Il y a deux ans, le constructeur chinois avait surpris son monde en mettant sur le marché le Pimax 4K, le premier casque de réalité virtuelle à avoir un affichage en 4K. Loin d'être une réussite, il avait au moins démontré qu'avec une définition supérieure, le screendoor effect, l'effet de grille, pouvait disparaître. Pour le reste, il est à oublier. Pour autant, Pimax ne s'est pas laissé abattre et a lancé un Kickstarter, largement réussi (4 millions de dollars récoltés), avec un nouveau projet, baptisé Pimax 8K. Cette fois, en plus de doubler la résolution, le casque serait vraiment compatible avec les autres fournisseurs de logiciels et hardware (Steam VR, Oculus Store, HTC, Valve). En parallèle, le développement d'une version 5K a été lancé, le Pimax 5K+, et c'est de ce modèle dont nous allons plus particulièrement parler aujourd'hui, notre exemplaire de test provenant du revendeur Gearbest.

Contre toute attente, le Pimax 5K+ offre en pratique une image plus nette que son grand frère, le Pimax 8K.

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Avant tout, il faut préciser que les termes « 8K » et « 5K » sont ici un peu mensongers sachant, qu'en réalité, le constructeur additionne la définition des deux écrans LCD pour arriver à cet argument commercial. Le Pimax 8K est équipé de deux écrans Ultra HD (3 840 × 2 160 pixels, soit du 2160p) et le Pimax 5K+ de deux écrans QHD (2560 x 1440 pixels, soit du 1440p). Si, mathématiquement parlant, il y a un sens, en pratique, ce n'est pas tout à fait le cas surtout que le signal vidéo envoyé aux deux casques est le même, soit du 1440p (2560 x 1440 pixels) ou, en simplifiant, du 2K. Vous l'avez donc saisi, le Pimax 5K+ reçoit une image directement adaptée à ses écrans, tandis que le Pimax 8K, lui, doit upscaler l'image pour l'adapter aux siens. Vous le voyez venir, le loup ? Qui dit upscale, dit obligatoirement temps de traitement et perte de qualité, aussi minimes soient-ils. Bref, contre toute attente, le Pimax 5K+ offre en pratique une image plus nette que son grand frère, le Pimax 8K. Vous pourrez le trouver à prix réduit chez Gearbest, à seulement 608 € avec le code de réduction T3466750C8E1D001 et une expédition depuis l'Europe.

Packaging dans l’air du temps

Le packaging du Pimax 5K+ est compact et plutôt classe. À l’intérieur de la boîte, le casque de réalité virtuelle est bien à l’abri et il y a peu de chance qu’il lui arrive malheur pendant le transport, même si les livreurs venaient à se prendre pour des basketteurs avec le colis. À l’intérieur, en plus du casque, il y a son alimentation électrique et c’est tout. Pour les contrôleurs et les lighthouses (caméra pour le personal tracking), il faudra pour le moment se tourner vers les produits de chez HTC. Ceci va donc doubler le prix de revient réel du Pimax 5K+, car c’est là que le bât blesse un peu, à l’unité, les deux contrôleurs et les deux bases coûtent plus de 600 €. À ce prix-là, autant d'ailleurs acheter directement le HTC Vive complet, qui pour le même prix et en plus du kit complet de tracking, vous permet d’avoir le casque en bonus. À noter, pour les jeux ne nécessitant pas de déplacements ou l’utilisation des contrôleurs (simulations de course ou de vol, jeu de plateforme comme Lucky's Tale, par exemple...), le casque peut être utilisé seul... en théorie seulement, car en pratique, les jeux finissent toujours par demander au moins une base de tracking à un moment donné.

Un look très futuriste qui n'aime pas trop les gros nez

Le Pimax 5K+ est un casque très large - ses deux écrans en « V » obligent -, avec un design général qui offre des formes très angulaires, là où la concurrence vise plutôt les arrondis. De plus, il possède une barre bleue de LED sur toute la face avant, qui s’éclaire quand le casque fonctionne. L’ensemble est vraiment réussi, donne au casque VR un look très futuriste et surtout une identité immédiatement reconnaissable. Si à première vue, le Pimax 5K+ donne l'impression d’être très lourd, au final, ce n'est vraiment pas le cas, puisqu'il pèse à peine plus de 600 g, ce qui le situe dans la moyenne globale de la concurrence. Autre différence marquante, par rapport aux autres casques, les deux lentilles sont énormes et occupent presque tout l'espace intérieur. L'espacement interpupillaire (IPD) est facilement ajustable grâce à une molette sur le côté intérieur droit du casque, qui écarte ou rapproche physiquement les deux lentilles. La précision de réglage est exemplaire.

Concernant la mousse faisant contact entre le visage et le casque, elle est plutôt compacte (elle boit moins la transpiration que certaines autres) et agréable au toucher. Elle est fixée grâce à du scratch, ce qui permet de l'enlever facilement que ce soit pour la laver, la désinfecter ou la changer. Reste à voir si, sur la durée, elle continuera de bien faire son office. Sinon, la partie du Pimax 5K+ réservée au passage du nez peut poser problème à ceux dont l'appendice nasale, tel celui de Cyrano de Bergerac, est comparable à un pic, un cap, voire une péninsule. Dans ce cas précis, l'arête du nez pourra venir en contact avec le plastique du casque. Pas très agréable comme sensation. De même, mais pour tous cette fois, lors de mouvements de rotation latéraux de la tête un peu secs, il se peut qu'il y ait un léger choc entre les ailes du nez et le casque. Là aussi, c'est désagréable et c'est, en grande partie, dû au serre-tête qui n'est pas le meilleur du monde, comme nous allons vous l'expliquer dans le paragraphe suivant. Autre point de détail gênant, il ne faut pas porter de grosses lunettes, car elles risquent de toucher les verres des lentilles.

Confortable, mais un serre-tête perfectible

Pour tenir le casque sur notre visage, le constructeur chinois a fait un choix un peu depassé, soit l'utilisation d'un serre-tête souple. Même si celui-ci est très confortable, il faut bien l'admettre, il n'en reste pas moins qu'il a du mal à maintenir sans faille le casque et ne s'adapte absolument pas aux petites têtes. En effet, les scratchs de fixation des lanières sont mal placés et ne permettent pas un serrage précis sur des têtes en dessous de 56 cm de diamètre. De fait, pour ceux qui sont dans ce cas, le casque ne sera pas plaqué et pourra bouger avec, comme nous l'expliquions plus haut, des désagréments certains pour leur nez. De plus, il n'y a aucun système pour écouter le son qui soit inclus.

Choix étrange, alors que presque tous les autres constructeurs ont fini par comprendre que proposer des écouteurs intégrés est un plus apprécié des utilisateurs et que Pimax les proposait en standard sur le Pimax 4K. Il semblerait d'ailleurs, à en croire les forums officiels, que dans un avenir plus ou moins proche, ce serre-tête soit remplacé par un autre mieux pensé. En attendant, pour palier à cette erreur de conception, il existe une solution très simple : utiliser le serre-tête deluxe audio du HTC Vive en le fixant avec des serre-câbles de type serflex. Grâce à cela, vous vous retrouvez avec un casque VR qui tient bien sur votre tête et du son dans vos oreilles sans avoir à porter un casque audio supplémentaire. Coût de l'opération ? 120 € de plus. 

Faites rugir le FOV !

L'autre argument phare du Pimax 5K+, en plus de la résolution élevée, est son FOV (champ de vue) qui monte jusqu'à 200° (contre 110° pour la concurrence). En clair, en mettant ce casque, l'impression de porter un masque de plongée limitant la vue sur les côtés disparaît et ce qui est visible dans le casque est proche de ce que nous voyons « en vrai ». Il faut bien reconnaître que cela le rend très agréable à porter, même si ce n'est pas exempt de défaut. En effet, plus le champ est large, moins l'image est nette et certains y verront même des distorsions gênantes. En pratique, il supporte trois modes de FOV différents : « Petit », « Moyen » et « Large ». Le premier nous ramène à un champ de vision équivalent aux autres casques, le second se situe autour de 160° et le dernier monte à 200°. 

Plus elle est grosse, mieux c'est, mais ce ne sera jamais assez

Soyons clairs, ici, point de miracle possible, pour pouvoir tirer profit au maximum des possibilités offertes par le Pimax 5K+, il vaut mieux avoir une grosse carte graphique et même une très grosse, pour être franc. En pratique, si même une NVIDIA RTX 2080 Ti avec un Intel i9 boosté ne permet pas de pousser tous les détails à fond dans les jeux, il sera quand même possible de les faire tourner à 90 fps avec un niveau graphique assez élevé. Avec une GeForce GTX 1070 ou 1080, il faudra faire des concessions et pousser les curseurs du super sampling et de rendering quality pour faire tomber le framerate autour de 70 fps pour arriver à garder un niveau graphique acceptable. En fait, vous l'avez compris, jouer avec un Pimax 5K+, c'est surtout savoir jongler avec tous les paramètres VR afin de trouver le meilleur compromis au cas par cas, pour chaque jeu. En revanche, une fois ces paramètres maitrisés, ce casque VR offre un confort visuel vraiment agréable et dont il est difficile de se passer après. Mais ce n'est pas à la portée de tout un chacun.

Installation facile, Ptools outil docile

Dernier point à aborder, l'installation. De ce côté-là, le Pimax 5K+ est exemplaire, sauf pour l'absence de langue française dans les menus. Physiquement, il suffit de brancher le câble USB 3 sur un port idoine de votre PC, puis le câble Display Port sur votre carte graphique (sur un PC portable, il faudra utiliser un adaptateur DP > miniDP pour pouvoir l'y connecter). Ensuite, il faut installer Ptools, l'utilitaire qui va gérer le hardware et faire l'interface avec les logiciels, comme Steam VR, Oculus et vos jeux. Ensuite, l'utilitaire va automatiquement détecter le casque et, s'il y en a, les contrôleurs et les lighthouses HTC (V1 ou V2). Celui-ci va enfin scanner si vous avez déjà un écosystème VR installé et détecter les jeux présents sur votre disque dur pour permettre leur démarrage directement depuis son menu interne (il reste bien sûr possible de lancer ses jeux VR de manière classique). Il faut bien reconnaître que l'utilitaire chinois remplit bien son rôle et que la compatibilité technique avec les jeux issus de Steam VR ou de chez Oculus est quasiment sans faille. Pour autant, par défaut, certains jeux comme Project CARS 2 affichent deux images - une dans chaque œil -, au lieu de la réalité virtuelle. Pour pallier ce souci, un détour dans les paramètres de Ptools est nécessaire pour y cocher la case Parrallel Projection et le problème est réglé. Notez que cette option est consommatrice de ressources (jusqu'à 20 fps de moins, selon votre machine) et qu'il est donc conseillé de ne l'activer que lorsque nécessaire. 

En conclusion ?

Le Pimax 5K+ est un casque de réalité virtuelle qui offre des caractéristiques très intéressantes et bien au-dessus de ce que proposent les concurrents. Le champ de vision à 200° met fin au côté cloisonnant apporté par les œillères virtuelles imposées par les 110° des autres casques. Malheureusement, si l'intention est là, la réalisation ne l'est pas totalement. Le manque de puissance des PC, les petits défauts techniques que nous avons signalés, la nécessité absolue de devoir mettre la souris dans les paramètres pour pouvoir l'optimiser pour chaque jeu, le prix global après achat des accessoires nécessaires pour jouer (caméra de tracking et contrôleurs) réservent ce casque aux riches passionnés qui pourront, à force de persévérance, en extraire le meilleur.

Vous pourrez acheter le Pimax 5K Plus à prix réduit chez Gearbest, à seulement 608 € avec le code de réduction T3466750C8E1D001 et une expédition depuis l'Europe (notre exemplaire de test provenant de ce revendeur).