CINEMA - Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 : allez les gars, c'est l'heure de la récré (critique)
par Maxime ClaudelLes pires héros de l'univers sont de retour pour une nouvelle aventure loufoque. Ils n'ont pas changé d'un poil. Encore moins Rocket.
James Gunn avait surpris tout le monde, dans le bon sens, avec son film Les Gardiens de la Galaxie. Ou comment donner ses lettres de noblesse à une licence méconnue - par rapport aux têtes d'affiche Marvel - et en faire un beau pied de nez aux blockbusters Avengers, ceux qui réunissent, justement, les stars de la maison. Porté par un joli succès, ce qui s'apparentait à un one-shot est devenu une trilogie et l'heure de la deuxième récréation a donc sonné avec Les Gardiens de la Galaxie Vol.2. Branchez vos écouteurs au Walkman, ressortez vos tubes ringards et habillez-vous avec une tenue « pattes d'eph » : ce soir c'est soirée disco et space opera des familles.
Drax, philosophe : « les gens beaux ne peuvent se fier à personne. »
Car il faut bien reconnaître que la bande à Star-Lord - pardonnez la faute d'orthographe volontaire - est devenue une famille où chaque membre est important et rend les autres meilleurs. Cette notion de solidarité à tout prix est davantage renforcée dans ce second long-métrage où James Gunn ne tombe pas dans la surenchère visuelle facile - même si certaines scènes d'action pètent à la gueule - préférant plutôt s'attarder sur la mise en exergue de ses personnages hauts en couleur. Pas à la manière Avengers, avec des clips s'attachant à montrer qui a la plus grosse. Mais en renforçant les liens de ces anti-héros par des dialogues finement écrits et, bien entendu, ne manquant pas d'humour. Un modèle du genre.
Entre un Rocket Raccoon qui jetterait du ciment sur les gens juste pour faire l'agitateur comme Jean-Pascal de la Star Ac, une Gamora qui se la joue aristocrate hautaine « fille de », un Drax qui philosophe avec une finesse à nulle autre pareille (exemple : « Les gens beaux ne peuvent se fier à personne »), un Bébé Groot qui fait insupportablement craquer les nanas à chaque apparition (et les mecs aussi, pas la peine de se mentir) et Star-Lord obligé de rencontrer papa - le vrai - à l'insu de son plein gré, James Gunn s'en donne à cœur joie pour donner toujours plus d'épaisseur à ses délurés qu'il aime tant. C'est sans aucun doute ce qui ressort le plus de ce Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 : ses apprentis héros égoïstes, James Gunn les aime. Et puisqu'il les aime, nous les aimons aussi. Qu'importe leurs défauts, leurs travers, leur personnalité. Comme les potes que nous avions à la cour de récré : bros before hoes, et roule ma poule.
Autant dire que Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 est un petit plaisir constant, même s'il ne pourra jamais surprendre autant que son prédécesseur. Sans fulgurance à l'arrivée, ni au décollage, ni à l'atterrissage. Il préfère conserve le même ton et un rythme idoine, avec invités de luxe, gags et références bien sentis pour faire adhérer un maximum de gens à son univers. C'est un peu le garant parfait d'une formule misant davantage sur le pareil que le plus. Ou l'assurance de ne rien transcender, fondamentalement, mais de ne pas décevoir ni trahir non plus.
Les Gardiens de la Galaxie reviendront donc pour un troisième épisode, en espérant que James Gunn ne se dégoûtera pas de ses personnages d'ici là. Vu ô combien ils sont attachants, c'est fort peu probable, mais il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de la lassitude : la passion a ça de cruel qu'elle peut se transformer en haine. En attendant, laissez-nous kiffer notre récré.
Note : 3,5 sur 5