TEST Demon Slayer -Kimetsu no Yaiba- The Hinokami Chronicles : Tanjiro rate son train
par Martial DucheminKimetsu no Yaiba: Hinokami Keppuutan (Demon Slayer) : Le nouveau bébé de CyberConnect 2 déboule dans nos rayons. De quoi émoustiller certains joueurs, et pourtant…
Le souffle de l’ère
CyberConnect2, studio japonais connu pour quelques œuvres vidéoludiques qui ont marqué les esprits comme les Naruto, s’est penché sur une franchise qui charme le monde entier, Kimetsu no Yaiba. La firme propose donc une production mélangeant aventure et action : Demon Slayer -Kimetsu no Yaiba- The Hinokami Chronicles. Une certaine excitation flotte dans l’air puisque les différentes vidéos promotionnelles ont su émoustiller les aficionados de Tanjiro et ses amis. Nous nous sommes donc plongés dans cette adaptation, il est temps de vous livrer nos impressions.
Le cel-shading est fascinant.
Parlons peu, parlons bien, et commençons avec ce qui saute aux yeux d’entrée de jeu : les graphismes. Ici, il y a vraiment à boire et à manger. D’un côté, nous avons des rendus époustouflants qui nous font décrocher la mâchoire, de l’autre, nous nous retrouvons avec une image quelconque et sans âme. Pour être un peu plus précis, la modélisation des personnages est excellente, le cel-shading est fascinant, nous avons l’impression de voir un anime tellement c’est net et coloré. Seulement voilà, certaines animations manquent de souplesse in-game, mais sont exceptionnelles durant les cutscenes. Les offensives, elles, sont sublimées par des effets lumineux saisissants. Plaisant pour le coup.
Concernant les décors, nous sommes déçus par ce que nous voyons. Les environnements sont en 3D, simplistes, avec des textures plates et sans vie qui laissent vraiment à désirer. Point qui nous a légèrement agacés, des éléments qui poppent dans les environnements, des tremblements de caméra durant nos escapades et des bugs d’affichage... Nul doute que ces imperfections seront corrigées via des patchs. Pendant un affrontement, le sol explose sous une attaque lourde, mais se « régénère » au bout de quelques secondes. Pourquoi ne pas laisser des fissures ? Des rochers éclatés un peu partout ? Nos machines actuelles arrivent pourtant à gérer ce genre de petits détails, l’ère PS3/Xbox 360 est finie depuis un moment pourtant...
Ce qui rattrape un peu le tout, en dehors des mises en scène aguichantes durant une compétence ultime, ce sont les jeux d’ombres et de lumière, et l’ambiance qui s’en dégage dans les parages ; comme le quartier d’Asakusa bondé de monde (même si nous visualisons des PNJ qui ont été copiés-collés à foison, gâchant un brin l’immersion). La bande-son suit le rythme de nos combats et pulse notre gameplay, tandis que les effets sonores émoustillent gentiment nos esgourdes ; notez que nous retrouvons certains bruitages tirés des Naruto Storm. Pour ce qui est du doublage, fuyez l’anglais. Les intonations sont catastrophiques et ne collent pas avec les expressions des personnages. Pour le coup, nous vous invitons à basculer le tout en japonais, la langue de Mishima est bien plus agréable et adaptée.
Tranchons des nuques !
Demon Slayer -Kimetsu no Yaiba- The Hinokami Chronicles se découpe en deux parties : les petites balades et les batailles. Nous trainons donc des pieds dans des lieux typiques de la licence. Le problème, c'est que CyberConnect2 propose de fausses phases d’exploration où le joueur avance, finalement, dans un couloir ennuyeux et épuisant, ou dans des zones petites et cloitrées.
C’est lent, agaçant, barbant...
Sur la route, nous rencontrons des démons que nous devons obligatoirement battre pour continuer notre odyssée. Nous récupérons au passage quelques bonus et... c’est tout. Nous avons la possibilité d’amorcer une vision grise permettant d’afficher l’odeur d’une créature et de nous faufiler dans de petits endroits. C’est lent, agaçant, barbant, de plus, nous ne pouvons pas sprinter pour aller plus vite et foncer directement à l’essentiel.
Et la bagarre dans tout cela ? La prise en main est accessible et les commandes sont similaires pour chaque personnage. Taper, augmenter sa jauge pour enclencher une super attaque, esquiver, attraper... Nous exécutons les mêmes manipulations encore et encore pour exterminer les démons. Ça manque de variété, de technique, de... folie. Quand il s’agit de grosses créatures (les boss), nous devons atteindre une limite qui nous permet de les décimer une bonne fois pour toutes via des QTE ; tiens, tiens, cela ne vous rappelle pas quelque chose ? Globalement, le titre calque les Naruto Storm, mais avec un gameplay moins fourni.
En outre, il y a des moments où nous devons faire face à plusieurs ennemis, le tout accompagné d’un combattant supplémentaire que nous pouvons appeler n'importe quand. Ça explose de partout, il est dur de suivre ce qu’il se passe à l’écran pendant ces phases. C’est brouillon, la caméra s’affole de temps à autre, alors nous tapotons sur une touche à l’aveugle, sans trop réfléchir. En d’autres termes, c’est assez frustrant.
Touche pas à ma Nezuko
Nous n’allons pas revenir sur l’histoire de Demon Slayer, nous vous laissons le plaisir de la découvrir. Mais si vous connaissez déjà cette œuvre, nous vous disons simplement que le jeu se base sur la première saison de l’anime et prend fin avec le film Le Train de l’infini. Le problème de cette adaptation, c’est que nous avons affaire à une grosse salade avec un récit tronqué, manquant de moments clés et de cohérence. Le nouveau venu, qui découvre cet univers, ne va pas tout comprendre (seul le fan retombe sur ses pieds) et c’est dommage. Bref, pour arriver au bout du tunnel du mode Histoire, comptez 8 bonnes heures.
Une fois le mode Histoire achevé, oui, l’ennui va vous guetter.
Et après ? Il y a un mode Versus où il est possible de taper du poing contre d’autres joueurs, en ligne ou en local. Là aussi, il y a de quoi être irrité puisque les personnages doivent impérativement être débloqués durant nos escapades ; impossible donc de s’en donner à cœur joie avec un camarade dès le départ. Mais ce n’est pas tout, le roster est faible, trop faible, nous faisons rapidement le tour du jeu. Alors certes, le studio promet des démons jouables plus tard, mais nous aurions aimé pouvoir jouir de ces personnages au lancement.
Il reste quoi ? Plus rien... Des récompenses sans intérêt à débloquer, des archives à visionner et c’est tout. Nous n’aurions pas été contre des modes classiques, comme Survie ou encore Contre-la-Montre. Et pourquoi pas des défis ? Des mini-jeux délirants ? Une fois le mode Histoire achevé, oui, l’ennui va vous guetter.
À bout de souffle
C’est une belle déception que nous avons là... Nous nous attendions à mieux, tellement mieux, surtout venant de CyberConnect2. Le contenu est super limité, les graphismes sont corrects, mais n’ont pas de quoi exciter, et la prise en main manque d’un « je-ne-sais-quoi » pour accrocher.
Vite, vite, vite, la saison 2 de Demon Slayer arrive, il nous faut un jeu pour accompagner tout cela, voici donc Demon Slayer -Kimetsu no Yaiba- The Hinokami Chronicles. Malgré quelques scènes vraiment spectaculaires, le titre a du mal à marquer. La raison ? Il manque un côté épique, poignant et surtout divertissant. Les fans vont essayer de s’amuser quelques heures avant de poser la galette dans sa boîte, tandis que les autres vont avoir du mal à se lancer. Notre conseil ? Attendre que cette production soit plus complète, peaufinée et finie.
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- La modélisation des personnages, superbe !
- Certaines mises en scène explosives
- Le doublage japonais, ça pulse !
- Quelques boss ardus (surtout vers la fin)
- Quelques bugs et des décors quelconques dans l’ensemble
- Un gameplay redondant
- Le roster au lancement
- Les phases d’exploration, bonjour l’ennui
- L’histoire manquant de cohérence
- Ils sont où les modes ?