Alisa : Un manoir hanté par d'étranges créatures, des énigmes, des ressources limitées, mais il y a quand même de l'originalité.
Alors que la franchise Resident Evil a droit à un second souffle avec deux remakes d'opus sortis dans les années 90, des développeurs indépendants essayent eux aussi de nous replonger dans l'âge d'or des survival-horror, avec souvent peu de moyens, mais toujours beaucoup de passion. C'est le cas de Casper Croes, développeur belge qui œuvre actuellement sur Alisa, un titre horrifique qui reprend les codes des jeux de Capcom tout en y apportant quelques nouveautés. Le titre a eu droit cette semaine à une Awakening Demo, que nous nous sommes empressés d'essayer. Et afin de renforcer l'immersion dans les années 90, nous avons même ressorti notre manette de PlayStation Classic.
Un petit jeu indépendant très prometteur, qui se destine essentiellement aux fans des premiers Resident Evil.
Très courte démo oblige, Alisa débute au réveil d'une héroïne inconnue, visiblement enfermée dans un vieux manoir et déguisée contre son gré avec une tenue de poupée. Pour le coup, le scénario est inexistant dans l'Awakening Demo, il faut se tourner vers le site du jeu pour découvrir que nous incarnons Alisa, un agent d'élite qui pourchassait un criminel avant de se retrouver dans ce manoir, inspiré des années 20. Le lieu n'est évidemment pas vide, mais à l'instar des zombies, nous avons ici droit à des poupées qui en veulent à notre vie, ainsi qu'à des monstres difformes et rampants. L'ambiance est réussie, et sans être réellement horrifique, Alisa met mal à l'aise, notamment grâce à ces poupées au design inquiétant, la première apparition étant d'ailleurs un véritable hommage au premier Resident Evil. Les graphismes sont quant à eux dans la même lignée que ceux de la PlayStation, avec des textures assez grossières et un peu baveuses, laissant libre cours à l'imagination des joueurs pour interpréter certains éléments du décor. Un vrai effort a cependant été fait sur les visages, qui disposent de bien plus de polygones qu'à l'époque, mais malheureusement, le doublage n'est pas à la hauteur. C'est Arisa Yoshimura, la compositrice, qui prête sa voix au personnage, mais l'intonation n'y est pas, contrairement à celui de Casper Croes, incarnant Pol, un étrange poupon.
Le titre de Capcom est d'ailleurs partout dans Alisa. Casper Croes a en effet utilisé des caméras fixes, permettant de proposer une mise en scène soignée et inspirée du cinéma horrifique. La musique douce au piano laisse elle place à des sons plus dramatiques et angoissants lorsqu'un ennemi est proche. Autre élément rappelant les Resident Evil, la présence d'une énigme dans la démo, qui reste très simple : il faut déplacer les cubes dans un carré afin de libérer une clé, rien de novateur pour le coup, mais c'est à la portée de tout le monde. Eh oui, il y a des clés, qui ouvrent des portes bien précises, mais ici, pas de réelle gestion de l'inventaire, le joueur peut visiblement transporter autant d'objets qu'il le veut, les clés étant regroupées sur un trousseau. Parce que oui, un agent des S.T.A.R.S. en treillis ne pouvant prendre une clé parce que l'inventaire est « plein », c'était déjà idiot et frustrant à l'époque... La maniabilité ultra rigide, accentuée ici par l'utilisation d'une manette de PlayStation Mini, rappelle là encore les premiers jeux en 3D de la console de Sony, et même si les ennemis sont rares, devoir courir dans un coin, se retourner, pointer l'arme et tirer crée une vraie tension dans le gameplay, comme à l'époque.
Heureusement, Alisa apporte quelques originalités au genre, avec notamment la présence de Pol, une mystérieuse petite marionnette qui peut, contre des engrenages trouvés sur les corps des ennemis, nous débloquer des armes et des tenues améliorant la défense ou nous vendre des munitions et des trousses de soins. La démo est assez avare en contenu, il n'est ici possible d'acheter qu'une robe additionnelle et une arme secondaire, en l'occurrence une mitrailleuse automatique façon gangster très puissante, et il est impossible d'avoir les deux dans la même partie, car la version d'essai ne comporte pas assez d'ennemis.
Nos premières impressions : bonnes !
Alisa est donc un petit jeu indépendant très prometteur, qui se destine essentiellement aux fans des premiers Resident Evil, Silent Hill et Alone in the Dark à la recherche d'une nouvelle expérience. Pas très original, le titre propose quand même une ambiance plaisante, mais il est bien difficile de juger le titre de Casper Croes avec une démo qui se plie en une quinzaine de minutes si vous êtes un habitué du genre. En tout cas, la nostalgie des survival-horror des années 90 est bien palpable, et c'est un excellent point.