CRITIQUE Super Mario Bros. Le Film, une Odyssey familiale qui met des étoiles plein les yeux
par Alexandre S.30 ans après sa dernière incursion au cinéma, la licence Super Mario est de retour en salles, avec un sacré power-up !
Nintendo et Illumination Entertainment (Les Minions, Tous en scène...) se sont lancés dans une entreprise bien laborieuse ces dernières années, concevoir un long-métrage d'animation dans l'univers de Mario, dont les jeux sont dans l'ensemble plus axés sur le gameplay que le scénario, sans compter le fait que les doublages y sont rares. Les bandes-annonces et autres clips vidéo diffusés avant le lancement ont clairement su nous rassurer et surtout nous régaler visuellement, mais qu'en est-il du produit final ? Nous nous sommes donc rendu en salle pour découvrir ce Super Mario Bros. Le Film, en VF une fois n'est pas coutume. De quoi définitivement faire oublier la piètre adaptation live-action de 1993 ?
L'une des meilleures adaptations vidéoludiques au cinéma qu'il nous a été donné de voir.
Pour commencer, l'intrigue de Super Mario Bros. Le Film est rondement menée puisqu'il ne dure que 1h32. C'est court et nous n'aurions clairement pas été contre un peu de rab, surtout lors de la conclusion un peu abrupte, qui aurait mérité un peu plus de détails. Au moins, le long-métrage ne souffre d'aucune longueur et nous a régalé tout du long, un format idéal à savourer en famille avec des enfants en bas âge. N'espérez cependant pas y trouver une trame narrative complexe, cela n'a jamais été l'apanage de la licence après tout. Le pitch de base possède d'ailleurs des similitudes avec le film en prises de vue réelle, puisque Mario, Luigi et leur famille vivent à New York. C'est donc notamment l'occasion de voir les deux plombiers en action, non sans humour, qui n'est jamais lourd et toujours subtilement dosé.
Évidemment, de nombreuses références aux produits et à la longue histoire de Nintendo sont présentes tout du long, sans se limiter à l'univers de Mario d'ailleurs. Un ou plusieurs visionnages supplémentaires seront sans doute nécessaires pour repérer chaque easter egg, dépendant de la culture vidéoludique du spectateur. Ici, le diable est clairement dans les détails, preuve de la passion qui a été mise dans ce projet. Comme cela ne se fait à aucun moment au détriment de l'action ou de la mise en scène, bien au contraire, nous ne pouvons qu'être en admiration, franchement bravo. Mieux encore, des éléments tels que les karts s'inscrivent directement dans la culture locale de cet autre monde ultra coloré dans lequel Mario et Luigi finissent par être transportés, où se trouve entre autres le Royaume Champignon. Eh oui, c'est un pur isekai, mais notre héros n'a pas spécialement le luxe de se poser des questions existentielles à l'écran malgré l'étonnement et le sentiment de découverte qui se lisent sur son visage, car il doit sauver son frangin.
Ce fil rouge a le mérite de montrer les liens étroits de cette drôle de fratrie, tout en complétant la dynamique entretenue avec la Princesse Peach, qui ne joue donc pas un rôle de demoiselle en détresse. Illumination parvient ainsi à proposer une héroïne au tempérament fort sans que cela fasse de l'ombre à Mario, tandis que Luigi incarne en quelque sorte la « demoiselle en détresse ». N'allez toutefois pas croire que ce grand poltron n'a pas droit à son quart d'heure de gloire, nous avons affaire aux Super Mario Bros. après tout ! Bowser est égale à lui-même et son objectif ne surprend donc pas, mais nous concédons que cela puisse étonner les néophytes (et ses troupes). Même s'il est intrinsèquement méchant, c'est un personnage au potentiel de sympathie assez élevé, dont les changements d'humeur amusent. Nous retrouvons aussi au premier plan un valeureux Toad qui se démarque du reste de son espèce et ce bon vieux Donkey Kong qui a droit à un traitement de rival à la Vegeta.
Pour donner vie à tout ce beau monde, nous saluons les performances vocales du casting de doublage français, celles de Pierre Tessier (Mario), Audrey Sourdive (Peach) et Jérémie Covillault (Bowser) en tête. Et, oui, Charles Martinet donne aussi de la voix en VF, tendez bien l'oreille ! L'un de ses deux personnages est d'ailleurs fortement symbolique pour plusieurs raisons. La petite étoile Lumalee et ses dialogues morbides qui sont à l'opposé total de sa voix toute mignonne nous ont sinon fait mourir de rire, merci Kaycie Chase.
L'aspect visuel est lui irréprochable, délectant nos mirettes à chaque plan. Illumination a réussi à retranscrire tout cet univers en ajoutant une touche de réalisme sans en dénaturer l'essence, de quoi nous mettre plein d'étoiles dans les yeux. Mieux encore, la mise en scène transpose le gameplay des jeux sans que cela paraisse forcé, dont des phases de plateforme et la course poursuite en karts des trailers sur la Route Arc-en-ciel. En revanche, nous avons un peu tiqué sur la bande-son. Non, pas sur les excellentes compositions de Kōji Kondō réorchestrées sans accroc, mais sur l'utilisation de chansons des années 80 rongées jusqu'à l'os telles que Holding Out For A Hero de Bonnie Tyler et Take On Me de A-ha, excellentes au demeurant. Sur le coup, cela nous a quelque peu fait sortir du film et revenir à la réalité, sans doute parce que nous ne les attendions pas là en premier lieu, même si elles fonctionnent bien.
En tant que fan de la licence, Super Mario Bros. Le Film est clairement l'une des meilleures adaptations vidéoludiques au cinéma qu'il nous a été donné de voir, embrassant totalement son matériau d'origine en l'utilisant à son avantage. Nous ne pouvons que vous le recommander. Notez pour finir que deux scènes post-génériques sont présentes, la première à but principalement humoristique, tandis que la deuxième sème une graine pour une éventuelle suite.
Note : 4,5 étoiles sur 5
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