Fire Emblem Engage : La série de T-RPG d'Intelligent Systems fait son retour en 2023 avec de la nouveauté, tout en réutilisant son héritage.
Pour commencer l'année, Nintendo va proposer aux joueurs un deuxième Fire Emblem inédit sur sa Switch, trois ans et demi après la sortie du précédent, en mettant de côté le spin-off Warriors paru l'été dernier. Ce Fire Emblem Engage s'est déjà laissé approcher, nous permettant d'en découvrir les premiers chapitres et ainsi d'en prendre la température. Dès son opening façon anime se lançant avant d'atteindre le menu principal, à la chanson entêtante, sa direction artistique vibrante annonce la couleur, dénotant avec les tons plus ternes auxquels la licence nous a plus habitué. Un parti pris qui nous séduit déjà. Notez d'ailleurs qu'il suffit de se rendre dans les options avant de débuter une partie pour activer le doublage en japonais, l'anglais l'étant de base, affectant ledit générique. En revanche, vous remarquerez rapidement que la localisation française ne se base pas sur la langue de Mishima (aux voix familières), avec de longues phrases sortant parfois de nulle part alors que le personnage ouvre à peine la bouche pour acquiescer... et d'habituels changements de noms qui restent assez légers pour le moment. Ces quelques points de détail étant dits, passons à l'essentiel.
Les affrontements sur terrains quadrillés prennent une nouvelle dimension.
Sans trop rentrer dans les détails, nous réservons cela pour notre test, le scénario nous fait donc incarner Alear (nom modifiable), le Dragon divin aux cheveux bicolores, qui à la suite d'un intriguant prologue sort d'un sommeil de 1 000 ans, amnésique, et va bien vite être entraîné sur les champs de bataille. En effet, le mystérieux Dragon déchu Sombron est de retour et des Aberrations (sortes de morts-vivants) font leur apparition sur le continent d'Elyos. Après des retrouvailles écourtées avec notre mère Lumera, la quête qui se dessine consiste à remettre la main sur les douze Anneaux d'Emblèmes avant les forces d'un royaume à la solde de l'ennemi, bien aidé par nos gardiens et des alliés auxquels nous venons en aide. L'intrigue initiale est assez bateau, avec des facilités évidentes, mais suffisamment engageante pour donner envie d'en découvrir davantage, surtout après avoir vu un sombre songe du passé montrant ce que nous qualifierons de version maléfique d'Alear.
Le casting haut en couleur déjà croisé y est aussi pour beaucoup, alliés comme ennemis, saupoudré de fan service avec le retour de visages plus ou moins familiers selon le rapport entretenu avec la licence. En effet, Marth, Sigurd et Celica s'invitent rapidement dans nos rangs, formant des duos de choc avec les porteurs de leur anneau sur le champ de bataille. Avec eux, les affrontements sur terrains quadrillés prennent une nouvelle dimension. En plus de leur aide permanente, nous pouvons donc fusionner avec pour une durée de 3 tours, en sachant qu'une jauge se remplit ensuite et que des cases permettent de la restaurer intégralement en y plaçant l'unité. Outre des gains de statistiques et l'utilisation d'armes spécifiques, leur attrait vient principalement d'une technique spéciale dont ils disposent, à utilisation unique à chaque fusion, infligeant énormément de dégâts. Si Sigurd nous a impressionné avec la portée de ses déplacements, surtout combiné au cavalier qu'est Alfred, notre duo favori reste pour le moment Celica et Céline, tout simplement capable de se téléporter à travers la map puis de balancer un Ragnarök dévastateur ! Leurs liens avec le porteur de la bague se renforçant, il est même possible d'hériter de techniques, mais cela a un coût.
Les autres membres du groupe ne sont eux pas laissés pour compte, car des Anneaux de lien à l'effigie d'autres personnages des précédents jeux peuvent être fabriqués à Somniel, qui sert de hub, offrant quelques bonus bienvenus. En revanche, leur obtention nous a fait tiquer, car nous sommes devant un système de gacha pur et dur, nécessitant des Fragments de lien et une bonne dose de chance. De plus, ils se déclinent en quatre niveaux de rareté, alors bon courage pour compléter votre collection. Fort heureusement, lesdits fragments semblent s'obtenir assez facilement, mais nous réservons notre jugement définitif quant à cette affirmation. En tant que base d'opérations, Somniel ne manque sinon pas de fonctionnalités, certaines nous laissant encore dubitatif (accueillir des animaux, polir les anneaux, prendre soin de Sommie, les phases de réveil), bien que procurant des effets intéressants. Des séances d'entraînement sous forme de mini-jeux sont aussi disponibles par exemple, à voir si cela ne lasse pas à force.
Si vous trouviez les phases à l'Académie trop longues dans Three Houses, le rythme de jeu est ici bien plus rapide, les chapitres s'enchaînant efficacement, avec une formule simple comme par le passé. Nous alternons donc entre des scènes d'exposition pas trop longues, une bataille (les premières font office de tutoriels) et de « l'exploration » dans une zone délimitée dans les décors de l'affrontement, où nous pouvons parler à nos coéquipiers et certains PNJ si nous le souhaitons, en plus de glaner quelques items au sol. Une carte du monde est à nouveau incluse, avec des destinations se débloquant au fur et à mesure, certaines pour des quêtes annexes, l'occasion de monter en niveau entre autres. Et si l'ergonomie en combat a été revue à la hausse, avec des déplacements libres au stick dans la zone bleue, le plus flagrant est le retour du triangle des armes (épée > hache > lance > épée) couplé à l'ascendance qu'ont les Arts sur les arcs, tomes et dagues. L'aspect stratégique s'en retrouve renforcé, puisque briser la garde en exploitant ces faiblesses permet d'empêcher les contre-attaques. Intelligent Systems a par ailleurs conservé l'option de faire revenir à la vie les unités tombées au combat en plus d'un choix parmi trois difficultés, pour que tout le monde y trouve son compte, et un artéfact en lien avec l'intrigue permet une fois encore de remonter le temps avec parcimonie pour modifier nos actions.
Nos premières impressions : Bon !
Avant de conclure ce rapide tour d'horizon, sachez que ses graphismes sont très plaisants en mode Portable sur le modèle OLED, même si nous déplorons la faible distance d'affichage des personnages en exploration. Avec une durée de vie qui apparaît comme resserrée, un scénario classique qui a du potentiel, un casting de personnages charmant, un peu de nostalgie et des possibilités stratégiques intéressantes, les bases de Fire Emblem Engage sont solides. S'il parvient à nous tenir engagé sur le long terme, nous lui passerons volontiers la bague au doigt.
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