TEST de Rocket Arena : un fast TPS cartoonesque qui vaudrait le détour s'il était free-to-play
par Amaury M.Rocket Arena : Final Strike Games livre ici son premier jeu, un titre multijoueur en 3 vs 3 qui se trompe de modèle économique, malgré de bonnes idées.
Rocket Arena est sorti le 14 juillet dernier, un peu dans l'indifférence générale il faut bien l'avouer. Le jeu de tir multijoueur de Final Strike Games, dont c'est la première production, est estampillé EA Originals et a reçu des notes plutôt correctes, mais le titre n'a pas réussi à séduire les joueurs avec son prix prohibitif de 40 € sur consoles. Rocket Arena a déjà connu une grosse baisse de prix ces derniers jours, et il était jouable gratuitement ce week-end, l'occasion pour nous d'essayer le jeu, dans sa version Steam. Et ce fut une découverte plutôt agréable.
Finalement, Rocket Arena est une vraie bonne surprise.
Rocket Arena est donc un jeu de tir à la troisième personne proposant des affrontements en 3 vs 3, chaque joueur incarnant l'un des 11 héros jouables, chacun ayant ses propres capacités. Le gameplay s'inspire ouvertement de Quake et Unreal Tournament, mais surtout de Super Smash Bros., le but étant de tirer sur ses adversaires avec des roquettes (ou autres projectiles) afin de faire monter la jauge de K.O., puis de les achever en les envoyer valdinguer dans les airs pour obtenir un point, du moins dans le mode de jeu principal. Un principe pas forcément novateur, mais qui passe ici très bien dans un TPS aérien, qui n'oublie pas les triples sauts et les rocket jumps, bien pratiques pour éviter de tomber dans le vide, tirer sur un mur permettant de se surélever. La prise en main est très bonne, les personnages répondent bien, les sensations de tir sont plaisantes et les 11 personnages offrent un gameplay varié, chacun ayant sa propre arme et ses capacités spéciales uniques. Il faut un peu de temps dans le mode Entraînement pour trouver le héros qui correspond à son style, mais une fois cela fait, c'est un plaisir en match. Petite subtilité, les personnages peuvent s'équiper de trois Artefacts, des objets qui offrent de petits bonus en partie (comme la réduction de cooldowns après un K.O. ou l’augmentation de la vitesse de déplacement au sol). Pas de quoi renverser un duel, mais avec les bons Artefacts équipés sur le bon héros, en adéquation avec le style de jeu du joueur, cela peut pas mal changer l'expérience de jeu.
Outre le mode K.O., Rocket Arena propose d'autres manières de s'affronter, toujours en 3 contre 3, avec par exemple Méga-Roquette qui est une repompe du Roi de la Colline où le but est de contrôler une zone un certain temps pour marquer un point, la Balle-Roquette qui est un football ou encore la Chasse au Trésor demandant ici de capturer un coffre afin d'avoir le maximum de pièces d'or à la fin de la partie. Ce n'est pas très original, et le gameplay est vraiment pensé pour le K.O., les autres modes sont un peu plus chaotiques et imprécis, toutes les cartes ne sont d'ailleurs pas très bien adaptées pour ces variantes de jeu, ce qui donne l'impression qu'ils ont été juste rajoutés pour grossir la fiche de présentation de Rocket Arena, sans pour autant vraiment s'adapter au style même du jeu. Concernant les cartes, elles sont au nombre de 10, les décors sont variés, cela va d'un temple d'Amérique du Sud à un bateau en passant par le haut d'un gratte-ciel futuriste, avec une grosse dimension de verticalité, propice aux rockets jumps et aux escalades de surface. Cependant, il est clair que les développeurs ont voulu axer les affrontements vers le contact, les cartes arborent de nombreux éléments imposants et verticaux qui limitent grandement les tirs à longue distance, pourtant très jouissifs, car demandant de l'anticipation et de la précision lors des tirs. Les joueurs passeront donc le plus clair de leur temps en mode K.O., dans une Saison 1 encore imparfaite, nous avons en effet noté pas mal de soucis d'équilibrage entre les équipes, sans parler de la partie qui se lance alors qu'un équipier a quitté le jeu dès le début, pour un match en 2 vs 3 évidemment déséquilibré...
Visuellement parlant, Rocket Arena a de quoi diviser. La direction artistique est très cartoonesque, Final Strike Games a fait le choix de créer des personnages variés dont l'apparence est directement en lien avec le gameplay, à l'instar de Boone qui peut sauter plus de trois fois grâce au dragon accroché à son dos ou Rev, qui dispose d'un hoverboard pour se ruer sur ses adversaires afin de les propulser au loin. Techniquement, le jeu est propre, les personnages sont facilement reconnaissables pour appréhender le duel en fonction des capacités et les environnements des cartes sont variées. Le titre propose quelques voice lines en anglais de qualité, et des musiques qui arrivent à ne pas être trop redondantes.
Comme tous les jeux multijoueurs du moment, Rocket Arena n'échappe évidemment pas au Battle Pass, qui permet de débloquer du contenu cosmétique comme des skins, des emblèmes ou des bannières en gagnant de l'expérience au fil des parties, avec du contenu accessible gratuitement, même s'il faudra passer à la caisse chaque saison pour obtenir un maximum d'objets. Et c'est bien là où le bât blesse, le modèle économique de Rocket Arena a tout d'un free-to-play, et n'a rien à faire dans un jeu qui était vendu entre 30 et 40 €, en fonction des plateformes, à sa sortie. EA Games et Final Strike Games l'ont vite compris, le jeu est bradé depuis quelques jours et est même jouable gratuitement pour les abonnés Origin Access Basic et Premier sur PC. Dès lors, le titre devient bien plus intéressant, car il a du potentiel.
Car finalement, Rocket Arena est une vraie bonne surprise. Le titre propose des affrontements nerveux à la manière des anciens fast TPS en mode K.O., le gameplay est grisant, les différents personnages permettent de varier les plaisirs et les cartes offrent des affrontements au contact un peu brouillons, avec parfois la possibilité de faire parler le skill à longue distance. Cependant, les autres modes de jeu font vraiment office remplissage, et la direction artistique ne plaira pas à tout le monde.
Rocket Arena est vendu 9,99 € sur PlayStation 4 et Xbox One chez Micromania, ou à 14,99 € à la Fnac. Sur PC, le jeu coûte 4,99 € sur Origin, et il est inclus dans les abonnements Origin Access. Si vous ne jurez que par Steam, il faudra lâcher 29,99 € en attendant les prochaines soldes.
- Un gameplay fun et simple à prendre en main
- Du fast TPS avec du rocket jump
- Les 11 héros variés
- Le mode K.O., un plaisir
- Les autres modes, pas convaincants
- Les affrontements un peu chaotiques au contact
- Modèle économique plein pot pas du tout adapté
Clint008 Rédacteur - Testeur |