Après une sortie fracassante de la version Quest, nous nous apprêtons à replonger dans l'enfer vert de la jungle amazonienne, mais cette fois-ci sur PC VR. Que vaut la version dédiée à cette plateforme ? Nous faisons le point dans ce test comparatif.
Qu'il est beau mon grand jardin
Après avoir fait très bonne presse lors de son arrivée sur le Meta Quest début avril, Green Hell VR, le jeu de survie dans la jungle amazonienne de l'éditeur Creepy Jar, s'offre une beauté sur PC VR. Le studio Incuvo, spécialisé dans les portages de jeux vidéo, a réitéré l'exploit de porter de nouveau la licence en réalité virtuelle, sur des machines plus musclées cette fois-ci. Notez ici que la version PC VR diffère de celle autonome par de nombreux points, à commencer par des équipes de développement distinctes, mises à pied d'œuvre afin de se concentrer uniquement sur leurs plateformes respectives.
Le titre nous gâte la rétine de bout en bout et nous immerge dans une atmosphère unique.
Le challenge n'a de ce fait pas été le même. Nous avions pu tester la version Quest, taillée pour tourner au mieux avec les moyens du bord, à savoir la puce Snapdragon XR2 de Qualcomm. Point de comparaison possible avec le monde du PC VR, le titre avait été entièrement redéveloppé pour tenir dans un casque autonome, tout en se targuant d'accueillir au possible, le maximum d'effets visuels, d'éléments de décors ainsi que des textures plutôt propres. Pour ce faire, les développeurs ont fait appel à la technologie Application SpaceWarp afin de tirer le maximum du Quest et le résultat est d'ailleurs vraiment réussi, plaçant Green Hell VR comme une des vitrines actuelles des expériences autonomes. Cependant, l'équipe en charge de ce développement, pour des raisons évidentes de mémoire et de performance, a tranché aussi dans le gameplay et réduit certaines parcelles de la carte.
Du côté des développeurs attelés à porter le titre sur PC VR, les choses sont moins tristes. Le paquet a été mis pour reproduire avec fidélité la version originale du jeu, à savoir sur écran plat. Nous retrouvons donc visuellement un rendu identique, un gameplay inchangé, une histoire toujours aussi bien ficelée et la carte d'origine, à ceci près que Green Hell VR est une expérience en réalité virtuelle et a adopté son level design en conséquence, avec tout ce que cela implique en termes d'immersion et d'interactions. Le titre nous gâte la rétine de bout en bout et nous plonge dans une atmosphère unique, celle de la forêt amazonienne, oppressante, chargée et humide, presque étouffante. Aucune concession ne semble avoir été faite sur le rendu visuel, que ce soit au niveau des ombres dynamiques, des éclairages, des réflexions sur les textures ainsi que sur les rayons de lumière, qui avouons-le sont du plus bel effet. Observer la journée défiler a quelque chose de magique, de presque envoûtant, surtout quand le soleil se lève et se couche sur la canopée, berçant la jungle et ses cours d'eau d'une lumière orangée.
Green Hell VR, dans son nouvel apparat, propose des environnements sublimes et grouillants de végétation, plus grands et fourmillant de détails, faisant passer la version Quest, pourtant très réussie, comme une copie assez fade du jeu. Cette fois-ci, il faut donc réellement faire plus attention à l'endroit où nous mettons les pieds.
Un gameplay quelque peu différent
Déclinaison fidèle du jeu original oblige, le titre est complexe et exigeant, pour peu que nous ayons choisi l'un des modes de difficulté invitant à la survie. Si vous avez trouvé redoutable la version Quest, vous ne serez pas au bout de vos peines en vous lançant bille en tête dans cette nouvelle mouture, chose que nous avons faite... Mais Green Hell VR nous a tout de suite rappelé à l'ordre.
Le guide de survie qui nous accompagne est beaucoup plus complet et offre moult objets et structures supplémentaires à crafter.
Même si dans le fond, l'essence même de la survie est respectée, les choses diffèrent quelque peu au niveau de nos interactions et de nos habitudes. Nous devons par exemple nous ausculter des pieds à la tête, à la recherche du moindre bobo, là où sur le Quest nous ne pouvions inspecter que nos bras. La chasse, elle aussi, évolue et signe l'apparition de la pêche et des pièges. Nous pouvons aussi nous sédentariser en créant de véritables camps de fortune tout comme chez les scouts. De nouvelles ressources peuvent être récupérées pour crafter toujours plus de choses. Des onglets supplémentaires font leur apparition dans le manuel de survie pour accueillir tout ce petit monde et ouvrent la voie à la création de vraies structures pour nous abriter et nous protéger des prédateurs, tout en bénéficiant de la proximité d'un cours d'eau, source de nourriture et d'argile, nécessaire à certaines constructions. La survie en autarcie prend une tout autre dimension et invite le joueur à s'installer et façonner son havre de paix, d'autant plus que nous pouvons aussi cultiver nos propres plants... Notez aussi, parmi les innombrables nouvelles possibilités, l'apparition des coffres pour stocker son matériel et ses ressources. Elle n'est pas belle la vie ?
Les patrons de conception sont eux aussi assez différents et demanderont de récolter plus de ressources. Mais la différence ne s'arrête pas là, la façon elle-même de concevoir les objets n'est plus la même et nous a quelque peu déçu. Nous l'avons trouvée moins intuitive et engageante. Sur PC, il est nécessaire de faire apparaître une table de crafting sur laquelle nous disposons les éléments pour récupérer un objet fini. La manipulation est de ce fait beaucoup moins engageante et aboutie que sur le Meta Quest, qui privilégiait le crafting à la main. Nous pouvions par exemple fabriquer un arc en taillant nous-même les extrémités d'une branche et en nouant une corde aux deux extrémités.
Il en va de même pour le sac à dos, très proche aussi ici du jeu d'origine et donc complexe à manipuler et à ranger en réalité virtuelle. C'est un peu dommage vis-à-vis de ce qui avait pu être fait sur le portage autonome, simple et efficace. Dans le cas présent, nous devons nous coltiner d'innombrables slots et poches de rangement, et les compartiments principaux sont une plaie à ranger. Il faut jouer à Tetris pour stocker le plus efficacement tous nos objets et ressources, et chacun d'eux occupe une taille définie sur une grille imaginaire. Et lorsqu'il est ouvert entièrement, le sac à dos prend énormément de place. Pour finir, il n'est pas aussi aisé qu'à la souris d'attraper les éléments.
Avec entre 10 et 15 heures de jeu, et même au-delà suivant votre niveau de survie, Green Hell VR s'en tire une fois de plus avec les honneurs, cette fois, dans sa déclinaison PC VR. L'expérience reste intacte, tout comme l'histoire, et il faut dire que visuellement, le titre est ultra convaincant. Nous sommes ici devant une copie VR du jeu d'origine sur écran plat. Les sensations sont juste démultipliées grâce au support de la réalité virtuelle qui sublime la sensation d'oppression et de présence en pleine immersion dans une jungle dense qui ne nous fait aucun cadeau et se targue même de nous le rappeler (un peu trop ?) souvent. Nous regrettons que le crafting et le sac à dos ne soient pas aussi bien pensés que sur la déclinaison Quest, mais nous pouvons oublier ce détail à la vue des nouveautés proposées par rapport à cette dernière en termes de possibilités. Le rôle play prend encore plus de sens avec la fibre architecturale qui nous habite désormais et nous nous surprenons à vivre notre vie de Robinson, sédentaire et perdu dans cette immensité, à la recherche d'une autonomie nouvelle. Nous tenons à rappeler que le titre propose toujours différents modes de jeu, faisant varier le niveau de difficulté afin de contenter le maximum de monde, mais se révèlera plus complexe et exigeant que son homologue Quest pour la simple et bonne raison que cette version est fidèle au jeu d'origine. Nous regrettons cependant parfois les choix de l'équipe du studio Incuvo, qui à trop vouloir faire transpirer la fibre originelle de Green Hell, dessert malgré ses bonnes intentions les intérêts de la VR avec des interactions ne se détachant pas toujours assez de la version flat.
Lire aussi : TEST Green Hell VR : apprêtez-vous à vivre un enfer sur Quest 2
- Graphismes de grande qualité
- Immersion complète dans la jungle
- Le crafting et ses possibilités
- Pas de concession sur le jeu PC d'origine
- Une carte plus grande et détaillée sur Meta Quest
- Traduction française
- Difficulté, la survie ce n'est pas pour tout le monde
- Des manipulations pas toujours évidentes
- Le sac à dos et le crafting PC trop axés sur une utilisation à la souris