TEST - Monument Valley II : toujours aussi monumental

Au milieu des iPad Pro 10,5 pouces, des iMac Pro à 5 000 $ et de tout un tas de trucs dévoilés par Apple lors de sa keynote organisée dans le cadre de la WWDC 2017, Monument Valley II est la petite surprise qui se démarque d'entrée dans ce cocon technophile. Et pas seulement parce qu'il s'agit de la suite de l'une des meilleures expériences disponibles sur les plateformes mobiles, datant de 2014. Déjà. Puis Il était temps.

Monument Valley II reprend le principe de son prédécesseur, reposant toujours sur un habillage le plus épuré possible et recelant un gameplay aux mécaniques simples, mais donnant naissance à un jeu plus complexe qu'il n'y paraît. Une caractéristique qui ne saute pas vraiment aux yeux de prime abord puisque nous avançons assez facilement. Il convient toutefois de rendre à ustwo ce qui est à ustwo, à savoir un level design toujours aussi diablement pensé en termes de géométrie et de trompe-l'œil, véritable garant d'un chemin à trouver en utilisant sa matière grise et les éléments visuels se tenant à disposition. La solution est souvent évidente, l'ingéniosité du studio également. Trois ans après, la recette fonctionne toujours et, plus important encore, se parcourt toujours aussi bien. Un peu trop vite aussi. Hélas.

La suite d'une pépite peut-elle s'accomplir en qualité de pépite ?

Pour pimenter un peu sa licence, ustwo a ajouté quelques éléments essentiels, à commencer par certains niveaux s'appuyant sur l'obligation de contrôler non pas un, mais deux personnages. Parfois séparément (dans des niveaux différents), parfois en même temps (avec coopération ou la tête à l'envers), mais toujours avec un destin associé. Puisqu'il s'agit d'une mère et de son enfant, la relation qui les lie est tendre, délicatement mise en exergue par des morceaux de phrases insistant sur l'inéluctabilité de la séparation. Car il faudra bien voler de ses propres ailes, un jour, sans pouvoir y couper. Monument Valley II mise là-dessus pour émouvoir et raconter une histoire simpliste, mais tellement belle et vraie. Au passage, le nom ustwo - nous-deux en bon français - prend véritablement tout son sens avec cette suite inespérée et jamais désespérante.

Les développeurs alimentent en outre le gameplay avec quelques puzzles basés sur la lumière, ce qui est toujours le bienvenu pour tuer tout sentiment de déjà-vu. Même si ce dernier reste quand même d'actualité au vu des habitudes qui reviennent dès les premières secondes. Nous pourrions en dire de même des graphismes, très jolis, y compris artistiquement, ou de la bande-son, toute en notes pures. C'est une deuxième réussite du côté de la forme, qui donne envie d'aller jusqu'au bout d'une seule traite. Ce qui arrive en peu plus d'une heure. En résumé, c'est beau, mais c'est court. C'est un voyage des sens inouï, mais cruellement bref.

La suite d'une pépite peut-elle s'accomplir en qualité de pépite ? À priori, le bon sens et le scepticisme qui l'accompagne laissent à penser que non. Mais Monument Valley II, surprenant dans sa propension à faire renaître des émotions d'antan, contredit cette forme de vérité. Par d'infimes petites touches aux grandes conséquences, ustwo parvient à transformer l'essai sans aucune contestation. Exception faite, peut-être, de la durée de vie ridiculement faible. Pas forcément parce qu'il est court, mais juste parce que c'est bien (et aussi, un peu, parce que la rejouabilité est nulle). Comme la vie au sens strict diront les idéalistes. Un comble, presque, pour un titre célébrant la vie. Justement.

Maxime CLAUDEL (Saint_Pitch) Rédacteur - Responsable des tests
Fan de LEGO, de sports (NBA, foot, F1), de cinéma, de technologie, de jeux vidéo (lol). Amateur de jolies femmes et (gros) joueur de Magic: The Gathering.
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