PREVIEW du ROG Phone II, nos premières impressions sur le smartphone le plus puissant du marché
par Eric de BrocartROG Phone II 512Go : Après un premier essai plutôt réussi, avec le ROG Phone premier du nom, le constructeur taiwanais revient donc avec une version revue et améliorée de son flagship destiné aux gamers et technophiles !
Cette année, Asus se recentre sur le haut de gamme avec un modèle destiné au grand public - l'ASUS ZenFone 6 - et un autre - le ROG Phone II - qui vise lui à séduire une cible très précise, soit les gamers, les fans RoG (Republic of Gamer) et les technophiles.
Les cinq axes majeurs choisis pour la création du ROG Phone II sont performances, affichage, autonomie, utilisation en mode « paysage » et immersion. Il faut bien le reconnaître, Asus s'est donné les moyens pour arriver à créer un smartphone offrant le meilleur dans chacun de ces domaines et nos premières impressions sont vraiment très bonnes. Mais avant d'en parler, faisant le point sur les caractéristiques du ROG Phone II dont vous trouverez la fiche technique complète ici.
Conditions de la preview : après un press tour où l'équipe de développement nous a présenté le ROG Phone II, nous avons hérité d'un modèle finalisé côté hardware, mais équipé d'un firmware encore en mode bêta. C'est pourquoi nous proposons ici une preview et non un test complet qui arrivera dès que nous recevrons la version finale du téléphone.
Puissance, vous avez dit puissance ?
Le ROG Phone II est donc le premier smartphone à adopter le Qualcom Snapdragon 855 plus cadencé à 2,96 MHz. Il est assisté par le GPU Adreno 640 dont la fréquence peut monter à 675 MHz. Il mesure 17,1 x 7,8 cm (incluant les haut-parleurs) et pèse un peu moins de 240 g. Il embarque 512 Go de ROM (UFS 3.0) et 12 Go de mémoire LPDDR4X. Cette débauche de puissance s'exprime au travers d'un superbe écran plat AMOLED de 6,59" se rafraîchissant à 120 Hz, avec un temps de réponse d'une milliseconde, une définition de 2340x1080 pixels (ratio original de 19.5:9), un contraste de 10 000:1 et le support du HDR 10-Bits. Si l'affichage de l'image a été gâté, la partie saisie n'a pas été délaissée pour autant. En effet, Asus a choisi d'utiliser un écran tactile capacitif multitouch 10 points qui supporte l'usage de gants. En prime, le constructeur a réussi à diminuer la latence de cet écran tactile à 49 ms (jusqu'à 44 % plus rapide que la concurrence). Pour les jeux exigeants, comme un PUBG par exemple, c'est un avantage certain, car pour une pression au même moment que votre adversaire, votre tir partira plus vite...
Une conception pensée pour contrer la chauffe
Le ROG Phone II a été conçu pour éliminer le maximum de chaleur grâce à ses trois niveaux de refroidissement. Le premier est la chambre à vapeur 3D, au cœur même du mobile. Ensuite, l'évacuation de la chaleur se fait via un dissipateur, des évents à l'intérieur et les fentes au dos. Enfin, l'utilisation d'un ventilateur externe, l'AeroActive Cooler II, venant se pluguer sur le dos du smartphone vient compléter ce système complet qui permet au ROG Phone II de rester à une température plus que correcte. À noter, cette nouvelle version du ventilateur est quatre fois moins bruyante que la précédente et affiche un petit niveau de bruit de 24 dB (franchement, il est très discret) pour un gain de température en surface pouvant atteindre 5°, ce qui est loin d'être négligeable. Lors de nos essais sur Shadow Legends, Rockman X DiVE, Asphalt 9 ou PUBG, nous n'avons pas rencontré de surchauffe particulière sachant que nous avions poussé le smartphone dans ses limites hautes (processeur à fond, écran à 120 Hz, mode X activé...)
Autonomie et chargement
Le ROG Phone II est équipé d'une batterie de 6 000 mAh qui devrait lui donner une belle autonomie. La consommation moyenne journalière estimée par Asus, soit 4 000 mAh, est rechargée en 58 minutes grâce au chargeur de type Quick Charge 4 de 30 W livré dans la boîte. Le rechargement complet, lui, se fait en moins d'une heure et demie, c'est un très bon point. Le smartphone possède un port USB-C en bas sur la gauche (pas au centre, ce qui peut poser un souci sur certains supports voiture), et un autre sur le grand côté afin de pouvoir continuer à jouer en mode paysage sans être gêné, tout en rechargeant. À l'usage, c'est vraiment très pratique et bien pensé.
Connectivité, rapidité, efficacité
Le ROG Phone II ne manque de rien dans le domaine de la communication : Wi-Fi 802.11a/b/g/n/ac/ad (5 Ghz, 2x2 MIMO), Wi-Fi Direct, Wi-Fi 802.11ad avec un débit allant jusqu'à 4,6 Gbps avec une latence de seulement 3 ms pour un affichage sans fil sur TV, Bluetooth V5 et NFC. Son originalité est d'avoir quatre antennes Wi-Fi afin de bien garder une bonne connexion (4,5 fois plus rapide globalement) même s'il est tenu, par de grosses mains, en mode paysage pour jouer (et donc en recouvrant les antennes classiques). Seule la 5G manque au tableau, mais Asus estime - à juste titre, sans nul doute - que le marché n'est pas encore prêt et que c'est encore trop tôt pour l'implanter. Petit plus, le port Jack 3.5 est toujours présent et permet de connecter un casque filaire.
Quand un téléphone donne envie de jouer...
Le ROG Phone II a été conçu pour des gamers et, soyons clairs, cela se ressent dans la patte futuriste « Republic of Gamer » qui transpire dans son look. Plus classe que le Razer Phone 2, plus fin qu'un Black Shark II, ce bel objet est aussi très agréable à tenir en mains avec sa douce texture et ses dimensions optimisées dans les deux sens : pas plus de 7,8 cm de large pour pouvoir tenir dans une seule main sans forcer, mais quand même 17,1 cm pour offrir un écran le plus large possible à nos jeux préférés. Cet agrandissement, par rapport au premier modèle, était l'un des principaux retours de la part des utilisateurs. Pour une bonne immersion, il faut des vibrations et, là aussi, Asus a encore amélioré son système, en mettant non plus un, mais deux vibreurs intelligents. Nous étions déjà fort satisfaits du résultat dans le premier ROG Phone, autant dire qu'ici, c'est encore mieux.
Vu la taille du bébé, la prise en main pour jouer en mode paysage est très bonne et fait vite oublier que nous avons un téléphone en mains et non une console de jeu. En prime, les gâchettes programmables (Air Trigger II) permettent d'adapter les jeux non compatibles, sachant que cette nouvelle mouture, en plus des fines vibrations individuelles et de l'appui, supporte maintenant une gestuelle de glissé des doigts gauche/droite, droite/gauche. La force de ce smartphone réside aussi dans ces accessoires - voir la liste plus bas -, dont les manettes ROG Konai Gamepad qui s'apparentent aux Joy Con de la Nintendo Switch, le motion gaming en moins. En effet, ils peuvent s'utiliser en mode Mobile (un à gauche et un à droite, le smartphone entre les deux) ou en mode Gamepad (relié ensemble comme pour former une manette classique, le smartphone posé sur un support). Sachant qu'il est possible de relier le smartphone à un téléviseur, vous voyez mieux le concept Switch apparaître ?
Sinon, pour les nostalgiques du dual-screen de la Nintendo 3DS, le TwinWiew Deck II apporte un second écran tactile au téléphone. En prime, il contient un ventilateur et surtout une batterie de 5 000 mAh supplémentaire qui vient aider à prolonger la durée de fun sans avoir à se brancher. Avec ce support, l'impression d'avoir une console de jeu entre les mains est totale et, pour les jeux compatibles comme Asphalt 9, les deux écrans sont parfaitement exploités de façon asynchrone comme il se doit.
Même les gamers pourront faire de belles photos et vidéos
Même si le ROG Phone II est centré sur les jeux vidéo, Asus n'a pas hésité à le doter d'un module photo haut de gamme identique à celui de son Zenphone 6 (en dehors de la caméra mobile). Il est donc équipé d'un capteur Sony IMX 586 permettant une ouverture de 1.79 (prises de photo en basse lumière plutôt bonnes). Sur la face arrière, il y a deux caméras (la principale à 48 Mégapixels et la secondaire à 13), qui combinées permettent une prise de vue en grand angle (125°). L'emplacement de celle de face (au-dessus de l'écran) a été optimisé pour une utilisation en mode paysage pour du streaming de jeu vidéo (incrustation de sa tête en haut à gauche sur l'écran de jeu). Côté vidéo, il est possible de filmer jusqu'en 4K/60 images par seconde. Pour le son, il y a quatre micros repartis sur le smartphone afin de ne rien louper. Notez que nous avons été très agréablement surpris de la qualité des prises de vues fixes et animées.
Une valise d'accessoires, au sens propre !
Asus ne voulant pas faire les choses à moitié, le ROG Phone II est accompagné de huit accessoires. À noter, pour les plus fortunés, voire les plus fans, il existe une valise collector, contenant le smartphone et tous ses accessoires, qui sera disponible au lancement. Pour être précis, il y a deux coques de protection : l'Aero Case et la ROG Lightning Armor Case. La première peut être combinée avec le ventilateur AeroActive Cooler II, tandis que la seconde se veut plus protectrice et possède une puce NFC qui permet de lui associer un profil sur le smartphone. Ensuite, il y a le Mobile Desktop Dock, le Pro Dock, le Wigig Display Dock Plus et, sans doute les plus « gamer » de tous, le TwinWiew Deck II et les manettes ROG Kunai Gamepad, dont nous vous avons parlé plus haut.
Nos premières impressions : vivement !
Puissant, superbe objet, identifiable au premier coup d'œil, agréable au toucher, conçu pour pouvoir être tenu en mode paysage et écran qui sublime les images, le ROG Phone II est un téléphone qui ne peut que donner envie à un gamer de le posséder. Reste encore à voir quels seront les partenariats occidentaux (sans doute lors de l'IFA 2019) annoncés pour que le catalogue de jeux optimisés pour le ROG Phone II soit le plus grand possible, car même une Ferrari ne peut donner son meilleur sans de belles routes. Il faudra aussi attendre que nous mettions nos mains sur la version finale, vers fin août, pour que nous puissions émettre un avis complet sur la bête de course, mais les quelques jours passés en sa compagnie n'ont fait que confirmer qu'Asus sait fabriquer des téléphones haut de gamme.