L'épopée de Sargon au Mont Qaf s'est laissé approcher et devrait signer un beau retour en force de Prince of Persia.
Immortals Sargon Rising
Après plus d'une décennie sans nouvel épisode, la licence Prince of Persia va enfin faire son retour au début de l'année 2024 avec Prince of Persia: The Lost Crown, un jeu d'action-aventure et de plateforme en side-scrolling prenant toujours place en Perse, mais dans un nouvel univers bien distinct de la saga des Sables du Temps, dont le remake du premier épisode a disparu des radars. Plutôt que nous reproposer une aventure tout en 3D, les développeurs d'Ubisoft Montpellier derrière des jeux comme Rayman Legends ont donc conçu une aventure qui, une fois le prologue passé, prend la forme d'un metroidvania, avec un vaste monde à arpenter et explorer. En plus d'être un retour aux sources rappelant les deux premiers volets conçus par Brøderbund Software, il nous apparaît comme une évolution logique de la formule qu'avait tenté Prince of Persia (2008) en termes de progression, du moins c'est le feeling que nous avons eu en posant nos mains dessus. En effet, nous avons récemment eu l'occasion d'y jouer pendant un peu plus de 3 heures (nous avons été rapide et bon) via une solution de streaming, nous faisant découvrir tout le début du jeu jusqu'à un point montré dans la dernière bande-annonce des Game Awards, soit bien plus que ce qui a pu être joué sur certains salons comme la gamescom. Autant le dire tout de suite, nous avons passé un excellent moment et lâcher la manette a été difficile.
La fluidité était au top.
L'introduction du jeu sous forme d'illustrations nous plonge directement dans l'action à la suite d'une rapide présentation des évènements par une narratrice, alors que Sargon, surnommé le Rashabar, et ses camarades les Immortels affrontent les troupes du général kushan Uvishka venu conquérir la Perse (sans électricité). C'est sous la forme d'un tutoriel bien intégré que les commandes nous sont introduites et, si vous avez déjà joué à ce type de production, vous n'aurez aucun mal à trouver vos repères. Sauts classiques et muraux, attaques de mêlée simple à l'aide de deux sabres et chargée en maintenant la touche d'action, utilisation de potions en nombre limité pour se soigner, glissades, esquives et parades sont tout autant d'outils mis à notre disposition dès les premières minutes, ce dernier élément étant pour nous le plus difficile à maîtriser, car il requiert un timing impeccable, nous ayant coûté la vie à plusieurs reprises. Toutefois, cela peut en valoir la peine, car parer une attaque périlleuse (un œil jaune apparaît juste avant) permet de déclencher un contre vengeur, dont l'animation est particulièrement stylée en plus. Les coups ne pouvant être contrés de cette manière sont eux indiqués en rouge, un code couleur qui s'assimile rapidement. Des options d'accessibilité sont d'ailleurs présentes et l'éditeur a bien insisté dessus dans sa présentation en amont, nous reviendrons en détail sur le sujet dans notre test complet.
À la suite d'un premier combat de boss pas bien compliqué, c'est au sein du palais de Persépolis que nous apprenons à un peu mieux connaître les sept Immortels, non sans humour, à la suite d'une cérémonie en leur honneur organisée par la reine Thomyris, en plus d'être introduit au saut de perche, un classique du gameplay qui est ici plus simple d'accès que jamais. En effet, il suffit d'orienter le joystick gauche dans la direction où nous souhaitons aller pour nous y propulser. Cela peut conduire à des enchaînements très vifs pour naviguer à travers les écrans par la suite. D'ailleurs, la fluidité était au top alors même qu'il s'agissait d'une session à distance, l'équipe souhaitant proposer du 60 fps sur toutes les plateformes.
S'en suit l'évènement déclencheur de l'intrigue de The Lost Crown, à savoir le kidnapping du prince Ghassan par nulle autre qu'Anahita, une générale qui a recueilli Sargon lorsqu'il était jeune et alors orphelin. Notez qu'il s'agit d'un nom de divinité, à voir si cela aura un impact sur le scénario ou n'est qu'une belle référence. Nous sommes au passage introduit à l'Athra, servant d'énergie à accumuler pour former des éclats afin de déclencher de puissantes attaques, que nous récupérons en infligeant des dégâts, mais qui peut aussi être perdue si nous en subissons.
Ça passe ou ça Qaf
Après ce riche prologue posant bien les bases du gameplay et de l'intrigue de départ, c'est donc au Mont Qaf que les choses sérieuses commencent enfin, ancienne citadelle de la connaissance qui servait autrefois de demeure au dieu Symorgh. À l'arrivée des Immortels, les soldats qui y avaient été envoyés un peu plus tôt en éclaireur ne sont alors plus que des cadavres putréfiés... Oui, le temps nous jouera des tours une fois de plus, donnant lieu par exemple à la présence de débris figés en lévitation et même à un paradoxe plutôt intéressant déjà aperçu dans les vidéos promotionnelles avec à la clé la récupération d'un arc aussi utile au combat que pour déclencher des mécanismes à distance et ce même en plein saut. Mieux encore, il est capable de se muer en un chakram à lancer.
Prince of Persia: The Lost Crown nous a totalement séduit jusqu'à présent.
Lors de notre exploration de ce vaste monde interconnecté qui s'ouvrira petit à petit au fil des capacités acquises, nous pourrons compter sur les arbres Wak-Wak (référence directe à celui du Kitab al-Bulhan) pour servir de points de réapparition une fois activés, régénérant aussi bien notre vie que notre Athra. Pas de mini-map pour nous repérer, accentuant l'effet de découverte, mais il est possible d'accéder à tout moment à la carte globale de l'Œil du vagabond qui nous est remis et sert de justificatif la cartographie des lieux traversés. En plus d'indiquer les éléments importants à dénicher, le lieu de notre dernière mort et quelques autres informations utiles, nous pouvons y placer jusqu'à 100 marqueurs répartis en différentes catégories, mais aussi des Fragments de mémoire. L'idée est aussi simple que super bien pensée. Nous pouvons à tout moment effectuer une capture d'écran qui sera placée automatiquement sur la carte, servant à nous rappeler d'une zone ou d'un objet inaccessible par exemple, le tout avec la date et l'heure de notre passage. Évidemment, pour que nous n'en abusions pas, leur nombre est également limité.
Le Mont Qaf regorge de dangers, avec un bestiaire déjà fort prometteur pour le moment. Nous y retrouvons différents archétypes de soldats revenus d'entre les morts tels que des archers, des colosses bien violents maniant la hache ou encore des lanciers équipés d'un grand bouclier, qui sont de facto insensibles à nos « tacles » capables d'envoyer en l'air les autres ennemis pour les enchaîner avec des combos. Bêtes quadrupèdes cracheuses de feu, membre d'une sorte de tribu indigène vivant dans les ruines forestières, oiseaux bien énervés et autres créatures étranges comme des Ahriman (ceux de Final Fantasy) viennent s'ajouter à la liste, toutes ces menaces disposant de patterns uniques qu'il va falloir intégrer pour progresser sans trop de mal.
En plus de tout ça, les pièges sont aussi fort nombreux et mortels, avec toutes sortes de pics et herses aux murs ou au sol, ainsi que des balanciers tranchants nécessitant de maîtriser le timing de nos mouvements sous peine d'une mort immédiate. En résulte des séquences particulièrement satisfaisantes une fois passées, avec bien souvent un passage alternatif s'ouvrant par la suite afin de ne pas avoir à tout refaire à chaque aller-retour. Des puzzles environnementaux viennent aussi entraver notre progression. Et évidemment, des combats de boss sont là pour une bonne dose d'adrénaline supplémentaire. Sur tous ceux croisés durant ces trois premières heures de jeu, un seul nous aura vraiment posé souci, le terrible Jahandar, sans pour autant nous faire perdre notre sang-froid. C'est une fois vaincu que nous avons obtenu la Ruée du Symorgh, un dash aérien plus que bienvenu.
Comme tout bon metroidvania, Sargon va donc devenir progressivement plus fort et cela passera en partie par la personnalisation de ses amulettes, lui conférant certains attributs, à choisir selon nos préférences et potentiellement en fonction de la situation à la manière d'un Hollow Knight. Afin de ne pas rendre le jeu trop simple, nous ne pouvons en changer qu'en nous rendant auprès d'un arbre Wak-Wak et chacune occupe un ou plusieurs emplacements de notre collier, l'espace pouvant être accru en obtenant ou achetant des porte-amulettes. Deux boutiques étaient accessibles durant cet aperçu, vendant tout un tas d'améliorations utiles, celles de la mage et de Kaheva la forgeronne, une déesse. Dans les deux cas, ce sont des Cristaux de Temps qui servent de monnaie. Artaban, l'un des Immortels, propose de son côté un mode Entraînement libre et des défis ciblés nous apprenant quelques astuces fort utiles tout en nous récompensant justement par des cristaux lors de la première complétion.
Des quêtes secondaires viendront nous distraire de l'objectif principal qui était dans cette partie de sauver le prince, du moins avant le plot twist final déjà aperçu dans la plus récente bande-annonce, à savoir la trahison de Varham. Forcément, après une telle révélation superbement mise en scène, qui était en partie prévisible (la présence d'autant d'alliés semblait trop simple pour nous mettre au défi tout du long), il nous tarde de découvrir la suite et surtout de prendre notre revanche ! Avant de conclure, nous avons aussi relevé la présence d'une petite animation lorsque Sargon reste à l'arrêt un peu trop longtemps, s'asseyant alors en tailleur, avant d'effectuer un saut carpé. Quant au doublage français que nous avons utilisé tout du long, il est de qualité et il nous semble y avoir reconnu des voix familières.
Nos premières impressions : Vivement !
Que dire si ce n'est que ce Prince of Persia: The Lost Crown nous a totalement séduit jusqu'à présent. En tant qu'amateur du genre metroidvania, il a su nous transporter en terrain connu tout en apportant sa propre vision de ce qu'une telle expérience peut offrir. Reste à voir s'il saura nous tenir en haleine jusqu'au bout, Ubisoft nous promettant entre 20 à 25 heures de jeu. Quoi qu'il en soit, c'est un bon retour en forme de la licence qui s'annonce pour le début de l'année 2024.
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