Sunset Overdrive : C'est "tipar" pour tout défoncer.
Depuis sa toute première présentation, Sunset Overdrive n'a cessé d'en mettre plein les mirettes, parce qu'il est coloré et aussi, mais surtout, parce qu'il est déjanté. Développé par Insomniac Games, studio qui a fait les bonnes heures des consoles PlayStation (Ratchet & Clank, Resistance) avant une pige multiplateforme (FUSE), il s'apparente à un mélange entre Dead Rising, Jet Set Radio et des montagnes russes qui font vomir le goûter. Soit un jeu d'action situé dans un monde ouvert avec du fun, du fun et du fun. Qu'on se le dise, c'est une case déjà occupée par Dead Rising 3 sur Xbox One et, autant être franc d'emblée, non, Sunset Overdrive n'est pas et ne sera - a priori - jamais le inFAMOUS: Second Son de la console de Microsoft.
Le jeu d'Insomniac Games a tout pour être rafraîchissant comme il faut, pour peu qu'il agrémente ses bonnes idées avec du fond.
Sans conteste, la grande force du titre transparaît dans sa propension à proposer une expérience sans prise de tête. Cela se ressent déjà dans la prise en main, qui s'autorise beaucoup de possibilités. Les mouvements sont nombreux et les facultés de grinder et courir sur les murs sont autant d'aubaines d'ajouter du gameplay vertical à un spectacle explosif et très poussé sur les affrontements. Du reste, si l'exotisme tend à sauter aux yeux, force est de reconnaître que le feeling reste au demeurant très générique une fois la manette en mains. Peut-être qu'il faut prendre l'habitude des nouvelles façons de se déplacer et que les effets de style arriveront bien plus tard.
Quoi qu'il en soit, Sunset Overdrive n'a pas prévu de décevoir sur la partie TPS, là encore très classique et volontairement tronquée (pas de couverture), mais renforcée par un arsenal à nul autre pareil. Comme à son habitude, Insomniac Games s'en donne à cœur joie pour donner naissance à des armes alliant nawak et efficacité. Un fusil à pompe qui enflamme, un pistolet feu d'artifice, un "lance-nounours-grenades", des bombes cryogénisantes, un "lance-vinyle" (référence à Shaun of the Dead ?)... Tout est fait pour nous coller le sourire aux lèvres, sachant que chacun des engins possède ses propres qualités et défauts, en plus d'être efficace contre une certaine classe d'ennemis.
En parlant des ennemis, ils sont plutôt récalcitrants et tapent assez fort en difficulté intermédiaire. Il faut dire que l'esquive dont jouit le héros n'est pas top top pour échapper aux coups. Il faudra donc s'attendre à mourir souvent jusqu'à ce que les subtilités du gameplay soient suffisamment appréhendées. Ces dernières se trouvent notamment dans les interactions avec les environnements (un parc d'attractions dans la session), riches en pièges salvateurs pour les pauvres bestioles servant de chair à canon. À noter que vos prouesses seront récompensées à leur juste valeur, notamment en termes de munitions pour continuer le carnage. Il reste maintenant à voir comment tous ces ingrédients vont s'agencer pour faire avancer le genre et si l'univers va bien au-delà de la simple parodie facile qui se regarde le nombril. Le cache-misère pourrait ne pas être loin.
Graphiquement parlant, Sunset Overdrive n'est pas si impressionnant que cela. En revanche, il rattrape vite le coup en balançant une tonne d'effets visuels chatoyants et en accumulant les monstres - impressionnants quand ils sont gros - à l'écran (bon ok, moins que Dead Rising 3...). Sur la build jouée, il souffrait encore de quelques ralentissements occasionnels, mettant à mal un framerate au demeurant assez solide la quasi-majorité du temps. En conclusion, le jeu d'Insomniac Games a tout pour être rafraîchissant comme il faut, pour peu qu'il agrémente ses bonnes idées avec du fond à même de transformer le déjà-vu et déjà joué. Car derrière le barnum pétaradant et jouissif, il persiste quand même un goût laissant sur sa faim. Pour tenir sur la longueur, il conviendra de faire mieux que de simples zones à vider. L'esbroufe c'est bien, mais derrière, il s'agit d'assurer.