PREVIEW de WRC 9 : cette fois les Français de KT Racing ne sont pas venus faire de la figuration !
par Eric de BrocartWRC 9 : Nous avons pu jouer plusieurs semaines avec une version non finalisée de WRC 9 et le moins qu'il soit possible de dire, c'est que nous avons été très agréablement surpris !
Du 9 dans WRC ?
C'est en 2015 que Kylotonn Games et Bigben Interactive rebootaient la licence officielle WRC sur consoles et PC. Depuis, mis à part un break en 2018 pour s'occuper de sortir V-Rally 4, chaque année a eu droit à son opus. Face à Codemaster et ses excellents DiRT Rally (2018) et DiRT Rally 2.0 (2019), les différentes itérations du studio français - qui est devenu KT Racing entre-temps - ont eu du mal à convaincre. Pour autant, chaque année a apporté du bon et 2020, avec WRC 9, sera peut-être celle qui va changer la donne. En même temps, il fallait se bouger, car dès 2023, les Allemands récupèreront la licence et, de fait, auront un quasi-monopole dans le domaine automobile virtuel, mais ceci est une autre histoire.
Nous pouvons affirmer qu'en termes de sensations de conduite, WRC 9 a égalé, voire dépassé son concurrent direct DiRT Rally 2.0.
Pour nos essais, nous avons fait principalement tourner le jeu sur un PC Omen Obelisk (i7-9700F + 16 Go de RAM) dans lequel nous avons remplacé la GeForce HP RTX 2060 par une EVGA GeForce RTX 2080 Ti Black Edition Gaming et avec un moniteur 27" MSI Optix MAG272CQR (résolution in-game de 2560 x 1440). Nous l'avons aussi installé sur notre laptop Omen by HP 15 qui lui est équipé d'un i5-9300H, 16 Go de RAM, d'une RTX 2060 et d'un écran Full HD en 144 Hz. Nous avons joué avec une manette Xbox Elite Pro v2 puis avec un volant Thrustmaster T300RS couplé à un pédalier T3PA large et un levier de vitesse TH8A. Pour cette session de preview, nous avons bénéficié d'une version presse non finalisée où nous pouvions accéder au mode « partie rapide » sur les 95 spéciales réparties dans les treize pays inclus (dont les trois nouveaux : Japon, Kenya et Nouvelle-Zélande). Avec pas moins d'une cinquantaine de voitures (6 WRC, 18 WRC 2, 26 Junior WRC, 9 voitures de légendes et 3 voitures bonus), il y avait vraiment de quoi faire et nous y avons pris plaisir.
Jouer ou simuler, telle est la question...
WRC 9 est un jeu vidéo, certes, mais avec son statut de simulateur, il vise à offrir les sensations les plus réalistes possible en termes de conduite. Avec ce postulat, les gars de chez KT Racing essayent de satisfaire les joueurs des deux mondes, ceux avec une manette et ceux avec un volant. Ce pari n'est pas simple et la concurrence a d'ailleurs tranché en offrant à ses publics deux gammes différentes : les DiRT numérotés (prochain en date, DIRT 5) pour l'arcade et les DiRT Rally pour la simulation pure. Ici, avec WRC 9, nous sommes en présence d'une simulation de conduite que le studio essaye de rendre accueillante même aux joueurs avec une manette et cela marche plutôt bien si vous êtes habitués à virtuellement piloter ainsi. Pour autant, c'est avec un volant en main que le titre prend toute son ampleur et offre une véritable expérience de pilotage. Cette nouvelle mouture nous a d'ailleurs donné beaucoup de plaisir à conduire et les promesses de rééquilibrage de gameplay ont bien été tenues.
Trois nouveaux pays, c'est aussi l'occasion de découvrir de nouveaux environnements et tracés.
Le Japon propose huit spéciales qui se déroulent toutes sur des routes bien goudronnées. Dans un environnement plutôt montagneux, avec de grands arbres, des champs, des villages à traverser, des murets, des pierres, quelques épingles mémorables, des passages fort étroits, des barrières de sécurité qui se laissent chatouiller facilement, des ponts où même les rétros se sentent menacés et des poteaux électriques parfois un peu trop présents sur la route. Pour arriver à faire un bon temps, il ne faut pas avoir peur de rouler vite (à fond de sixième !) en attaquant les virages à la corde dans la partie plaine et bien gérer ses transferts de masse dans la partie montagneuse. Nous avons vraiment pris énormément de plaisir à conduire sur ces tracés japonais vraiment rapides. Graphiquement, par contre, c'est un poil en dessous des deux autres nouveaux univers même si cela reste quand même très joli.
La Nouvelle-Zélande nous emmène dans un décor où la terre est reine. Sur les huit spéciales, deux sont complètement sur terre, quatre sont à 5 % d'asphalte et deux à 10 %. Sachant, en prime, que quand bitume il y a, c'est quand même avec des gravillons qu'il faudra gérer ses trajectoires. Les routes sont souvent en bord de ravin, avec des talus en terre ou en pierre en guise de bas-côtés - quand ce n'est pas un mur de rochers - qui retournent la voiture comme un rien en cas d'erreur de conduite, aussi petite soit-elle. Pour faire un temps mémorable, il faut maîtriser la glisse, savoir attaquer à la corde sans se laisser accrocher par les talus et surtout ne pas avoir peur de monter dans les tours même quand c'est étroit et que le vide nous appelle sur le côté. Sans mentir, nous avons mis un certain temps pour réussir à gagner notre première place sur ces spéciales. Même une fois les tracés bien connus, ils n'en restent pas moins difficiles, car la voiture est en glisse permanente et la moindre erreur de trajectoire, la moindre inattention va engendrer une réaction plus ou moins rattrapable, mais toujours chronophage sur une telle surface. L'environnement est graphiquement réussi et cela offre de beaux replays à partager ou sauvegarder.
Le Kenya est un beau pays qui offre au sport automobile de ravissants paysages et surtout de vicieuses pistes en terre. Les sept spéciales proposées ici sont plutôt techniques et vont demander quelques heures d'apprentissage pour arriver à les terminer en tête. Effectivement, si les tracés n'offrent pas de difficultés majeures, la surface terreuse n'est pas vraiment plate et elle est remplie de bosses qui empêchent la voiture de garder une bonne adhérence avec le sol. Même dans une ligne droite large de plusieurs dizaines de mètres, il est parfois difficile de suivre la trajectoire idéale tant cela secoue. Au programme, en dehors de cela, quelques arbres toujours mal placés, des ponts étroits, encore des poteaux électriques qui dépassent un peu trop sur la route, un village à traverser où les voies ont été réduites et quelques autres petits plaisirs qui rendent ces courses en brousse vraiment techniques. Pour autant, une fois les pistes bien mémorisées, arriver à les « passer à fond » est jouissif et apporte une vraie satisfaction au pilote que nous sommes. Graphiquement superbe, cet environnement kényan est vraiment très dépaysant et nous l'avons beaucoup apprécié.
Premières impressions : vivement !
Après ces quelques jours passés en compagnie de WRC 9, nous pouvons affirmer qu'en termes de sensations de conduite il a égalé, voire dépassé, son concurrent direct DiRT Rally 2.0. Comme ce dernier, il est clairement axé simulation et il faudra un volant pour en tirer le maximum, mais cela vaut la dépense tant le plaisir est bon. Il a tellement bien réussi à nous tenir plusieurs heures, sans voir le temps passer, juste sur quelques spéciales pour arriver à réussir le meilleur temps que nous espérons que le reste (mode carrière, challenges multijoueurs, eSport) sera au niveau. Entre nous, nous sommes très optimistes sur ces points...