Le casse-tête futuriste à la Portal nous a donnés du fil à retordre, sans dévoiler une once d’indice. De quoi retourner quelques cerveaux !
Une introduction un peu courte
Qui n’aime pas torturer un peu ses neurones une fois de temps en temps ? Après tout, ça ne fait pas de mal, surtout quand le cadre s’y prête. Relicta se déroule en l’an 2120 sur la base lunaire de Chandra, où une scientifique nommée Angelica Patel doit parcourir les divers cratères de la Lune, dont les paysages sont aussi variés que ceux de la Terre, et mener l’enquête sur le Relicta, une entité extraterrestre mystérieuse détenue au sein du laboratoire de la base, qui décide de se rebeller et de causer des dégâts autour d’elle...
Nous avons eu du mal à saisir le contexte.
Le jeu démarre sur une cinématique à la première personne. Nous sommes dans un couloir plutôt futuriste, dévasté, et un message d’alerte est répété en boucle. Le décor est posé. C’est alors qu’une voix féminine s’élève, celle de notre coéquipière à distance Laia Alami, nous sommant de ne pas « le » faire. Notre scientifique, Angelica Patel, prend alors la parole en s’approchant d’une porte biométrique et déclare d’une voix solennelle qu’elle « le » fait pour Kira. Le décalage entre la voix d’Angelica, froide et résignée, et celle de Laia, affolée et agressive, est assez déroutant. Nous comprenons donc que nous sommes sur le point de nous sacrifier. En progressant, nous arrivons près qu’une énorme boule violette à pics, le Relicta. C’est à ce moment que tout dégénère : l’entité s’emballe, nous attrape et nous aspire, puis nous nous évanouissons.
L’introduction reprend deux ans plus tôt. Angelica s’apprête à vivre une journée comme les autres : explorer les cratères de la Lune et effectuer des tests de gravité en progressant à travers un parcours consistant à ouvrir des portails en activant des plateformes, sur lesquelles nous devons déposer des cubes. Après quelques échanges de banalités avec le Système, une intelligence artificielle qui nous suivra tout au long de l’aventure, nous prenons la main et démarrons notre premier puzzle.
Bien que mystérieuse, cette mise en bouche nous laisse un petit goût d’inachevé. Nous aurions aimé qu’elle dure un peu plus longtemps, histoire de mieux saisir le contexte. Le flash-back ne nous embrouille pas encore l’esprit, mais il faut dès le début le garder en tête pour comprendre la suite. Malgré tout, ce manque de détail a du bon : il nous donne envie d’en découvrir davantage sur ce Relicta, comment Angelica s’est retrouvée dans cette situation critique et surtout, ce qu’il se passera après la catastrophe.
Des graphismes sympathiques et un scénario intéressant, mais déroutant
S’il y a bien une qualité que nous ne pouvons pas retirer à Relicta, c’est le charme de ses graphismes, avec un rendu assez propre dans l'ensemble. Qu’il s’agisse de terrains arborés traversés par des cours d’eau, de grottes de glace, de grands canyons ou de jungle luxuriante, nos yeux se régalent. Un petit bémol malgré tout : le titre étant assez linéaire, nous ne pouvons profiter de ces décors que dans une certaine mesure, car nous sommes rapidement confrontés à des murs invisibles délimitant la zone de jeu. Les animations sont quant à elles assez fluides et réalistes, bien qu’elles se résument la plupart du temps au déplacement des cubes.
Il faut avoir les yeux partout.
En ce qui concerne le scénario, celui-ci est globalement bien construit : nous comprenons qu’Angelica attend l’arrivée de sa fille Kira, fraîchement diplômée, et qu’un problème technique empêche les évènements de se dérouler comme prévu. Toutefois, une utilisation un peu excessive de l’humour, surtout dans certaines situations critiques, est parfois malvenue. Un exemple (sans vous spoiler) : Angelica va connaître un bouleversement au cours du jeu qui va la mettre dans tous ses états, et quelques minutes plus tard, elle utilise un ton léger. Par ailleurs, certaines énigmes pouvant prendre beaucoup de temps, nous avons tendance à oublier un peu l’urgence de la situation. Ce décalage peut être déroutant. Malgré tout, certaines lignes de dialogue nous font sourire et nous finissons par nous attacher aux personnages.
Attardons-nous maintenant sur le cœur du gameplay : les puzzles. Ces derniers vont aller crescendo en difficulté au fur et à mesure des niveaux, en introduisant peu à peu de nouveaux éléments liés à la gravité. Car oui, pour activer les différents portails, il faut user de réflexion pour savoir quel cube faire passer et où, à quel moment et par quel moyen, mais surtout, avoir les yeux partout. Certains éléments clés à la résolution du casse-tête sont parfois bien cachés, et nous nous en voulons presque de ne pas y avoir pensé plus tôt. Pour couronner le tout, il n’existe aucun moyen d’obtenir un indice sur la résolution de l’énigme. Deux conseils que nous pouvons vous donner après des heures entières de réflexion : essayez de prendre de la hauteur lorsque c’est possible pour avoir une vue d’ensemble du parcours et déroulez ce dernier en partant de la fin. Certains puzzles sont vraiment corsés et il nous est alors possible de passer un temps considérable sur une seule énigme. La durée de vie du jeu s’en voit alors gonflée artificiellement, car nous ne passerons pas tous le même temps sur les puzzles. En se débrouillant bien, elle est globalement de 10 heures, ce qui est plutôt correct. Le tout, c’est d’y jouer quand notre cerveau est encore frais et dispo !
Les commandes sont quant à elles très simples. Une seule touche suffit pour interagir avec l’ensemble des éléments. Le concept de magnétisme positif et négatif est facile à comprendre dès le début, ainsi que la notion d’absence de gravité. La vue à la première personne rend la caméra agréable à manier et le curseur centré facilite la sélection de cubes ou de plaques magnétiques. Nous regretterons toutefois que la bande-son ne soit pas plus développée, car hormis au cours de certains passages de cinématiques, elle est quasiment inexistante. Quelques légers bugs font leur apparition de temps à autre, mais rien de bien méchant, seulement quelques « murs » invisibles (qui nous aident parfois à résoudre certaines énigmes !) ou le son qui saute lorsque nous atterrissons dans des cavités entre les roches.
Si vous aimez les casse-têtes et que vous avez l’habitude d’en pratiquer, Relicta est fait pour vous. La logique et les lois de la physique sont les maîtres-mots du titre. Toutefois, si vous avez peu de patience et que la gravité, tout ça, ce n’est pas vraiment votre tasse de thé, alors vous risquez de vous arracher les cheveux. Le manque d’indice plaira aux connaisseurs, à l’heure où nous sommes assistés dans une grande partie des jeux sur le marché actuel. Et pour tout vous confier, rien ne vaut la sensation d’avoir résolu une énigme compliquée sur laquelle nous venons de passer un long moment.
Relicta est disponible sur le Microsoft Store au prix de 19,99 €.
- Des graphismes plutôt agréables
- Un monde futuriste sur la Lune, pour les adeptes de science-fiction
- La possibilité d'une fin alternative
- Un humour un peu lourdaud à certains moments
- La notion du temps qui peut parfois nous embrouiller
- Une bande-son presque inexistante