TEST de la PC Engine CoreGrafx mini : la console culte vaut-elle son prix en version mini ?
par Eric de BrocartLa console hybride 8/16 bits, conçue par Hudson Soft et NEC, revient en rayon en version « mini » grâce à Konami. Nous l'avons testé et voici notre verdict.
Retour dans le passé
En son temps, 1987 à 1994, la console PC Engine était assez révolutionnaire avec son architecture hybride qui embarquait un processeur central 8 bits et un processeur graphique 16 bits. Conçue pour être modulaire, elle a été déclinée en une douzaine de versions différentes (dont une portable, la PC-Engine GT) qui ont, au fur et à mesure des évolutions, supporté quatre formats de jeux : HuCard, CD-ROM², Super CD-ROM² et Arcade CD-ROM². Surtout populaire au Japon, elle a quand même connu une sortie française en 1989 sous le même nom, puis aux États-Unis sous le sobriquet de TurboGrafx-16. Les 57 jeux embarqués ne se limitent d'ailleurs pas à cette console, mais bien à toutes ces évolutions.
Les designers de chez Konami et Hori ont réussi à rendre cette version mini très semblable à l'originale et c'est un bon point pour les fans.
Avant de se lancer dans le cœur de la PC Engine CoreGrafx mini, parlons d'abord de ses atouts extérieurs. Les designers de chez Konami et Hori ont réussi à rendre cette version mini très semblable à l'originale et c'est un bon point pour les fans. Si cette nouvelle mouture est plus petite (nous vous invitons à aller voir notre unboxing et comparatif avec la console originale), le sobriquet « mini » est un peu exagéré, car ce n'est vraiment que de quelques centimètres. Cela dit, il faut quand même dire qu'en son temps, cette console était déjà la plus petite de toutes celles de salon sur le marché. Dès sa prise en main, elle affiche un poids plume de 157 g (contre 417 g pour l'originale) et une finition très propre qui ne fait pas « toc ». Sinon, pour continuer à comparer, le bouton d'allumage est toujours aussi vert, le port de la manette est remplacé par deux USB (possibilité de jouer à deux sans passer par un adaptateur comme c'était le cas sur la PC Engine originale), les connecteurs latéraux (alimentation et sortie vidéo) ont disparu sans être imités et le port d'extension arrière a été remplacé par des USB (alimentation) et HDMI. À noter, le cache arrière donnant accès à ces ports doit, de fait, être enlevé dès que la console est branchée sur un écran. Il faudra donc y faire attention, car il a bien la taille à se perdre derrière un meuble ou sous un canapé.
Deuxième point important, surtout pour les nostalgiques voulant retrouver les vraies sensations de jeu, la manette. Bonne nouvelle, celle-ci n'a pas subi de cure de rétrécissement et présente les mêmes mensurations que la version originale. Pour l'avoir bien sollicitée lors de notre test tout au long de la semaine, nous pouvons confirmer que celle-ci est réellement très proche, voire identique, en termes de sensations et réactivité, de la version originale. À noter, les boutons de tirs rapides sont présents et opérationnels. Un vrai bonheur. Petit bonus non négligeable, le fil de cette dernière mesure trois mètres et permet de jouer bien installé sur son canapé.
Il est enfin temps de brancher la console au secteur et au téléviseur pour (re)vivre la découverte des 57 titres inclus. Première surprise, il y a bien un câble USB/micro-USB pour alimenter la console, mais point de chargeur. Vu le prix actuel de vente de la console - autour des 110 € - ce choix peut paraître mesquin, mais Konami n'est pas le seul à faire ce choix. Pour rappel, c'est Nintendo qui avait ouvert la voie à cette pratique, il y a déjà bien longtemps, avec sa 3DS avant de la continuer avec ses versions « Mini ». Cela dit, un téléviseur « moderne » est toujours équipé d'une prise USB et son voltage suffit pour alimenter la console. Sur le coup, c'est pratique et demande une prise en moins. Si le vôtre en est démuni, il suffit d'utiliser son chargeur de téléphone. Sans doute pour rester le plus fidèle possible à la version originale, il n'y a pas de LED indiquant que la console est allumée.
Plusieurs affichages, au choix
Une fois qu'elle l'est, et après une installation rapide qui permet de passer la console en français, le menu s'affichant est assez agréable. Il est d'ailleurs possible de basculer entre le style PC Engine (console blanche) ou CoreGrafx (console grise). Le menu permet de choisir entre la collection des 32 jeux destinés à la PC Engine Core Grafx (Japon ou Europe) et les 25 de celle de la Turbografx-16 (version US). Les deux listes de jeux s'affichent sous forme de vignettes (jaquette) et la navigation entre eux se fait via les flèches droite ou gauche. Pour en lancer un, un simple appui sur le bouton « I » et c'est parti. Bref, rien de révolutionnaire, mais c'est bien fait. À noter, la console démarre très rapidement, de même que les jeux.
Nous pouvons vous confirmer que la manette de la PC Engine Core Grafx mini est réellement très proche, voire identique, en termes de sensations et réactivité, de la version originale.
Dans les options, il est possible de choisir quel format d'affichage utiliser : 4:3, 4:3 élargi, 1:1, 16:9 ou encore, le plus fou, celui de la Turbo-GT (la version portable de la console). Ce dernier est surtout là pour le fun, car en fait, c'est juste une image de la console qui affiche le jeu dans son petit écran. Amusant cinq minutes, mais pas plus. Le mode 16:9 déforme fortement l'image originale et lui permet d'occuper tout l'écran du téléviseur. Idée louable et bien réalisée, mais la déformation se voit trop à notre goût. Les deux modes en 4:3 offrent une belle image qui fait honneur aux jeux et c'est pour la version élargie que nous avons opté.
Reste le mode 1:1 qui vise à satisfaire les amoureux du « perfect pixel », associant un pixel physique à chaque pixel logique. Ici, cela donne une image « carrée » alors que celle affichée à l'époque s'approchait plus du format 4:3 (voir l'écran de la Turbo-GT pour preuve) que du 1:1. Au moins, avec tous ces modes d'affichage, chacun peut trouver son bonheur. À noter, un mode scanline essaye de simuler l'affichage sur un écran CRT (les vieilles TV à tube), mais à nos yeux, il est trop exagéré pour être réaliste et appréciable. À oublier. Petit point négatif, pour changer de mode, il faut quitter le jeu, aller dans le menu « affichage » puis relancer. Fastidieux et franchement pas pratique pour comparer.
Il est donc temps de parler de l'émulation intégrée. Dans le menu, il est possible de classer les jeux par ordre alphabétique, mais aussi - c'est plus original - par date de sortie et par support média (HuCARD, CD-ROM² Sytem, Super CD-ROM² ou ARCADE CD-ROM²). De tous ces titres, nous en avons testés une quinzaine (R-Type, Gradius I & II, Soldier Blade, Super Star Soldier, Galaga '88, Ginga Fukei Densetsu Sapphire, PC Kid, Bonk's Revenge, Air Zonk, New Adventure Island, Ys Book 1 & 2, Dungeons Explorer, Neutopia I & II et l'incontournable Ghouls'n Ghosts) et le ressenti manette en main a été excellent. Avec tous les jeux du catalogue qui exigent des temps de réaction rapides, nous espérions bien que Konami et Hori avaient travaillé pour fournir une console affichant aussi vite et ayant des manettes aussi réactives que la version originale. C'est chose faite. Que ce soit sur un écran PC, ou sur notre SmartTV, le plaisir de jeu a été présent sans aucun ressenti de latence. Côté graphique, l'upscaling est réussi et nous n'avons rien à redire pour le son, c'est parfait. Pour jouer à deux, il suffit de s'acheter une manette supplémentaire et de la brancher au second port USB. Seul bémol, la belle n'est disponible qu'en blanc.
En conclusion, la PC Engine CoreGrafx mini s'est fait attendre, mais le résultat valait d'être patient. Même s'il manque quelques titres que nous aurions bien aimé voir (comme les différents opus de Fatal Fury ou encore Art of Fighting), il y a quand même une cinquantaine de jeux au catalogue de la bête, ce qui est déjà bien. Techniquement réussie, rapide à mettre en place, un catalogue de jeux bien rempli, une manette avec trois mètres de fil, cette version mini a de quoi plaire et elle a su nous séduire.
Si jamais vous avez envie de vous faire plaisir, vous pouvez trouver la PC Engine Coregrafx mini chez notre partenaire Amazon au prix de 109,99 €. Et pour ceux qui trouvent le prix un peu élevé, jetez un œil sur la Capcom Home Arcade (16 jeux) ou le Neo Geo Arcade Stick Pro (20 jeux).
- La console est bien réalisée, elle ne fait pas toc
- La manette est très proche de l'originale
- Câble de la manette de trois mètres
- 57 jeux (même si quelques doublons)
- Menu agréable
- Quelques jeux injouables en japonais (sauf si vous le maîtrisez)
- Le clapet d'extension se balade une fois les câbles HDMI et USB branchés
- Pas de chargeur fourni
- Obligation de revenir au menu principal pour changer le format d'affichage