains.
Nous avons des modes intéressants dans les parages, comme « Réaliste » qui propose une difficulté extrêmement élevée. Plusieurs éléments ont été modifiés dans le jeu, le Mode Écoute ou encore l’ATH disparaissent par exemple. Nous avons aussi « Mort permanente » qui, comme son nom l’indique, propose un Gamer Over définitif en cas de défaite ; mode destiné à ceux qui connaissent le jeu par cœur. Pour finir, il y a « Speedrun » qui affiche un chronomètre pour les joueurs qui veulent finir le titre rapidement en ayant sous les yeux un timer. De quoi retenir quelques heures supplémentaires devant l’écran, simplement dommage que certains de ces modes ne se débloquent qu'une fois le générique final passé... Jouir de Speedrun dès le départ, ça aurait été sympa pour ceux qui connaissent ce périple sur le bout des doigts.
Alors finalement, de quoi succomber une nouvelle fois ? The Last of Us Part I, c’est The Last of Us pour la PS5 ; pour vous imager un peu la chose, c'est dans le même esprit que Marvel's Spider-Man Remastered. Vous allez nous dire « mais pourquoi cette note élevée ? ». Parce qu’un chef-d’œuvre vidéoludique reste un chef-d’œuvre vidéoludique. L’histoire, les rebondissements, l’univers sont tellement prenants qu’il est difficile d’éteindre la console. Si vous êtes totalement vierge à cette aventure, que c’est la première fois que vous lancez une partie, vous n’allez tout simplement pas en revenir. En revanche, pour les fans qui ont déjà clôturé maintes fois cette production sur PS4 et PS3, l’envie de repasser une nouvelle fois à la caisse n’est pas forcément là. Et ce n’est pas les quelques ajouts visuels, les bonus et autres paramètres qui vont vous pousser à sortir 80 € pour une chose que vous connaissez déjà.
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Lire aussi : TEST – The Last of Us – L'espoir n'est qu'un doux rêve
- Visuellement impressionnant…
- Des déplacements plus souples…
- Les sensations avec la DualSense, délirantes
- Les quelques nouveaux modes augmentant un brin la durée de vie
- Les paramètres d’Accessibilité, un jeu conçu pour tous !
- … malgré quelques imperfections
- … mais c’est tout, pas vraiment de neuf côté gameplay
- L’IA des humains, toujours aussi simplette
- Finalement, c’est le même jeu, mais en plus beau ; un remaster PS5 en somme