Lucky’s Tale est un titre haut en couleur qui vous rappellera sans aucun doute les jeux de plateforme de votre enfance tel un Crash Bandicoot avec des influences empruntées à l’univers de Mario.
La VR lui va si bien, mais...
Plutôt destiné aux néophytes et à un jeune public au premier abord, de par son univers coloré et mignon, il n’en reste pas moins un titre agréable à parcourir pour tous les amateurs du genre, et à même de contenter les plus aguerris d’entre vous. À sa sortie sur Oculus Rift CV1 en 2016, point d’Astro Bot ou de Moss à l’horizon, il était alors le précurseur des jeux de plateforme à la troisième personne en réalité virtuelle. La suite des aventures du petit renard s'est poursuivie en dehors de la VR, avec Super Lucky’s Tale (Xbox One X et PC) puis avec New Super Lucky’s Tale, une version plus riche et aboutie (disponible sur consoles et PC).
La jouabilité est parfaite, c'est un plaisir de guider Lucky.
L’histoire commence alors que Piggy le cochon tirelire, qui n’est autre que notre ami de toujours, se fait enlever sous nos yeux une nuit de pleine lune par l'infâme Glorp, un poulpe géant. Ni une ni deux nous voilà parti à sa recherche avec Lucky, un petit renard attachant débordant d’énergie. Heureusement pour nous, Piggy aura pris soin de laisser des pièces derrière lui afin de nous aider à le retrouver. Voilà, le décor est planté et, nous vous l’accordons, l’histoire reste très classique.
Réalité virtuelle oblige, nous sommes complètement immergés dans l’aventure et l’échelle des décors est réellement saisissante. Un peu à la manière d’un géant, nous surplombons notre personnage et prenons plaisir à le guider à travers plusieurs mondes ayant chacun une identité propre, découpés en niveaux aux environnements vivants et variés. Nous avons alors l’impression de retomber en enfance, à l’époque où nous inventions des histoires avec nos figurines sur la table du salon. Nous pouvons tout aussi bien nous rapprocher de notre compagnon d’aventure qui nous rendra en retour une petite grimace ou un signe de la main, qu’admirer chaque détail de l’environnement comme si nous observions une maquette. Ici, point de problèmes de caméra capricieuse, un simple déplacement de la tête élimine les angles morts et chaque saut ou déplacement peut être appréhendé de manière précise sous le meilleur point de vue, grâce à un effet de profondeur et de perspective parfaitement retranscrit. Cependant, l’apport de la VR en termes d’interaction reste très anecdotique par rapport aux standards d’aujourd’hui. Tout juste devons-nous par moment viser avec la tête afin de lancer des bombes sur des cibles ou ennemis, ou éclairer le chemin de Lucky avec notre lampe frontale.
Mais si vous vous attendiez à vous servir des contrôleurs de mouvement en jeu, vous resterez sur votre faim autant que nous, leur utilisation étant limitée aux menus. Le gameplay, bien qu’assez classique, reste très efficace et fait appel à notre dextérité. Nous retrouvons des touches de l’univers Mario ici et là, entre les sauts sur la tête des ennemis, la présence de terriers s’apparentant aux tuyaux pour les niveaux souterrains, qui apportent pour le coup une perspective visuelle véritablement intéressante, ou encore le saut sur la corde en fin de parcours, qui n’est pas sans rappeler le drapeau clôturant les niveaux du plombier moustachu. Présentes en grande quantité tout au long de la partie (Piggy devait avoir un bon Livret A), les nombreuses pièces permettent de compléter des vies. Certaines pièces ou pierres précieuses sont parfois transparentes ou nécessitent de bien fouiller l’environnement pour les récupérer, nous incitant à pousser l’exploration afin de réaliser le meilleur score.
Vous en reprendrez bien encore un peu ?
La difficulté est progressive au fur et à mesure des mondes parcourus et certains passages plus ardus demandent parfois plusieurs tentatives, mais il n’y a rien de rédhibitoire, la jouabilité étant parfaite. Les checkpoints salutaires évitent heureusement de recommencer le niveau en entier lorsque la mort ou un saut trop optimiste aura eu raison du renardeau. Chaque niveau terminé offre la possibilité de le recommencer de manière classique, ou bien à travers deux modes supplémentaires. Le premier est une chasse aux pièces rouges. Le deuxième, appelé « contre la montre », s’adresse aux plus aguerris (le mot est faible...), et demande de récupérer des pierres précieuses le plus rapidement possible dans un ordre précis. L’aventure, d’une durée de vie comprise entre trois et quatre heures, peut être prolongée pour ceux qui cherchent à collecter 100 % des pièces ou pierres précieuses, et chaque figurine cachée dans les niveaux. Si vous rajoutez à cela une bonne rejouabilité, la possibilité d’améliorer ses temps, vous pouvez facilement compter quelques heures de plus.
Qu’il est confortable de jouer assis dans son fauteuil ou son canapé en cuir de mouette, Lucky’s Tale est un de ces jeux qui prend soin de votre fessier, à une époque où jouer debout en VR est devenu la norme. Autre bon point et pas des moindres, pour les plus sensibles d’entre nous, la cinétose est plutôt bien maîtrisée grâce à la jouabilité à la troisième personne. Nous vous conseillons d’ailleurs d’opter pour une manette pour une meilleure maniabilité (les contrôleurs n’apportant rien). L’ambiance sonore et les musiques sont sympathiques et en adéquation avec l’univers et le côté mignon et chaleureux du titre. Graphiquement très coloré, mais techniquement simple, il possède une patte artistique très agréable et des animations soignées. C’est simple, nous avons eu l’impression de nous retrouver dans un film d’animation tout au long du jeu. Avis aux anglophobes, il est entièrement sous-titré français, il n’y a donc aucun mal à suivre le voyage du petit renard.
Lucky’s Tale est un bon moyen de renouer avec ce genre d'univers grâce à l’apport immersif de la VR, qui réalisait à l’époque une superbe entrée en la matière à travers ce type de jeu. Nous aurions cependant aimé plus d'interactions avec les contrôleurs. Accessible à tous et pouvant devenir exigeant s’il le faut, même s'il ne révolutionne cependant pas le genre, il n’en reste pas moins une belle expérience qui replonge en enfance tous les adeptes des jeux de plateforme.
Il est disponible sur PC VR en exclusivité sur l'Oculus Rift Store.
- Jouabilité
- L’univers coloré
- Accessible à tous
- Gameplay assez classique
- Difficulté du mode « contre la montre »
- Interactions en VR très limitées