ROG Phone II 512Go : Nous avons passé presque deux mois avec le téléphone le plus puissant du marché, et il ne nous a déçus sur rien, ou presque.
Pour commencer en douceur
Si l'année dernière, le premier modèle de ROG Phone avait déjà monté la barre très haut et que, de ce fait, il reste encore d'actualité (surtout avec sa belle baisse de prix), ce nouveau modèle lui donne un sacré coup de vieux sous le capot grâce une fiche technique impressionnante. Avec le ROG Phone II, Asus propose aux gamers, mais aussi aux fans de RoG (Republic of Gamer) et aux technophiles, un smartphone offrant ce qu'il se fait de mieux en termes de performances, d'affichage, d'autonomie, d'ergonomie et d'immersion pour jouer. Toute cette puissance est enfermée dans un smartphone au superbe design futuriste qui le rend identifiable au premier coup d'oeil, tant il rappelle celui de la gamme PC gaming du constructeur taiwanais. La France est pourvue de deux modèles : un avec 512 Go de stockage, l'autre avec 1To qui arrivera en octobre et dont la finition est mate.
Avec le ROG Phone II, jouer sans casque devient un réel plaisir et une alternative qualitative au casque audio !
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Techniquement, le ROG Phone II est équipé d'un grand écran plat AMOLED de 6,59" se rafraîchissant à 120 Hz avec un temps de réponse d'une milliseconde, une définition de 2340x1080 pixels, un ratio original de 19.5:9, un contraste de 10 000:1 et le support du HDR 10. Difficile d'en douter, avec de telles caractéristiques, que ce soit pour des jeux ou des vidéos, le smartphone n'est jamais pris en défaut et l'image est toujours fluide, superbement colorée et contrastée avec des noirs parfaitement noirs. Cet écran est d'ailleurs vraiment impressionnant et pour l'avoir utilisé dans de nombreux environnements, et à toutes heures, il a toujours réussi à nous offrir, automatiquement, une luminosité adaptée et une image parfaite.
Si l'affichage est au top, la partie saisie n'a pas été délaissée avec un écran tactile capacitif multitouch en 10 points ayant une latence de 49 ms (jusqu'à 44 % plus rapide que la concurrence), qui supporte l'usage de gants (cela marche vraiment). À noter, durant ces deux mois, aucune rayure n'est apparue à l'usage, ce qui est plutôt de bon augure. Si la dalle AMOLED du ROG Phone II est protégée par une protection Gorilla Glass 6, il n'en reste pas moins que pour éviter la casse, Asus livre en standard une coque de protection. Une bonne initiative.
Une prise en main au poil
Le ROG Phone II est très agréable à tenir en mains avec sa douce texture et ses dimensions optimisées dans les deux sens : pas plus de 7,8 cm de large pour pouvoir tenir dans une seule main sans forcer, mais quand même 17,1 cm de long pour donner un écran le plus grand possible à nos jeux préférés, quand le téléphone est basculé en mode paysage. La prise en main pour jouer est d'ailleurs très bonne et fait vite oublier que nous avons un smartphone en mains et non une console portable de jeu. De plus, cette impression est renforcée par les gâchettes virtuelles (Air Trigger II) disposées sur le grand côté et tombant parfaitement sous nos indexs. Malgré l'absence de boutons physiques, ces deux gâchettes sont très réactives et envoient de fines vibrations individuelles donnant réellement l'illusion qu'elles existent dès que nos doigts viennent au contact des bords. Programmables, pour être adaptées à des jeux non optimisés pour elles, elles supportent aussi une gestuelle de glissé des doigts gauche/droite, droite/gauche. Nous les avons utilisées, entre autres, avec le FPS Shadowgun pour tirer et changer d'arme et avec Asphalt 9 pour activer le turbo et déraper. La technologie est vraiment au point, la détection des doigts est parfaite et le retour de force bluffant. Pour être sincères, si nous avons apprécié le concept, vu que les jeux mobiles sont souvent bien optimisés pour une utilisation avec un écran tactile, nous ne l'avons finalement pas utilisé outre mesure.
Asus n'a pas cédé à la mode castratrice des ports mini-Jack et son dernier bébé en est toujours équipé d'un afin de pouvoir y brancher un casque filaire.
Sur l'arrière, il y a un grand logo ROG lumineux (en RGB) avec un cycle réglable depuis les paramètres. Cette touche « gaming » est la cerise sur le gâteau en termes de design, qui rend le téléphone très reconnaissable. En façade, les deux haut-parleurs stéréo se trouvent aux petites extrémités et sont matérialisés par deux grilles orangées (bien plus fines que sur le précédent modèle). Malgré cette finesse, le son est fort, clair, très immersif et sans distorsions même en poussant le volume à fond. Le mode « extérieur » est moins fin, mais augmente fortement le volume et permet de se passer d'une enceinte Bluetooth pour partager une musique avec ses amis. Avec le ROG Phone II, jouer sans casque devient un réel plaisir et une alternative qualitative au casque audio. Pour autant, Asus n'a pas cédé à la mode castratrice des ports mini-Jack et son dernier bébé en est toujours équipé d'un afin de pouvoir y brancher un bon casque filaire gaming, par exemple. Bien sûr, le Bluetooth (5.0 + ADP + aptX + LE) est au rendez-vous pour accueillir les versions sans fil de vos écouteurs et autres casques. Le mode dts ultra est au rendez-vous et un menu dédié permet d'optimiser votre sortie audio au style musical écouté.
L'incontournable capteur d'empreintes se trouve maintenant sous l'écran. Idéalement placé pour accueillir notre pouce (ou un autre doigt enregistré pour ceux qui aiment se compliquer la vie) et un simple appui suffit à déverrouiller le smartphone. Un léger retour haptique marque la lecture. Ce système de déverrouillage a parfaitement fonctionné lors de notre longue période de test, n'étant mis à mal que lorsque notre pouce était vraiment sale ou mouillé. Il est bien sûr possible de déverrouiller le téléphone via la reconnaissance faciale (très efficace, au passage) et les traditionnels mots de passe ou codes PIN. Le ROG Phone II ne manque de rien dans le domaine de la communication : Wi-Fi 802.11a/b/g/n/ac/ad (5 GHz, 2x2 MIMO), Wi-Fi Direct, Wi-Fi 802.11ad avec un débit allant jusqu'à 4,6 Gbps et une latence de seulement 3 ms pour un affichage sans fil sur TV, Bluetooth V5 et NFC. Son originalité est d'avoir quatre antennes Wi-Fi afin de toujours garder une bonne connexion (4,5 fois plus rapide globalement), même s'il est tenu par de grosses mains en mode paysage pour jouer (et donc en recouvrant les antennes classiques). Seule la 5G manque au tableau, mais c'est un choix volontaire de la part d'Asus qui estime qu'il est encore trop tôt pour ce marché. Pendant ces huit semaines de test, nous n'avons rencontré aucun souci de connectivité, que ce soit en téléphonie, en Wi-Fi, Bluetooth ou 4G. Il nous a suivis dans nos divers déplacements professionnels sans jamais faiblir.
Le ROG Phone II a été conçu pour éliminer le maximum de chaleur grâce à ses trois niveaux de refroidissement. Le premier est la chambre à vapeur 3D, au cœur même du mobile. Ensuite, l'évacuation de la chaleur se fait via un dissipateur, des évents à l'intérieur et les fentes au dos. Enfin, l'utilisation d'un ventilateur externe, l'AeroActive Cooler II, venant se pluguer sur le dos du smartphone vient compléter ce système complet qui permet au ROG Phone II de rester à une température plus que correcte. À noter, cette nouvelle version du ventilateur est quatre fois moins bruyante que la précédente et affiche un petit niveau de bruit de 24 dB (franchement, il est très discret) pour un gain de température en surface pouvant atteindre 5°, ce qui est loin d'être négligeable. Lors de nos essais sur Shadow Legends, Rockman X DiVE, Asphalt 9 ou PUBG, nous n'avons pas rencontré de surchauffe particulière sachant que nous avions poussé le smartphone dans ses limites hautes (processeur à fond, écran à 120 Hz, mode X activé...). En revanche, nous avons plusieurs fois filmé en 4K à 60 fps (sans ventilateur pour une prise de son directe sans parasitage) et les bords du ROG Phone II sont bien montés en température, avant de redescendre en quelques secondes une fois l'enregistrement coupé.
Une excellente autonomie
Le ROG Phone II est équipé d'une batterie de 6 000 mAh qui lui donne une excellente autonomie. En pratique, c'est impressionnant de voir un smartphone aussi puissant ne pas sécher sa batterie en quelques heures. Sincèrement, avec notre utilisation quotidienne plutôt intensive mixant jeux, tournage vidéo, prise de photos, visionnage de vidéos, réseaux sociaux, téléphonie et messagerie, il a tenu ses promesses et ne nous a jamais lâchés avant le début d'une nouvelle journée. En comparaison, avec exactement la même utilisation, notre Galaxy Note 9 ne tient pas une journée complète avant de lâcher. La consommation moyenne journalière estimée par Asus, soit 4 000 mAh, est rechargée en 58 minutes grâce au chargeur de 30 W livré dans la boîte. Le rechargement complet, lui, se fait en moins d'une heure et demie, c'est un très bon point. Sinon, le smartphone possède non pas un, mais deux ports USB Type-C. Le premier est en bas sur la gauche et un autre sur le grand côté afin de pouvoir continuer à jouer en mode paysage sans être gêné, tout en rechargeant. À l'usage, c'est vraiment très pratique et bien pensé. Au passage, le connecteur latéral sert aussi à connecter le smartphone sur les divers accessoires proposés (le ventilateur dont nous parlions plus haut, mais aussi le Mobile Desktop Dock, le Pro Dock, le Wigig Display Dock Plus et le TwinWiew Deck II).
Le ROG Phone II sait jouer, mais il sait aussi prendre de fabuleuses photos et vidéos, même dans des conditions difficiles, voire très difficiles.
Même si le ROG Phone II est centré sur les jeux vidéo, Asus n'a pas hésité à le doter d'un module photo haut de gamme. Il est donc équipé d'un capteur Sony IMX 586 permettant une ouverture de 1.79 (prises de photo en basse lumière de bonne qualité). Sur la face arrière, il y a deux caméras (la principale de 48 Mégapixels et la secondaire de 13), qui combinées permettent une prise de vue en grand angle (125°). L'emplacement de celle de face (au-dessus de l'écran) a été optimisé pour une utilisation en mode paysage pour du streaming de jeu vidéo (incrustation de sa tête en haut à gauche sur l'écran de jeu).
Côté vidéo, il est possible de filmer jusqu'en 4K à 60 images par seconde. Pour le son, il y a quatre micros repartis sur le smartphone afin de ne rien louper. Pendant ces presque deux mois, nous avons pris plus d'un millier de photos et pas loin de trois cents vidéos dans des conventions, des spectacles, des concerts, sur la plage (attention, il n'est pas étanche) et en pleine forêt. À chaque fois, nous avons été très agréablement surpris par la qualité des prises de vue et de son. Pour celui qui n'aime pas bidouiller, le mode automatique fait un excellent job, mais pour devenir un « pro » de la prise de photos/vidéos avec le ROG Phone II, il est possible de passer un peu de temps à comprendre les différentes options proposées et les combinaisons disponibles.
Une fois fait, c'est un pur bonheur et vous vous surprendrez sans doute à photographier tout et n'importe quoi tant cela rend bien. Notez aussi que le mode « portrait » (qui sert, en général à faire la photo d'un sujet principal avec du flou - bokeh pour les pros - en arrière plan) fonctionne parfaitement avec une découpe très propre (contrairement à d'autres modèles qui en font trop et mal). Autre outil puissant qui assure une prise de vue de qualité, l'option HDR (et HDR+) permet de faire des photos avec plus de détails, même dans des conditions de lumière un peu compliquées. Pour que vous puissiez juger de la qualité, nous avons mis en ligne quatre photos et une vidéo capturées avec le ROG Phone II dans des conditions difficiles (contre jour, concert). Elles sont brutes et sans aucunes retouches (les "pros" pourront même regarder du côté de l'EXIF pour en savoir plus).
Verdict ?
Avec de telles caractéristiques techniques, le ROG Phone II se devait de proposer une interface au niveau. La bonne nouvelle, c'est que la surcouche Asus qui chapeaute Android 9 sait rester fort peu encombrante au quotidien. Les puristes apprécieront. Cible gaming oblige, le constructeur a pourvu son smartphone d'utilitaires permettant de le gérer et le surveiller finement, un peu comme cela se fait avec un PC. Le plus intéressant est sans nul doute le menu « Génie du Jeu » qui permet d’accéder à tous les paramètres d’un jeu (application) et ainsi d’optimiser toute sa bulle autour de celui-ci. Pour être plus clair, vous pourrez décider que lors d'une partie, vous bloquerez les alertes et les appels pour ne pas être dérangés. Vous pourrez aussi activer le Mode X dédié au jeu, les Air Trigger, mapper les touches si vous connectez une manette et même verrouiller l’écran tactile si besoin est.
Prendre une photo avec le ROG Phone II est un pur bonheur et vous vous surprendrez, sans doute, à photographier tout et n'importe quoi tant cela rend bien.
Autre option sympa, la création d’une macro (combinaison de plusieurs actions) est simple et permet de prendre un avantage réel sur vos adversaires lors de jeux avec des combos (qui a dit que ce n’est pas fairplay ?) ou de simplifier certaines tâches répétitives trop souvent présentes dans les free-to-play. À noter, l’option « informations en temps réel » ajoute en transparence une ligne avec le taux d’utilisation du processeur et du GPU, le niveau de batterie, la température du smartphone et le nombre de fps sur l’écran. Utile, ou pas, cela fait son petit effet. Dans les paramètres, il y a aussi des options pour la prise de capture d'écran et surtout de vidéos de vos parties. D'un simple appui du doigt, il est même très simple de les streamer sur vos plateformes préférées (Twitch, YouTube...) tout en y collant votre bouille, via la caméra en façade, et votre voix avec les quatre micros. Enfin, à l’image de Big Picture pour Steam, Asus propose Armoury Crate, un utilitaire qui bascule le smartphone en mode « console de jeu » et affiche une jolie interface graphique pour gérer son catalogue, lancer les jeux jeux vidéo (ou applications) installés et simplifier réellement la vie en chapeautant tous les utilitaires gérant les paramètres importants du smartphone (appelé « console » d’ailleurs). Pas forcément indispensable, mais bien fait et pensé, c’est un plus auquel il est facile de s’habituer.
Puissant, superbe objet, identifiable au premier coup d'œil, agréable au toucher, conçu pour pouvoir être tenu en mode paysage et jouer, équipé d'un écran qui sublime les images, prenant des photos magnifiques et ayant une autonomie hors normes, le ROG Phone II est un téléphone qui ne peut que donner envie de le posséder. Après presque deux mois en sa compagnie, il a su nous séduire au-delà de nos attentes et a rendu nos autres smartphones bien fades. De plus, les éditeurs suivent et le catalogue de jeux optimisés en 120 Hz grossit de jour en jour (vous pouvez en trouver la liste officielle sur la page dédiée chez Asus). De plus, au vu des caractéristiques techniques, son prix de lancement à moins de 900 € (coques et ventilateur inclus) est plus que raisonnable au vu de la flambée de prix des terminaux premium des autres marques depuis quelques années. Le ROG Phone II est notre coup de cœur des smartphones de 2019.
- Look futuriste très classe et avec une identité reconnaissable
- Puissance hors norme impossible à mettre à genou
- Réactivité de l'écran
- Stockage (512 Go ou 1 To)
- Qualité sonore
- Qualité de la prise de photos
- Présence d'un port mini-Jack
- Emplacement Double SIM
- Rapport puissance/prix
- Coque de protection et AeroActive Cooler II livrés en standard
- Pas étanche
- Pas d'emplacement pour une carte mémoire (histoire de chipoter)