La licence Red Matter est aujourd'hui la vitrine du Meta Quest et de ses possibilités. Le premier épisode avait eu son effet waouh auprès du grand public. Ce deuxième épisode suit-il les traces de son grand frère ?
De retour sur Rhéa
Quatre ans après la sortie de son jeu culte, le studio Vertical Robot signe l'arrivée de Red Matter 2, le second épisode de la licence, faisant directement suite au premier opus (lire notre test) et reprenant les codes qui ont fait de ce jeu l'une des plus belles expériences en réalité virtuelle sur nos casques autonomes.
Une claque graphique du début à la fin. Nous avons là le plus beau jeu du catalogue Meta Quest, à même de rivaliser avec les jeux PC VR.
Cette suite nous replonge dans la peau de l'agent Epsilon sur la lune de Saturne, Rhéa. L'histoire reprend où nous l'avions terminée, c'est-à-dire, après nous être libéré de la simulation qui tenait notre propre esprit en otage. Notre priorité est de nous échapper de la base de l'Atlantic Union. Cependant, nous tombons de manière inattendue sur un signal de détresse appartenant à un vieil ami. Déterminé à venir à son secours, il nous faut voyager jusqu'aux confins du système solaire pour le retrouver. Au cours de notre périple, nous découvrirons les secrets les plus sombres de Volgravia et les mystères entourant la fameuse matière rouge, sur un fond de Guerre froide. Il n'est pas nécessaire d'avoir déjà parcouru le premier épisode pour comprendre le fond de l'histoire, les vingt premières minutes nous aidant à replacer les différents évènements et protagonistes dans la chaîne des évènements. Toutefois, vous n'en saisirez pas toutes les saveurs.
Par la suite, nous voguerons dans l'espace, de Saturne à Neptune, guidé par l'intelligence artificielle Beta avec laquelle nous communiquons par radio et avec qui nous développerons des liens presque intimes. Cette petite voix est notre seule compagnie tout au long de cette aventure intrigante. Dans cet espace et au fur et à mesure de notre progression, l'atmosphère oppressante devient palpable et est renforcée par notre solitude, la matière rouge et la bande-son. Ne voyez néanmoins pas ici un jeu horrifique, n'en déplaise à certains.
Une recette qui fonctionne
Ce deuxième opus reprend avec brio les mécaniques du premier épisode, mais les développeurs ont vu cette fois les choses en plus grand. Le titre se boucle ici en sept heures environ, mais cela dépend aussi de vos capacités de raisonnement. Il est donc plus long, mais aussi et surtout plus dynamique.
Les énigmes ne sont pas forcément très difficiles, mais nécessitent de bien regarder autour de soi, quitte à scanner tout ce qui se présente à nos yeux.
Red Matter 2 voit les choses en grand, mais renoue avec le style de son grand frère. Nous sommes toujours dans l'esprit d'un escape game avec des énigmes et des puzzles à résoudre pour progresser. À la portée de tous, le titre nous oblige cependant à être très vigilant pour noter le moindre indice, mais aussi à être créatif. Il ne révolutionne pas le genre de son ainé : nous devons rétablir le courant par-ci, déverrouiller des salles par-là, hacker des terminaux, assembler des pièces, etc., mais la recette fonctionne toujours aussi bien. Évidemment, ce ne sont ici pas les mêmes tableaux ni les mêmes enjeux. Certaines zones du jeu nous ont vraiment donné du fil à retordre et nous ont obligé à faire des va-et-vient dans les différentes salles à la recherche du moindre indice, disséminé pourtant sous nos yeux. Aussi, n'hésitez pas à manipuler tout ce que vous pouvez et surtout à scanner tout ce qui peut l'être, afin de déchiffrer les documents et pancartes écrites en Volgravien, mais aussi de comprendre l'utilité de certains objets, sous peine de rester bloqué un bon moment, le jeu ne nous aidant quasiment pas. Cela peut paraître frustrant des fois et rien n'est fait pour nous rappeler l'objectif en cours.
Certains passages ne se franchissent qu'en interagissant avec les objets ou notre environnement. L'arrivée du jet pack nous force aussi à revoir nos façons de procéder et de nous déplacer. Certains niveaux sont faits de plateformes ou d'obstacles à franchir à la seule poussée de nos réacteurs, aidés par la faible gravité du coin. La verticalité du titre ouvre alors de nouvelles perspectives et donne place à des zones plus grandes et plus ouvertes, et certaines nous ont parues gigantesques.
Une réalisation technique proche de la perfection
Red Matter 2, tout comme son prédécesseur, s'inscrit encore une fois comme la vitrine technologique de nos casques autonomes. C'est la version Meta Quest 2 que nous avons testée ici, et nous avons été bluffé, une nouvelle fois, par la réalisation sans faille du studio Vertical Robot.
Au cours de notre voyage, nous découvrirons les secrets les plus sombres de Volgravia et les mystères entourant la fameuse matière rouge.
Tournant une fois de plus sur le moteur Unreal Engine 4, spécialement remodelé pour la licence, le jeu nous en met plein les mirettes, à tel point que la comparaison avec son homologue sur PC VR est quasi inexistante. Le jeu propose un florilège de détails, d'objets divers, d'interactions et d'effets visuels très poussés, à même de faire pâlir un Half Life: Alyx. Les jeux de lumière, de réflexions, de transparence et de particules sont vraiment très aboutis, et l'ensemble se rapproche de ce que propose le ray-tracing sur nos grosses machines.
Les textures sont au niveau de la prestation, même si nous notons un certain flou dû à la baisse de résolution opérée par les développeurs afin que toutes ces merveilles visuelles puissent être rendues possibles. Le tout reste cependant très cohérent et nous subjugue visuellement sur toutes les scènes. Le titre brille aussi par ses interactions physiques. À la manière des jeux d'aujourd'hui, nous pouvons, grâce à nos pinces multi-outils, manipuler la quasi-totalité des objets présents de façon très réaliste. C'est un réel plaisir, mais aussi tout bonnement ce que nous sommes en droit de demander actuellement dans nos expériences en réalité virtuelle.
Un gameplay plus dynamique
Si le premier épisode était à n'en point douter une réussite, il est vrai que ses défauts majeurs étaient ses environnements vides de vie et sa progression tout en lenteur.
Red Matter 2 introduit le style FPS pour contenter le maximum de monde et ouvrir son gameplay à de nouvelles perspectives.
Tout comme Lone Echo, le titre est une aventure narrative interstellaire sur fond d'exploration et de puzzles, et le rythme s'en ressent. Le studio a pris le pari de casser les codes en intégrant aux pinces multi-outils, un blaster laser à débloquer dans la deuxième partie du jeu. Le level-design et le gameplay ont été de ce fait repensés pour rendre le déroulé de l'histoire et notre progression moins monotones. Red Matter 2 introduit notamment des tourelles et drones chargés de protéger les secrets de la matière rouge, et dont il faut vous débarrasser. C'est un ajout bienvenu qui apporte du pep et un échelon supplémentaire dans la difficulté globale du jeu, et qui devrait convenir à la majorité des joueurs. La présence de ces robots pour le moins hostiles nous fait nous sentir moins seuls dans l'immensité des complexes que nous sommes amenés à traverser. Ils sont pour le moins coriaces et nous avons dû ruser pour en venir à bout. Pas de panique cependant, si le titre est plus dynamique qu'auparavant, les options de confort sont quant à elles bien présentes et contentent même les plus sensibles à la motion sickness.
Au moins aussi bon que son grand frère, Red Matter 2 continue de prouver qu'il est possible de marier des graphismes de très haute volée avec un gameplay et des interactions de premier ordre sur un fond d'histoire ingénieuse et saisissante. Nous saluons encore une fois le studio Vertical Robot qui a su capitaliser sur les acquis du premier épisode en proposant quelque chose d'encore plus grand, dynamique et travaillé, tout en confortant la majorité des joueurs dans un jeu captivant, chargé de détails et de clins d'œil en tout genre (ouvrez l'œil), à la difficulté maîtrisée et qui fera réfléchir les joueurs amateurs d'escape game. L'immersion est là, et la bande-son nous transporte là où le jeu nous guide. L'histoire, son ficelage, ses mécaniques, le multi-outils, ainsi que cette fameuse substance, vous rappelleront sûrement l'excellent Lone Echo II (lire le test). Dans tous les cas, il s'agit d'une démonstration du savoir-faire des développeurs qui, s'ils s'en donnent la peine et les moyens, sont capables d'offrir des expériences se rapprochant de ce que propose le PC VR. À sa sortie, le titre est entièrement en anglais pour les voix comme les sous-titres, mais la traduction française devrait arriver dans les prochaines mises à jour. Le jeu est cross-buy avec la version PC VR Oculus Rift et la seule différence est à trouver du côté des graphismes.
Nous vous proposons d'améliorer la netteté du jeu grâce à notre application Quest Games Optimizer, disposant d'un profil sur mesure pour Red Matter 2.
- Des graphismes à faire rougir un PC
- Un level design tout en verticalité
- Une histoire toujours aussi passionnante
- Une difficulté mesurée
- Un gameplay plus dynamique grâce au jet pack et au blaster
- La narration
- Pas de traduction française dès la sortie (mais qui arrivera par la suite)
- Le jeu ne nous donne que très peu d'indices