Oh, you must be the new guy... Leon

1998, Capcom libère un titre attendu par tous, le deuxième épisode de Resident Evil. Les joueurs découvrent alors un monde macabre envoûtant, un survival-horror explosif avec une histoire intrigante emplie de rebondissements. Les aficionados croisaient les doigts de voir un jour un remake... La firme japonaise les a entendus. 21 ans plus tard (ce fut long), Resident Evil 2 a eu droit à un lifting. De la nostalgie nous envahit, nos mains tremblent en démarrant une partie, la magie est-elle toujours présente ? Nous vous livrons une réponse dans ce test.

L’équipe a fait un travail d’orfèvre pour nous donner la nausée.

Resident Evil 2

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Les développeurs se sont servis du moteur de Resident Evil 7: Biohazard, le RE Engine, pour concevoir cet univers. Ainsi, les personnages ont un aspect un peu trop réaliste qui peut en déranger certains ; disons qu'il faut un petit temps pour que la rétine s'habitue aux nouveaux looks de nos héros. Après quelques minutes d'adaptation, force est de constater que le jeune policier a la classe et que la demoiselle est ravissante. Les expressions faciales sont à tomber, les chevelures bougent au gré des mouvements, les animations sont fluides et naturelles.

Les zombies, eux, sont répugnants (dans le bon sens du terme). La peau est moisie, du sang coule constamment, de la chaire pendouille des membres... Là où Resident Evil 2 nous impressionne, c'est au niveau de la physique des corps. L’équipe a fait un travail d’orfèvre pour nous donner la nausée. En tirant sur un cadavre ambulant, nous pouvons apercevoir les muscles. En shootant au même endroit, les os sont exhibés sous nos yeux. Plus nous bombardons un ennemi, plus nous pouvons contempler ses organes. Des tissus humains virevoltent dans tous les sens et glissent le long des murs. De la pure folie !

Concernant les décors, c'est vraiment superbe. Les textures sont fines et détaillées, le commissariat de Racoon City est plus beau que jamais. Les environnements ne se ressemblent pas, l'hémoglobine jonche le sol de certains lieux, l'horreur s'installe aux quatre coins d'une pièce. En outre, les petits gars de chez Capcom se sont déchiqueté les neurones pour nous mettre une pression supplémentaire. Comment ? En nous plongeant dans le noir. À des endroits, le courant ne fonctionne plus, nous avons une lampe torche à la main pour nous éclairer et nous frayer un chemin entre divers macchabées. Les jeux d'ombre et de lumière sont assez dingues et jouent sur ce stress qui tourne constamment dans notre estomac. Des imperfections à noter ? Quelques-unes, comme de petits ralentissements selon les situations (pas du tout gênantes au passage) et des bugs de collisions. Nous avons vu des opposants encastrés dans des parois, des murs, des meubles... C'est vraiment dommage, ça gâche par moment l'immersion.

Exploser une tête, ce n'est pas si facile

Les vieux de la vieille se souviennent encore du gameplay d'autrefois. Haut pour avancer, bas pour reculer, droite/gauche pour pivoter, le tout dans un décor avec une vue fixe, la prise en main était légèrement lourdingue dans les années 90, il fallait plusieurs minutes pour comprendre les commandes. Nous sommes en 2019, les jeux vidéo ont bien changé, les contrôles sont dorénavant plus souples et plus agréables.

Les phases d'action sont assez nerveuses dans l'ensemble.

Ainsi, nous pouvons maîtriser Léon et Claire avec un minimum d'aisance. Les gâchettes permettent de viser, de tirer, de sortir un couteau ou de balancer une grenade. Les joysticks, eux, sont là pour déplacer notre protagoniste et la caméra. Pour faire simple, si vous avez l'habitude des TPS, vous allez rapidement trouver vos repères. L'inventaire a été repensé pour que ce soit plus confortable. Lorsqu'un petit check rouge apparaît sur nos objets, cela veut dire qu'ils ne sont plus utiles à notre quête ; dans ce cas-là, nous pouvons les jeter (n'importe où, n'importe quand). Autre point, lorsque notre sacoche est pleine, des ustensiles peuvent quand même être récupérés, combinés, cumulés (herbes, poudres, munitions, etc.). Nous regrettons cependant un point, l’impossibilité de changer d’épaule.

Les phases d'action sont assez nerveuses dans l'ensemble. Quelques opposants sont lents, d'autres plus vifs, que ce soit d'un côté ou de l'autre, il faut bouger son viseur dans tous les sens pour tirer là où il faut. Chose à prendre en compte, faire un headshot avec le flingue de base est super ardu. Comment exploser une cervelle ? En visant son chargeur plusieurs fois et exactement au même endroit ; et encore, ça ne marche pas à tous les coups... En y pensant, c'est assez logique. Imaginez que Capcom donne un instrument puissant capable d'exterminer un adversaire avec une balle dès le départ, à quoi serviraient les gros calibres par la suite ? Ainsi, et tout au long du jeu, nous récupérons des armes de plus en plus violentes qui permettent d'avancer avec un peu plus de flexibilité. Un mort est allongé et vous ne savez pas s'il va se lever ? Pas de panique, vous pouvez le démembrer avec le couteau, au moins, s'il se réveille, il ne pourra plus bouger ; là aussi, c'est bien trouvé.

Et la partie sonore dans tout cela ? Il n'y a pas vraiment de musique en fond, Resident Evil 2 joue avec nos esgourdes et nos sens avec des bruitages angoissants et étreignants. Un hurlement... Du bois qui craque... Une porte qui se ferme... La pluie qui tape sur les fenêtres... Tout est là pour nous couper la respiration. Néanmoins, un pack BGM des mélopées d'antan est disponible à part et permet de vivre cette odyssée horrifique avec des tonalités connues dans les oreilles. Le doublage est en français et de bonne facture. D'autres langues peuvent être sélectionnées, le choix nous est donné, c'est vraiment top.

Le Tofu, c'est bon pour la santé

Leon S. Kennedy est un jeune policier qui débute sa carrière à Raccon City, Claire Redfield, elle, est à la recherche de son grand frère, Chris ; vous savez, le bon petit gars du premier opus. Tous les deux arrivent en ville et découvrent des rues dévastées et infestées par des zombies. Nos héros ne savent plus où donner de la tête et se rendent, séparément suite à un incident, au commissariat.

L'envie de tout découvrir est bel et bien présente.

Ce remake de Resident Evil 2 reprend la trame du jeu original avec quelques altérités, tout en ajoutant de nouvelles choses. Divers moments sont décevants, mais sont compensés par des phases surprenantes ; au final, le tout s’équilibre. L'histoire a été légèrement retravaillée pour nous tenir en haleine et apporter un brin de nouveauté, le résultat est plus que convaincant.

Combien de temps pour achever la bête ? Après avoir réalisé quelques énigmes et différents allers-retours, comptez une quinzaine d'heures (en trainant un peu des pieds) pour terminer les deux scénarios. Vous pensez en avoir fini ? Eh bien non, puisque nos amis ont conservé le petit délire d'autrefois, à savoir que vous pouvez commencer ce périple soit avec le jeune homme, soit avec la demoiselle, il y a des changements selon le personnage que nous choisissons.

En gros, nous pouvons faire l'histoire A et B, et/ou B et A. Dans tous les cas, l'envie de tout découvrir est bel et bien présente, le titre nous tient de longues heures devant notre écran. Mais ce n'est pas tout, puisqu'en terminant les chapitres avec certaines conditions, nous pouvons débloquer deux modes (présents dans la production de 90), The 4th Survivor et The Tofu Survivor. En somme, dur de s'ennuyer, il y a de quoi faire pour bien s'amuser.

Un commissariat qui hante nos cauchemars

Clap, clap, clap ! Nous applaudissons Capcom et son équipe qui nous pondent enfin le remake que tout le monde espérait et convoitait. Faire du copier-coller à 100 % n'aurait servi à rien, les développeurs ont su adapter l'histoire du jeu de base avec génie et virtuosité, en y ajoutant de l'inédit et du frais.

Cette production modernisée est oppressante, psychédélique, flippante... Les fans de la première heure sont ravis, la nouvelle génération est conquise, en d'autres termes, Resident Evil 2 est un incontournable à ne pas louper, surtout si vous êtes fans des survival-horror bien... gore. Après une telle expérience, nous nous mettons à rêver. La société nippone devrait continuer sur sa lancée et concevoir les remakes du troisième épisode et de Code Veronica. Quoi qu'il en soit, le titre est bon, puissant, déjanté et jouissif. Il ne nous reste plus qu'une chose à dire : merci.

Martial DUCHEMIN (kabuto_rider) Rédacteur en chef - Spécialiste Japon
Résident au Japon, adore les balades à Akiba, les soubrettes dans les rues, les salles d'arcade, le rétrogaming et Street Fighter. Ma vie est vouée à Dragon Ball.
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