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Age of Wonders Planetfall

TEST de Age of Wonders: Planetfall, une petite merveille du futur

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Age of Wonders: Planetfall : L’énorme changement de background n’est pas passé inaperçu, mais n’a pas eu l’effet escompté. Pas grave, la formule est déjà plus que bonne.

Changement de décor

Petit choc que cet Age of Wonders: Planetfall. Pas nécessairement en termes de gameplay (nous aurons le temps d’y revenir bien assez tôt dans ce test), mais plutôt autour du mythe de la série. Les développeurs de Triumph Studios nous avaient laissés avec un Age of Wonders III en 2014 qui affichait une allégeance inflexible à l’heroic-fantasy la plus traditionnelle possible. Humains, elfes, orcs, nécromanciens et créatures mythologiques se côtoyaient dans un univers solide, quoique pénible tant il a déjà été vu mille fois. C’est sans crier gare que les artisans de la série ont décidé de quitter leur zone de confort pour aller chercher une atmosphère sci-fi tout aussi clichée et bien loin de ce que pouvaient attendre les fans. Pouvons-nous mettre ce changement radical sur le dos de Paradox ? Ce n’est pas impossible. Le nouvel éditeur et propriétaire de Triumph Studios depuis 2017 est connu pour ses affinités avec les histoires de petits hommes verts. Nous devons dire dans tous les cas que nous avons vu arriver ce changement comme une grande bouffée d’air frais qui nous a permis de respirer après trois opus bien trop ancrés dans les poncifs du genre. De quoi aussi donner un peu d’espoir quant aux changements introduits par ce nouvel univers.

Age of Wonders, c’est déjà une formule qui marche du feu de dieu.

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Cette traversée de la galaxie n’est pourtant que de la poudre aux yeux, ou plutôt de la poussière d’étoiles pour rester dans le thème. Peu importe comment Age of Wonders s’est mis à sortir les fusils lasers et les implants de haute technologie, le fait est que le titre ne cache pas très longtemps, et pas très bien non plus, qu’il est un opus des plus banals de la série avec un cosplay SF cousu à la va-vite. Pas d'importante remise en question au final, ni même de grosses fonctionnalités comme une gestion galactique de notre faction.

Nos espoirs sont forcément douchés, mais reconnaissons toutefois que cet immobilisme nous arrange un peu. Après tout, Age of Wonders, c’est déjà une formule qui marche du feu de dieu. Mélange audacieux entre la grande stratégie et des combats tactiques très riches, la série est le fils prodigue qu’aurait pu avoir la saga Civilization en fusionnant avec un Xcom. En 2019, la comparaison est plus que jamais d’actualité et un changement radical des bases n’aurait pas été pertinent là où Age of Wonders demande surtout un perfectionnement que cet épisode lui apporte en partie.

Age of Wonders PlanetfallLa contrepartie, c’est que Planetfall s’enfonce dans le bourbier d’un nouveau style lui aussi usé jusqu’à la corde. Pas facile de faire vivre son petit monde quand nous passons après des années de jeux de stratégie de SF et encore moins quand la direction artistique du titre part un peu en cacahouète. C’est évidemment les inévitables dinosaures armés de lasers et chevauchés par des amazones qui nous viennent en tête en premier, mais nous pouvons aussi parler des morts-vivants robotiques chevauchant des motos ou d’autres absurdités du même type qui n’aident pas vraiment à se sentir concerné par la tentative de transformation d’Age of Wonders: Planetfall. Après plusieurs heures de jeu, le masque tombe définitivement lorsque nous nous apercevons que même les nouveautés apparentes ne sont en fait que d'anciennes features maquillées pour pouvoir coller à ce volet. Ce sont les opérations tactiques et stratégiques que nous avons en tête, de nouveaux termes pour dire le mot « sortilèges ». De manière un peu plus subtile, la technologie de base que votre faction doit choisir en début de campagne remplace quant à elle le système de classe d’Age of Wonders III. Dire que nous sommes déçus de par cette approche serait vraiment trop fort, mais il est vrai que nous nous attendions à un tournant dans l’histoire de la série, là où il n’y a qu’un vague lacet.

Évolution, pas révolution

N’y voyez aucun acharnement concernant les prétentions de ce nouvel univers, il fallait juste remettre les points sur les i avant de faire des papouilles éhontées à ce qui reste quand même un excellent jeu de stratégie à mettre entre toutes les mains. La raison de cet enthousiasme est simple : Age of Wonders: Planetfall a le bon goût d’être très complet dans ses possibilités. Que vous regardiez du côté de la grande stratégie ou des combats tactiques, il y a à boire et à manger pour les stratèges amateurs qui aiment personnaliser leurs civilisations. Pas de secret, une grande partie de sa richesse vient de son héritage. Nous retrouvons ici six races asymétriques avec une armée, des infrastructures et surtout un arbre technologique assez complet qui demande pas mal de choix. La possibilité très intéressante de faire des mix entre les factions et la technologie de base (l’équivalent du système de classe d'Age of Wonders III si vous avez suivi) est toujours d’actualité et peut donner des combinaisons vraiment fun à jouer. Vous lister l’étendue de sa richesse serait un peu compliqué dans le sens où Age of Wonders: Planetfall brille dans ses détails les plus infimes, ceux qui permettent d’optimiser chaque aspect de votre faction. Et vu la généreuse quantité de contenu fourni par Triumph, les plus acharnés de la stratégie trouveront matière à réfléchir.

Pas de secret, une grande partie de sa richesse vient de son héritage.

Age of Wonders PlanetfallLa guerre et l’économie restent logiquement les principaux centres d’intérêt des joueurs, mais il faut reconnaître que les développeurs ont retravaillé la diplomatie pour lui donner un coup de fouet bienvenu. L’influence de Paradox est indéniable de ce côté-là. Comment ne pas reconnaître sa signature à la simple mention des Casus Belli, ce système complexe qui gère l’animosité des autres factions et la capacité des belligérants à mener des conflits sans subir les foudres de la populace. Cette diplomatie plus dense et forcément plus attirante contraste carrément avec le résultat plus que mitigé des relations avec les factions de PNJ. Avec eux pas de négociations complexes possibles, la méthode la plus commune pour gagner leur estime est d’accomplir des missions ultra redondantes. Des quêtes pénibles que le joueur se doit d’accepter s’il veut espérer obtenir des avantages non négligeables, surtout en début de partie, mais qui donnent envie d’être abandonnées très rapidement. Difficile de justifier ce ratage quand à côté de ça Age of Wonders: Planetfall nous propose des campagnes scénarisées beaucoup plus intéressantes et aux objectifs un poil plus ambitieux que la destruction de quelques camps de créatures neutres.

Au moins, ce farm de réputation auprès des PNJ a un avantage concret bien sympa, à savoir l’acquisition de troupes et d’améliorations uniques en leur genre. De quoi ajouter un peu de piment à des combats au tour par tour qui n’en manquent pas, mais pas de quoi révolutionner la série. Planetfall tente bien quelques trucs dans cette optique, mais seulement deux nouveautés marquent réellement les esprits. La première est la nouvelle gestion du territoire. La zone d’influence croissante à laquelle nous étions habitués cède sa place à un principe de secteur. Et s’il est possible de s’installer sur pratiquement n’importe quel secteur, c’est à vos villes d’en annexer un maximum pour profiter de leurs avantages. Ressources stratégiques et revenus supplémentaires sont à la clé de ce système qui vous invite à la fois à vous battre pour les secteurs les plus riches de la planète, mais aussi à spécialiser vos cités.

Age of Wonders PlanetfallPlus réfléchie qu’agressive, cette nouvelle méthode d’expansion nous convient forcément et remet beaucoup de choses en question dans le développement de vos bases, pour peu que vous réfléchissiez en termes d’optimisation. Son impact psychologique est en tout cas moindre que les fins de partie épiques que nous réserve Planetfall. Les conditions de victoire se sont enrichies d’une issue technologique, mais aussi et surtout d’un compte à rebours de 10 tours avant la victoire de l’un des protagonistes. Durant ce court laps de temps, c’est une véritable guerre mondiale qui se déroule alors sous vos yeux et probablement vos fenêtres si vous êtes le futur vainqueur. Une conclusion digne d’un bon jeu de stratégie et qui met à rude épreuve vos capacités de survie. Définitivement une bonne idée de la part de Triumph.

Prendre un stratège par la main…

Le drame d’Age of Wonders: Planetfall, c’est qu’il a tout ce qu’il faut là où il faut, y compris les graphismes et la bande-son, mais qu’il est incapable de se mettre en valeur malgré tout. Pire encore, son contenu colossal et son manque d’initiative pour le mettre en avant deviennent un véritable obstacle à la longue. Pas didactique pour deux sous, le titre se contente d’un vague tutoriel durant les premières missions scénarisées, mais ne va pas plus loin que les bases avant de nous lâcher la main. Les jeux de grande stratégie ne sont pourtant pas connus pour être du genre à se maîtriser en une heure ou deux. Et s’il est tout à fait possible d’y jouer en suivant les grandes lignes, il vous faudra au minimum une dizaine d’heures pour prétendre connaître l’animal. Les combats sont de ce point de vue les plus problématiques. Excellents grâce à la multitude de mécaniques qui les régissent, ils deviennent assez rapidement cryptiques vu que la plupart des capacités sont peu ou pas expliquées. La conséquence dramatique de toute cette histoire, c’est qu’il devient indispensable en progressant de consulter systématiquement l’encyclopédie qui est heureusement là pour combler les lacunes de Planetfall.

Son contenu colossal et son manque d’initiative pour le mettre en avant deviennent un véritable obstacle à la longue.

Une méthode d’apprentissage inutilement chronophage qui se rajoute à d’autres manques d’ergonomie. Dans le lot, nous devons forcément citer l’ajustement des mods. Une belle tentative de la part de Triumph qui permet désormais à n’importe quelle unité d’embarquer trois pièces d’équipement (chose qui était réservée aux héros dans Age of Wonders III). L’enfer est pavé de bonnes intentions et les mods deviennent rapidement une usine à gaz qui dépasse le joueur à cause de leur nombre, de leurs effets complexes ou encore de leur coût. Au cours d’une même campagne, il n’est pas rare de passer plusieurs heures à modifier les mods de chaque unité et héros, et cela malgré la création de modèles supposés simplifier le travail.

Age of Wonders Planetfall test impressions image

C’est bien dommage que des défauts aussi grossiers viennent entacher le parcours pourtant remarquable d’Age of Wonders: Planetfall. Loin d’être une révolution malgré son passage à la SF, le titre est simplement la confirmation qu’Age of Wonders est une série sur laquelle nous pouvons compter. Un aboutissement qui se concrétise à travers un gameplay addictif qui mélange grande stratégie et combat tactique au tour par tour, mais aussi un contenu relativement conséquent qui fait honneur au genre. Planetfall s’avère si dense qu’il en est souvent confus, la faute à un manque de repère. Cela dit nous pensons sincèrement que le jeu est assez bon pour mériter un investissement personnel de votre part afin de faire plus ample connaissance avec un titre qui pourrait facilement vous occuper pendant une centaine d’heures.

Les plus
  • Le mix stratégie et combat tactique
  • Beaucoup de profondeur
  • Les fins de partie en apothéose
  • Diplomatie enrichie
  • Des améliorations incitant à l'optimisation
Les moins
  • Pas didactique du tout
  • La SF n'apporte rien
  • L'univers téléphoné, parfois grotesque (les dinos bon sang…)
  • Quelques manques d'ergonomie chronophage
  • Les quêtes des factions de PNJ
Notation
Graphisme
15
20
Bande son
15
20
Jouabilité
17
20
Durée de vie
18
20
Scénario
15
20
Verdict
16
20

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