Nous avions adoré La Grande Aventure LEGO. Que vaut son spin-off sur le célèbre homme chauve-souris ?
Motivé par le succès amplement mérité de La Grande Aventure LEGO, des retombées merchandising énormes et le fait que les briques danoises ne sont jamais aussi bien vendues que maintenant, Warner Bros. a pris, en toute logique, la décision d'itérer son association avec LEGO au cinéma en plusieurs films. Celui qui nous intéresse tout particulièrement n'est autre que LEGO Batman, plaçant au centre de son histoire le célèbre super-héros, entraperçu dans La Grande Aventure LEGO d'ailleurs, promis à inonder nos salles obscures dans les années à venir.
Plus naïf, mais moins maîtrisé et fouillé.
Habituée aux traitements sombres (chez Tim Burton), loufoques (Joel Schumacher) ou réalistes (Christopher Nolan), la franchise Batman prend ici l'allure d'un véritable film d'animation pour enfants. Un peu trop d'ailleurs, comparativement à La Grande Aventure LEGO, qui peut se targuer de parvenir à réunir petits et grands en traitant son sujet avec universalité. Ici, c'est plus du spectacle récréatif, à grand renfort de chansons insupportables dès lors que nous dépassons les 12 ans, du boum boum partout et de la psychanalyse de comptoir orientée sur la personnalité so dark de Batou. Les fans se raccrocheront aux rares références à la mythologie, tout en exécrant ce doublage français honteux (Griezmann en Superman, mais qu'ont-ils fumé ?).
Il demeure néanmoins ce sentiment d'être en face d'une production très bien emballée, avec une effusion de couleurs et un soin tout particulier apporté aux effets spéciaux d'obédience LEGO. C'est joli et le charme, lié à la bouille si mignonne des personnages, n'a besoin que de quelques secondes pour opérer. C'est sans aucun doute la principale force de ce blockbuster pour têtes blondes : cette magie de voir un monde de briques prendre vie autour d'un héros que tout le monde connaît, malgré une intrigue s'intéressant finalement très peu à ce qu'a mis en place DC Comics ces dernières décennies.
Plus naïf, mais moins maîtrisé et fouillé que son prédécesseur, donc plus facile, The LEGO Batman Movie se trompe sans doute un peu en ciblant un peu trop sur la jeunesse. Il demeurera néanmoins une pierre de plus dans l'immense édifice liant Septième Art et super-héros et ne faisant qu'atteindre des cimes de plus en plus hautes. Il représente une alternative pour ceux qui n'ont pas encore le droit à la violence parfois dépressive des longs-métrages pour les plus grands. La période de l'insouciance est plus précieuse que nous le croyons alors soyons insouciants.
Note : 3 sur 5