TEST de Resident Evil Village : « je vous chercherai, je vous trouverai et je vous tuerai »
par Martial DucheminResident Evil Village : Ethan est en colère, gare à son fusil à pompe ! Il ne fallait pas toucher à sa petite fille...
Bienvenue dans mon château !
Beaucoup d'aficionados l'attendaient, il s'invite enfin dans nos contrées. Le nouveau bébé de Capcom, Resident Evil Village, est là et a su faire parler de lui pendant plusieurs mois. Et pour cause, la société de l'Est a mis en avant de nouvelles créatures étranges et intrigantes, ressemblant à des lycans et des vampires, dans des environnements majestueux. Chris Redfield est aussi de retour et semble plus en colère que jamais. C'est donc avec énormément de curiosité que nous nous sommes plongés dans ce nouveau volet. De quoi nous faire sursauter ? Nous nous sommes penchés sur cette question. Verdict ?
Les graphismes de Resident Evil Village sont extraordinaires.
La partie visuelle de Resident Evil Village est incroyable. Ne tournons pas autour du pot, si vous avez un écran adéquat, le rendu en 4K, avec les options HDR et ray-tracing activées, va vous éblouir les mirettes. Un travail d'orfèvre a été réalisé au niveau des jeux de lumière, c'est à tomber par terre. Les bougies éclairant certaines parois, les rayons du soleil transperçant les nuages ou les feuillages des arbres, les zones d'ombres illuminées par notre lampe de poche, c'est impressionnant. En outre, les textures sont nettes et détaillées, les décors sont bondés de divers éléments, la faune et la flore trainent dans les parages, c'est vivant de toute part. Ajoutez à cela des animations complètement folles concernant les personnages et des expressions faciales réussies... C'est fou, complètement fou ! Capcom maîtrise de plus en plus le RE Engine, apportant un aspect photoréaliste à l'image qui émoustille nos pupilles. Superbe !
Seulement voilà, de petites imperfections sont tout de même là. Pour avoir un tel résultat, les développeurs ont dû faire quelques concessions, comme les interactions avec les environnements qui restent totalement figées. Par exemple, dans Resident Evil 7: Biohazard, en donnant un coup sur un muret, notre hache s'enfonçait et se bloquait. Ici... rien. Autre point, quelques personnages secondaires ont une modélisation quelconque. Pour finir, comme nous sommes plongés dans des lieux assez vastes, nous avons rencontré des problèmes de collision, nous obligeant une fois à relancer le jeu. Nous avons aussi constaté pas mal de popping de divers éléments et de textures. Mis à part cela, et encore une fois, les graphismes de Resident Evil Village sont extraordinaires.
Et la bande-son dans tout cela ? La firme joue principalement sur des effets sonores pour apporter une atmosphère oppressante dans nos esgourdes. Des notes pesantes s'amorcent tout de même lorsque le joueur se lance dans une phase emplie d'actions. Globalement, c'est plutôt bien amené. Notre plus grand regret : le doublage français. Généralement, nous sommes partisans de la langue de Molière, car elle permet de nous immerger dans une production comme il se doit. Sauf que dans ce nouvel opus, le jeu d'acteur laisse vraiment à désirer. Les intonations ne sont pas bonnes, nous avons même l'impression que les comédiens lisent par moment leurs textes, sans donner aucune âme aux phrases. Pire dans tout cela, la synchronisation labiale est catastrophique, avec des protagonistes continuant de parler alors que la bouche est fermée ; le genre de défaut qui nous sort totalement du jeu. Nous conseillons ce nouveau Resident Evil en anglais, avec les sous-titres activés, même si nous avons repéré quelques fautes de français au passage. Dur...
Ne cherche pas trop loin...
Au fil des générations, Capcom a essayé diverses recettes pour proposer de nouvelles saveurs aux fans de la licence. Du survival, de l'action, du shoot, de la réflexion, les joueurs ont été unanimes après Resident Evil 6, ils veulent du grand classique et des énigmes à réaliser. Resident Evil 7: Biohazard a proposé une nouvelle expérience se penchant sur ce qui se faisait de mieux à l'époque, en exhibant une nouvelle vue plus immersive. Le succès est là, le monde découvre alors une aventure prenante et flippante à souhait. Le géant japonais ne veut pas perdre ça avec Resident Evil Village, conserve donc les bases du « 7 » et ajoute de nouveaux ingrédients pour charmer. Résultats ? Ça fonctionne malgré certains points dérangeants.
Resident Evil Village, c'est aussi de l'exploration.
Ainsi, nous retrouvons cette vue FPS plaisante. Nous pouvons courir, nous accroupir, nous protéger, viser avec une gâchette et tirer avec une autre. Au niveau de la prise en main, de son évolution et de la gestion de son inventaire, cet opus nous fait grandement penser à Resident Evil 4. Nous avons un espace défini où nous pouvons stocker nos armes et accessoires, espace qui peut grossir au fil de notre odyssée. Un vendeur à la sauvette, Le Duc, est là pour booster nos calibres et nous vendre des produits utiles à notre quête en échange des objets de valeur que nous débusquons dans les décors ou lors d'affrontements importants. Autre fonctionnalité, la possibilité de combiner diverses matières pour créer des munitions ou des flacons pour régénérer notre santé. Simple, rapide, efficace, le gameplay est instinctif, nul besoin de lire tous les tutoriels pour comprendre les commandes d'Ethan.
Brièvement concernant les joueurs PS5, la DualSense est exploitée en partie, selon l'arme, les touches L2 et R2 sont plus ou moins lourdes. Seulement voilà, lors d'un moment intense, les retours des gâchettes sont épuisants et ennuyants. Les index sont fatigués et n'arrivent plus à suivre l'action à l'image, nous fonçons alors dans les paramètres pour désactiver tout cela et, bon sang, que ça fait du bien.
Resident Evil Village, c'est aussi de l'exploration. Nous courons un peu partout, aux quatre coins d'un village et de demeures, pour trouver des pièces qui servent à notre progression. Du déjà vu en somme. Oui, mais le jeu nous aide... un peu trop. En effet, la plupart du temps, un objet déniché va être utilisé à quelques pas de notre trouvaille. Nous sommes, malheureusement trop assistés et les méninges ne remuent pas trop dans notre tête. Pourquoi apporter cette facilité dans les rébus ? Pour avancer plus vite ? Pour ne pas frustrer le joueur ? Un peu plus de difficulté n'aurait pas été du luxe. Vraiment dommage...
Où es-tu mon bébé ?
Ethan Winters a retrouvé l'amour de sa vie, Mia, et a fondé une petite famille. Il a une vie paisible avec sa femme et sa fille, Rose, et essaye de ne pas trop penser à ce qui s'est passé chez les Baker. Un jour, Chris Redfield, membre des BSSA, déboule avec une petite armée pour emmener le bébé d'Ethan. Suite à divers évènements tragiques, nous nous réveillons dans un bois et découvrons un village totalement inconnu où des créatures étranges rôdent dans les parages. L'aventure commence ici...
Il y a des méchants, vous êtes le gentil avec un gros gun, ça va saigner.
L'histoire de Resident Evil Village est très simpliste, voire totalement nanardesque par moment (certainement voulu). Le fil conducteur est donc de trouver notre petite et, pour se faire, nous devons traîner des pieds dans des lieux majestueux et lugubres, où nous rencontrons des protagonistes totalement loufoques complétant certains trous du scénario. Certes, il y a quelques rebondissements, légèrement surprenants, mais il manque cette folie dans les écrits pour nous faire dire « ah oui, c'est bien vu ». Mais pour résumer tout cela vulgairement, il y a des méchants, vous êtes le gentil avec un gros gun, ça va saigner.
Nous devons donc vagabonder dans plusieurs territoires pour arriver à nos fins. Capcom a voulu proposer un tout petit et mini monde ouvert plutôt bien réalisé. En fouinant dans les baraques et autres endroits funèbres, comptez une quinzaine d'heures pour arriver au générique final. Une fois l'aventure terminée, vous débloquez le fameux Mode Mercenaire. Que faut-il faire ici ? Atteindre la sortie d'un lieu en un temps imparti, tout en massacrant les ennemis afin de réaliser un énorme score. Un classique qui fait toujours plaisir à voir et qui amuse sans se prendre la tête.
Un survival-horror bien pensé finalement
Capcom continue sur sa lancée avec ce Resident Evil Village qui fait suite à Resident Evil 7: Biohazard. La firme s'inspire énormément du quatrième opus (ambiance, trame, mécaniques) pour proposer aux joueurs une nouvelle expérience plaisante, avec de légers défauts par-ci, par-là.
Chose fort agréable, les développeurs ne sont pas tombés dans la facilité en positionnant à tout-va des jump scare tout au long du jeu. Non, l'équipe joue avec notre respiration et notre rythme cardiaque, via des sons, des bruits, des effets en tout genre, pour nous oppresser et nous angoisser. Ce huitième épisode amuse comme il se doit, peut décevoir certains fans, mais l'univers est tellement burlesque et décalé qu'il est difficile de décrocher.
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- Visuellement impressionnant
- L'univers décalé
- La partie sonore jouant sur le stress, au poil
- Plusieurs endroits somptueux et sinistres à explorer
- Prise en main accessible
- Lady Dimitrescu, quelle classe, quel charisme !
- Quelques petits bugs
- Le doublage français, pas terrible
- La synchronisation labiale est catastrophique
- La réalisation des énigmes, « plus facile que ça, tu meurs »